Gabrielle
Bossis
LUI et
moi
7 volumes
par ordre chronologique[1]
Gabrielle Bossis (1874-1950) est une laïque française , née à Nantes dans une
famille aisée. Elle fut infirmière
à Verdun et resta célibataire en dépit de nombreuses demandes en mariage .Vivant
dans le monde grâce à une fortune familiale, très artiste, elle s’occupait de
différentes oeuvres pieuses et
entreprenait des voyages en
Amérique du Nord , en Afrique du Nord et au Moyen Orient, quand on lui proposa
en 1923, elle avait alors
cinquante ans ,d’écrire des saynettes et de les faire jouer par des jeunes
filles de patronage , ce qu’elle fit avec beaucoup de succès .Cette activité
théatrale la conduisit à
organiser de nombreuses représentations
en France .En 1936 lors d’un
voyage sur un transatlantique , Gabrielle Bossis
qui avait 62 ans , vécut une
expérience mystique . Elle entendit
une voix lui dire “Ma
petite fille” et sans jamais voir son Interlocuteur, elle
a compris et a cru que c’était Jésus
qui inaugurait ce jour là une “causerie” qui devait durer 15 années et
donner lieu à environ mille pages de dialogue spirituel
consigné dans 7 petits ouvrages
dont le premier ,publié de son vivant en 1948, s’intitule:
Lui et moi.
Des préfaces du Père Lebreton , doyen de la Faculté de théologie
de Paris et de Daniel Rops , présentèrent ce premier volume qui fut suivi
, après la mort de Gabrielle, des six autres
avec le même titre et sans ordre chronologique.
Aujourd’hui , grâce notamment à la décision du Pape Paul VI de supprimer en 1966
l’article du code canonique qui exigeait
l’imprimatur pour les écrits
spirituels , de nombreux ouvrages relatant des entretiens mystiques sont
disponibles .Celui de Gabrielle Bossis touchera certains plus que d’autres, mais
il est déjà une sorte de classique dont le style
évoque celui de la Grande Gertrude, moniale
du XIIIe siècle .Une Gertrude
laïque et on peut dire à propos de Gabrielle Bossis ce que le Christ
répondit à une compagne de Gertrude
qui demandait pourquoi Il l’aimait tant:
à cause de sa liberté ! Cette
liberté de la créature humaine face à son Créateur est le secret
de l’Amour donné et reçu
dont Dieu a voulu, de toute éternité ,prendre le risque
merveilleux et en même temps redoutable.
Gabrielle Bossis s’est laissée envahir par son Dieu qui s’est reflété dans ce
miroir et en lisant ces pages merveilleuses on comprend mieux
pourquoi Dieu a voulu créer les anges et les hommes . L’Amour est un
mystère , mais , pour citer Bossuet ,on sait que l’Amour
descend.
1936
1.
[I,1] — 22 août
1936. Sur le paquebot — Pendant le concert classique, je Lui offrais
en gerbes les sons et la douceur qui en sortait.
Il m’a dit tout doucement, comme une fois
[au Fresne]:
« Ma petite Fille. »
2.
[I,2] — 23 août. — On a fait un autel sur le piano, je pensais aux
goélands, aux avions qui viennent se poser sur les paquebots:
« Cette fois, c'est le Christ. »
3.
[I,3] — Je disais au milieu du roulis :
«
Vous savez bien que tout est pour Vous, alors,
je ne Vous
le dis pas.
» Lui :
« Il faut Me le dire
parce que J’aime l'entendre.
« Dis-le Moi souvent :
quand tu sais que quelqu'un t'aime, tu es contente qu'on te le dise. »
4.
[I,4] — 24 septembre.
Canada. — La chapelle est à la porte de ma chambre, à chaque fois que je
passe, je Lui souris. Il m’a dit :
« Souris à tous.
J'attacherai une Grâce à ton sourire. »
5.
[I,5] — [3] octobre.
Dans le Saskatchewan. — Lui :
« Enferme-Moi dans ton
coeur par un signe de croix comme derrière deux barreaux. »
6.
[I,6] — [4] octobre.
Montréal. — Lui :
« Quand tu ne te
recueilles pas, c'est Moi que tu prives » (d'une voix si délicate).
7.
[I,7] — 25 octobre.
Christ-Roi. — Ce matin, à la messe, M. l'abbé X ma consacrée à
Dieu posant ma formule dans la pale sous l'Hostie. Il m'a dit :
« Occupe-toi de Mon
Amour... il n'y a pas un orphelin aussi délaissé que Moi. »
8.
[I,8] — [25]
octobre. Près Québec.
— Les enfants ayant terminé leurs cantiques, je Lui disais : « Je ne
Vous parle plus en musique. »
Il m'a répondu :
« Ma musique, c'est ton
amour. »
9.
[II,1] — [1] novembre
1936. — Sur le paquebot qui me ramenait d’Amérique. A la messe. —
« Crois à la
purification infinie de Mon Sang. »
10.
[VI,2] — 3 novembre
1936. Retour sur l’« Ile-de-France», transatlantique. —
«Ne t’arrête pas au détail. Va, le
regard fixé sur Mon Amour. Tu tombes? Relève-toi et regarde-Moi de nouveau. »
Je mettais en pensée
ma tête sur Son épaule. Il m’a dit:
«
Est-ce que tu Me la donnes pour toujours? »
Une autre fois, Il
m’a dit:« Je
cherche des affamés. »
Moi:
« Seigneur, donne-moi
la soif du martyre. » Lui:
« Ne prendre que la vie
que Je puisse t’offrir. »
11.
[I,9] — 4 novembre.
Au retour. — Dernière messe sur le pont. Distraite après la communion,
j’ai entendu la voix suave qui disait :
« J'attends. »
12.
[I,10] — Décembre. En
France. — Dans la rue.
Moi :
« Je marche à côté de
Vous. » Lui (doucement) :
« Mais tu ne Me parles
pas beaucoup... »
13.
[VI,3] — [?] décembre
1936. En France, Nantes. — Clôture de la neuvaine à N.-D. Immaculée,
sous la présidence de Mgr Villepelet.
Pendant la procession,
Il m’a dit de nouveau :
«
Ma petite fille. »
Et comme je
remarquais que mon voisin de L’avenue de Launay portait le dais, je Lui disais :
« Donnez-lui des
grâces pour ma maison. »
Immédiatement, Il m’a répondu :
« Est-ce que Je n’y suis pas chaque matin ? »
Et je me suis souvenue que la messe y est dite chaque jour par Mgr
C..., et je l’ai remercié.
14.
[I,11] — 14 décembre. —
« Travaille à être à tous Mon sourire. Mon aimable voix. »
15.
[I,12] — [15] décembre. — Ce matin à six heures moins cinq,
obligée de faire rapidement le
Chemin de la Croix avant
la messe. Il m’a dit :
«
Pense à la hâte que J'avais Moi-même de parcourir la Voie douloureuse afin de
mourir pour vous. »
16.
[II,2] — 15 décembre, en France.
Moi :
« Je Vous adore. »
Lui :
« Aime-Moi surtout ! »
17.
[I,13] — 16 décembre. —
« Sors de tes mesures habituelles. Aime-Moi davantage. »
18.
[I,14] — 17 décembre. —
« Commençons le Ciel. Aime-Moi sans cesse tandis que Je t’aime. »
19.
[I,15] — Un soir. —
« Où est toute Beauté et tout Charme, Je suis. »
20.
[VI,4] — 18 décembre. 6 heures moins 10, matin. —
A la treizième Station
du chemin de Croix, je disais :
« Donne-moi Ton corps
qui fut déposé sur les genoux de la Sainte Vierge. » Il me répondit :
« Le voilà. »
Et la clochette
sortant de la sacristie retentit, précédant le Saint Sacrement que nous reçûmes
dans la communion.
21.
[I,16] — 19 décembre.
—
«Tu doutes quelquefois
que c'est Moi qui te parle, tellement cela te semble simple et comme de
toi-même.
« Mais toi et Moi, ne
sommes-nous pas Un ?»
22.
[I,17] — 21 décembre.
— Comme je Lui demandais de donner, à moi et aux miens, toutes les
Grâces qui sont refusées par tant d'âmes, Il m’a dit :
« Mes Grâces sont sur mesure, mais Je suis
assez riche pour t'en
donner d'autres. Ne suis-Je pas l'Infini ? »
23.
[I,18] — «Avec Moi, sois simple comme en famille. »
24.
[I,19] — 24 décembre. —
« Sois dure pour toi et douce aux autres. »
25.
[I,20] — 25 décembre.
—
« Cache-toi en Moi.
Nourris le monde de tes souffrances. C'est comme cela que tu seras Mon épouse. »
26.
[I,21] — 26 décembre.
—
« Ton imagination ?
C'est le chien de la maison qui circule tout autour.
« Est-ce qu'on tient
rigueur à un chien qui circule ?
« Fais comme si toujours
tu avais été attentive. »
27.
[I,22] — 28 décembre.
—
« Quand tu M'aimes, tu
te purifies. »
28.
[I,23] — « Sois Ma Grâce
à chacun. »
29.
[I,24] — « Reviens à Moi
comme si tu ne M'avais jamais quitté.
« Tu me feras plaisir. »
30.
[I,25] — « Je change tes prières en Mes Prières mais si tu ne pries pas...
« Puis-Je faire fleurir
une plante si tu ne la sèmes pas ? »
1937
31.
[I,26 et III,1] — 1er janvier 1937. —
«Purement et simplement, ta devise pour cette année. »
32.
[I,27] — 2 janvier.
—
« Qu'il te suffise de
M'offrir l’instant qui se présente : ainsi, toute ton année sera à Moi. »
33.
[II,3] — 3 janvier
1937.
« Quand tu es en voyage,
Je M’arrange pour prendre en toi d’autres sacrifices à la place de ceux que tu
M’offres dans ta maison. »
34.
[I,28] — 4 janvier.
— « Toi qui tiens à la pensée de tes amis, comment ne comprends-tu pas que
Je tienne à la pensée de Mes Créatures ? »
35.
[I,29] — 5 janvier. —
« Fais des actes d'espérance.
Sors de toi. Entre en
Moi. »
36.
[I,30] — « Ne juge pas.
Connais-tu son âme ? »
37.
[I,31] — « Mets-Moi
devant toi. Moi d'abord.
Toi, après. »
38.
[I,32] — « Fais-leur plaisir pour Mon plaisir. »
39.
[I,33] — 26 janvier. —
« Une épouse qui ne contemplerait pas fréquemment les yeux de son Époux,
serait-elle une Epouse ? »
40.
[VI,5] — 29 janvier 1937. —
« Commence ton chemin de la Croix en sortant de ta maison, en union avec le
trajet que J’ai dû faire depuis le jardin de Mon agonie. »
41.
[VI,6] — 7 février. —
« Est-ce que tu peux douter de Mon Amour ? » « D’autres seront célèbres sur
scènes, avec bruit ; pour toi, reste cachée. »
42.
[I,34] — 12 février. —
« Bien sûr ! Je connais toutes tes misères puisque tu es Ma petite fille ! »
43.
[I,35] — « Si tu savais combien Je suis sensible aux petites choses !... »
44.
[I,36] — 14 février.
Dans un car. —
« Tu as vu Ma
Bienveillance à travers le visage de cette
jeune fille ? Sois ainsi toujours.
« Si Mes Fidèles étaient bons les uns pour les autres, la face du monde serait
changée. »
45.
[I,37] — « Mais, tes désirs d'amour, c'est de l'Amour. »
46.
[I,38] — « Environne-Moi
d'amour. »
47.
[I,39] — « Il y a dans
ton âme une porte qui s'ouvre sur la Contemplation de Dieu. Mais il faut que tu
l'ouvres. »
48.
[VI,7] — 14 février.
Dans une chapelle : « Seigneur, veux-Tu que nous restions ici, tous les
deux ? »
Lui :
« Où tu seras, nous pouvons être tous les deux.
Ne t’occupe pas de ce
qu’on dira, fais
ce que tu dois. »
49.
[I,40] — 17 février. —
« Ne Me laisse pas sans tes souffrances, elles aident les pécheurs.»
50.
[I,41] — 19 février. Château de C. —
« Tu ne veux pas venir Me recevoir pendant ces trois jours, si loin d'une
église. Mais Je te donne des rendez-vous : ce sera chaque matin à ton réveil »
Hélas ! le lendemain matin j’allais oublier le rendez-vous, quand un petit
roitelet est venu sur ma
fenêtre chanter avec une
voix si perçante d'insistance, que je me suis souvenue tout à coup...
51.
[VI,8] — [?] février.
Angers, à la chapelle, place du Ralliement, où Il était exposé. —
« Tu vois
bien que, où que tu sois, nous sommes tous les deux. »
« Mon Amour est là : compénètre-toi. »
52.
[I,42] — 1er mars.
Dans le Rhône, à la gare. —
« Tu regardes avec
fixité la direction du train qui doit venir.
« De même Mes yeux sont
fixés sur toi dans l'attente que tu viennes à Moi. »
53.
[I,43] — Dans le
train. —
« Ne reste jamais à ne
rien faire, tu M'honoreras dans Mon incessante occupation pour votre salut. »
54.
[I,44] — Devant la
Loire inondée. —
« Sois toujours sereine
et calme.
« La rivière ne reflète
le ciel que quand elle est calme. »
55.
[I,45] — 3 mars. Dans le train. —
« Mes soleils couchants» c'est encore de l'amour.
« Mes créatures qui les regardent pour M'en louer, sont peu nombreuses...
pourtant, c’est de l'Amour. »
56.
[I,46] — «Si tu n'avais pas de « petites » épreuves, comment pourrais-Je te
donner de « grandes » récompenses ! »
57.
[I,47] — 3 mars. —
« Je suis Celui qui aime le plus. »
58.
[I,48] — Le soir.
—
« Rien n'est petit pour
Moi. »
59.
[I,49] — « Montre dans
ta vie que sur la terre on ne se repose pas. »
60.
[VI,9] — 6 mars 1937.
Le Havre. Comme preuve de la vérité de Sa Parole en moi, Il a permis
qu’au confessionnal M. le Curé A..., de Saint-François, me répéta Ses mêmes mots
:
« Commencez le Ciel. »
« Vivre en famille avec
Lui. »
« Voyez le Christ dans le prochain. »
61.
[I,50] — Mi-Carême. —
Pendant le défilé je suis entrée dans une église pour Le consoler.
A ma surprise, dans les nefs vides, les orgues jouaient.
Un artiste avait sans
doute profité de cette solitude pour étudier. C'était comme une solennité
ineffable. Il m’a dit simplement :
« Je t’attendais. »
62.
[I,51] — « Vois-Moi en les autres. Cela t'aidera à être plus humble. »
63.
[I,52] — 9 mars.
— Je pensais partir à l'Elévation.
« Ne t’en va pas si vite
(tendrement).
« Je ne pourrais pas te donner toutes Mes Grâces... »
64.
[VI,10] — 10 mars, traversant Saint-Nicolas, Nantes. —
« Je ne suis plus dans la vie de la terre, alors, remplace-Moi. »
65.
[VI,11] — 15 mars, Revenant de jouer à Brest, je pensais : « Si les
circonstances m’avaient
menée à faire du cinéma,
ma renommée...
», tout de suite, Il
m’a interrompue:
« Je te garde pour Moi. »
66.
[I,53] — 16 mars. A
Notre-Dame. —
« Sois tendre.
« Dans la tendresse,
fais le premier pas vers ton prochain. »
Le soir, au salut, Il
ma répété :
« Fais le premier pas !
»
67.
[I,54] — « Et quand ce
que tu écris ne ferait réfléchir qu'une seule âme !... »
68.
[I,55] — Dans le
train. —
« Ne dis pas : « Gloire
au Père, au Fils », d'une manière si vague, mais
souhaite cette gloire dans tel ou tel de tes actes. »
69.
[VI,12] — 17 mars.
Rue du Calvaire. —
« J’ai quelque chose à
te dire, mais Je ne peux pas te le dire dans la rue. »
J’ai pensé que
j’étais trop distraite et je suis entrée à Saint-Nicolas. Il m’a dit que mon
devoir était de représenter à tous le charme, être Son charme; le reste, succès,
fatigue, importe peu.
70.
[I,56] — 18 mars. — Dans le Puy-de-Dôme, je portais péniblement mes
paquets après une nuit bousculée dans le train, et je disais dans les escaliers
du souterrain : « Je porte ma croix avec Toi, mais pour Toi, quelqu'un
est venu t’aider. » Et aussitôt derrière moi, un monsieur m’a délivrée
d'une valise.
71.
[I,57] — Hier chez le
dentiste. — Il ma dit :
« J'ai tant souffert
pour toi ! tu ne peux pas supporter
ça ?...
72.
[I,58] — 20 mars. Dans la Lozère. —
« Sois aimable, bonne, au-delà de tes habitudes. L'Épouse ressemble à l'Époux.
«Écoute-les parler. Cela leur fait du bien de parler et d'être écoutées. »
73.
[VI,13] — 23 mars.
—
Gênes, au milieu de langages inconnus :
«
Cette semaine, unis-toi à Mes silences. »
74.
[VI,14] — Assise.
— Moi: «Alors Seigneur, Tu pourrais m’accorder cette Grâce? » Lui :
«
Je suis très riche. Rappelle-toi cela. »
75.
[I,59] — Assise. — A un bénédicité où j’étais fort distraite, Il m’a
dit :
«
Tu crois que c'est petit ?
Pour Moi, c'est grand. »
76.
[I,60] — Rome.
Pâques. Eglise de la Minerva. —
Je Le remerciais de
ses souffrances. Lui :
«
Jamais tu ne mettras dans ta reconnaissance autant d'amour et de joie que J'ai
mis d'amour et de joie à souffrir pour vous sauver. »
77.
[I,61] — Taormina, Sicile. — Je regardais les femmes qui ont des maris
pour se débrouiller dans les petites difficultés des voyages.
Il m'a dit :
«
Mais puisque Je suis là ! »
78.
[I,62] — 30 mars.
Palerme. —
« Ecoute et Je te
parlerai. Veux-tu être Ma confidente ? »
79.
[VI,15] — 30 mars.
Palerme. —
« Tu te rappelles, quand
tu étais petite, tu M’avais dit: Seigneur, inclinez mon coeur aux paroles de
Votre bouche. »
A l’église
Saint-Joseph, il m’a dit si doucement la phrase du premier acte de la
« Petite
Veilleuse
de quatre sous
» ;
« Je sais tout ce qu’il y a dans ta tête, puisque ta tête est à Moi. »
80.
[I,63] — Montreale de
Palerme. —
« Je suis plus en toi
que toi-même. »
81.
[VI,15] —
Monreale de Palerme, moi :
« Seigneur, qu’il n’y ait rien pour moi dans mon jour. »
Il m’a répondu :
« Je prends tout. »
82.
[I,64] — Dans le car
Kairouan à Sousse. —
« Tu te rappelles, quand
tu étais petite,
Je t'avais dit : « Raconte-Moi ce que tu as fait aujourd'hui. »
« Mais tu n'avais pas
cru que c'était Ma voix. »
83.
[VI,15] —
Dans le car, Kairouan à Sousse :
« Tu ne M’emmènes pas ? » Je ne pensais pas à Lui.
Encore dans ce car :
« Je t’ai sauvée...
Comprends-tu ce que cela
veut dire ? »
84.
[I,65] — 8 avril.
Sousse. —
« Rends le bien pour le
mal.
N'en perds pas une seule occasion. »
85.
[I,66] — 9 avril.
Tunis. —
« Je serai ton sourire
d'aujourd'hui. »
86.
[I,67] — Tunis, à l'église du Sacré-Coeur. —
« Pourquoi les hommes ne veulent-ils pas croire à Mon amour ?
« Est-ce que J'ai été méchant ?
« Est-ce que Je Me suis vengé quand J'étais sur la terre ?
« N'ai-Je pas été toute indulgence ? tout pardon ?
« Ne suis-Je pas devenu « la Douleur » pour votre amour ?
« Pourquoi les hommes ne veulent-ils pas croire à Mon amour ? »
87.
[I,68] — « Ne crois pas qu'un saint ait été à tous moments un saint...
« Mais il y a Ma Grâce.
»
88.
[VI,15] —
Tunis.
—
« Ne te repose pas. »
89.
[VI,16] — 11 avril.
Tunis, à L’église du Sacré-Coeur :
—
«
Reste appuyée sur Mon épaule tout aujourd’hui », jour de la représentation de
la « Petite Veilleuse de quatre sous ».
« Le secret du Roi ? Le
Roi n’a plus de secret.
« Il veut se donner à
tous. »
90.
[VI,17] — 12 avril.
Tunis.
—
« Sors de tes mesures. Aime-Moi. »
Oran. Dans la chapelle des Soeurs Trinitaires, on me fit changer trois fois de
place; je pensais :
quelle mauvaise
prière... Il me dit :
«
Tu me plais autant quand, par charité, tu interromps ta
contemplation. »
« Je jouis de toi quand Je te parle et que tu M’entends.
« Vois-Moi en toute chose. »
91.
[I,69] — Oran. Dans
ma cellule sous l'escalier. —
« Vise à la Perfection.
Mais à la Perfection de « ta nature ». »
Il me fit entendre
que la perfection d'une âme n’est pas le même travail que celle d'une autre.
« Et tu Me feras plaisir. »
92.
[I,70] — A la
chapelle. —
« J’espère que tu n'as
pas peur de Moi ?
« Tes péchés ? Je M'en charge. »
93.
[VI,18] — 15 avril.
—
Dans la chapelle des
Trinitaires, à Oran, je m’excusais d’être arrivée en retard à la messe. Lui,
avec affection :
« Mais tu es arrivée
avant Moi. » C’était avant l’Elévation.
A la chapelle, après
la représentation, Lui :
« Regarde Mes Pieds cloués, ils ne pourront plus jamais marcher. »
Moi :
« Je marcherai pour
Toi où Tu m’enverras..., à travers la terre. »
94.
[I,71] — 16 avril. Alger. — A l'église Saint-Augustin où j'avais pu communier
en descendant du train :
« Abrège ton action de grâces par esprit de charité. »
Et en sortant j'ai trouvé sur la place les religieuses qui ne m'avaient pas vue
à la gare et me cherchaient, inquiètes.
95.
[I,72] — Alger. —
« Fais attention à ne pas parler du mal.
Il y a toujours un peu de Bien, ne
serait-ce qu'en germe, dans chaque âme.
« Prends des autres le même soin délicat que Je prends de toi. »
96.
[VI,19] — 16 avril. Alger. Chez les Franciscaines Missionnaires de Marie.
—
« Conserve ton premier enthousiasme, et l’enthousiasme des autres demeurera. »
97.
[I,73] — 18 avril.
Salle d'un théâtre. —
«
Pour quoi Me parles-tu comme si J'étais très loin?
« Je suis tout près... dans ton coeur. »
98.
[VI,20] — 19 avril.
N.-D. d’Afrique. —
« Je ne te demande que
cela : écrire. Ce n’est pas bien difficile ?... Je suis avec toi,
« Sois Ma fidèle. Je
suis Ton Fidèle; »
99.
[VI,21] — 20 avril.
—
« Ne t’attriste pas pour
une distraction, même prolongée : reprends ta
contemplation amoureuse où tu l’avais laissée. »
100.
[VI,22] — 21 avril.
—
Au Parc d’essais, devant ces arbres gigantesques dont les filaments retombants
forment des arcades :
« Si Ma Providence fait descendre d’une branche une racine pour la soutenir,
comment ne soutiendrais-Je pas la marche progressive d’une âme? »
101.
[VI,23] — 22 avril.
N.-D. d’Afrique, à la messe. —
« Si tu étais au balcon
d’un grand et beau
salon, tu n’oserais pas te montrer avec des vêtements salis et souillés? Eh
bien, si tu vis à l’intérieurde Mon Coeur, tu revêtiras chacune de tes actions
du charme aimable, simple instinctivement, et
donnant l’impression
d’une demeure si auguste.»
102.
[I,74] — 23 avril.
Alger. —
« Ne te lasse pas de
Moi. Je ne Me lasse pas de toi. »
103.
[I,75] — « Quand Je ne
te parle pas, c'est que c’est pour toi le moment de l'action.
« Parle aux autres comme
tu penses que Je te parlerais.
« Je t’aiderai. »
104.
[VI,24] — 23 avril.
—
« Tu prends le paquebot
demain. Confie-toi. Abandon, comme l’autre fois en hydravion. »
105.
[VI,25] — 24 avril.
Jour d’embarquement, sur l’«El-Kantara», pour Port-Vendres.
Départ 18 heures. Arrivée demain à 15 heures. Ce matin, reçu la bénédiction de
Mgr Leynaud, Archevêque d’Alger, dans son séminaire si bien posé sous les
oliviers, au-dessus de Saint-Eugène et de N.-D. Des
Ravins. Départ entre
ciel et mer aussi doux que Dieu.
106.
[I,76] — 25 avril.
Port-Vendres. — Dans un café non loin du débarcadère :
« Si en te réconfortant, tu pensais à soulager Mes lèvres desséchées, quelle
somme de joies tu Me donnerais... Mais cela n'est pas demandé à tous. »
107.
[I,77] — 30 avril.
Dans le train de retour. —
« Quand un objet a
besoin de réparations, on le confie entre les mains de l'ouvrier.
« Mets donc ton âme, silencieuse et immobile, sous Mon Regard.
« Je répare. »
108.
[I,78] — A la
campagne. — Tandis que je plantais des géraniums sur la terrasse et que
j'enguirlandais les arceaux :
« A Nous deux, nous ferons de belles choses !
J'ai voulu faire de
l'homme Mon collaborateur, afin de resserrer notre union.
« L'amour tend à
l'union. »
109.
[I,79] — Dans le tram. —
« Laisser les amours pour l'amour. »
110.
[I,80] — Comme je repartais. —
« Prends Mon Evangile.
Aie-le toujours avec
toi. Tu Me feras plaisir. »
111.
[VI,26] — 1er mai 1937, au confessionnal de Vierzon : Croître dans le Christ
par tous moyens, par mes courses de vagabonde, par l’influence de mes pièces,
celle sur le prochain et celle du prochain sur moi. Croître dans le Christ.
Montrichard, ligne Nantes-Vierzon.
—
« Habite Mes plaies. Pénètre dans les chairs douloureuses... Laisse-toi
laver..., et non seulement les pieds, mais la tête... »
« Qui laissera sa maison, ses frères, ses parents, par amour du Royaume de Dieu,
en recevra le
centuple en ce siècle et dans le siècle à venir, la Vie éternelle. »
112.
[VI,27] — 3 mai 1937.
— Entre
Vierzon et Tours, je cherchais Dieu à travers le printemps. Il y avait tant de
richesses dans ce printemps.
Moi :
« Seigneur, pourquoi
te caches-Tu ? As-Tu peur que je Τ’aime trop ? » ; Lui :
« Il Me faut éprouver ta
foi. »
113.
[I,81] — 5 mai. En
wagon. —
«Tu vois la différence
qu'il y a entre le souvenir
« d'une phrase que tu
aurais lue et « Ma Parole ». »
114.
[I,82] — Chapelle
Sainte-Anne. —
« Pourquoi ne Me
reconnais-tu pas dans ton prochain ? »
115.
[I,83] — Au catéchisme à la campagne. —
« Sois-leur plus tendre. Les enfants ont besoin de tendresse. »
116.
[VI,28] — 5 mai. —
Tandis que je méditais sur.
les plaies glorifiées du Christ au Ciel :
« Considère que l’amour et l’intention d’amour font la valeur des actes. »
117.
[VI,29] — 7 mai. De
Sablé au Fresne. —
« Regarde bien Mon
printemps, et loue-Moi; loue-Moi; loue-Moi... »
118.
[VI,30] — 8 mai. Le
Fresne. —
« Jouis de Dieu en toi.
Il y aura une peine spéciale au Purgatoire pour les âmes qui n’auront pas
cherché cette jouissance.
« Dans le fond de l’âme,
descendre la lampe d’Amour.
« Crois davantage à Mon Amour.
« Juge plus en bien qu’en mal, si tu dois juger.
« Ne prends pas la peine
de tant prévoir. C’est Moi qui pense pour toi. »
119.
[VI,31] — 12 mai.
Nantes.
— En me
rappelant toutes les messes qui ont été dites dans la maison, avenue de Launay,
Il m’a dit :
« C’était tout simple
que Je vienne là, puisque tu M’avais donné cette maison. » (Et je me suis
souvenue qu’un jour je Lui avais dit : « C’est à nous deux. »)
Je me défiais de mon
influence, craignant même de scandaliser par mon rire facile, lorsqu’une lettre
d’Afrique vint me consoler :
«
Il me semble qu’en certaines créatures la Présence du Christ se
reflète plus qu’en d’autres. Et ce reflet divin, tel un aimant invisible, attire
les âmes. N’est-ce pas là un peu votre cas. »
Un jour, à Oran, je doutais si je devais écrire, et sur ma table la Soeur vint
poser trois jolis petits carnets blancs dans un écrin, comme une Réponse.
120.
[I,84] — 12 mai.
—
« Je cherche des
souffrances qui veuillent bien s'unir aux Miennes. »
121.
[I,85] — 14 mai.
Passant en gare de Vannes. —
« Tu n'es qu'un tissu de
miséricordes. »
122.
[VI,32] — 14 mai.
Dans le train pour Quimper. —
« Pourquoi limites-tu
tes demandes ?
Est-ce que Je ne t’ai pas toujours exaucée ? » (Et il m’a rappelé tant de
choses.)
«
Tu sais que Je t’exauce toujours. Alors, pourquoi ne demandes-tu pas ? »
(Paix, France,
Purgatoire, Conversions, etc.)
123.
[VI,33] — 16 mai.
Kéryado.
— Grâce de
comprendre l’enfance spirituelle, le Père, et être éperdue de confiance ; qu’il
m’élèvera dans Ses bras et qu’il sera, fera ma sainteté.
Au Pardon de Sainte-Thérèse, je pensais que je devais offrir mes plus
insignifiants instants et Il m’a dit :
« Je ramasse les miettes, les poussières du temps. »
124.
[I,86] — 19 mai.
Paris. Dans le métro. —
« Je suis l'Hostie.
« Tu es l'ostensoir. Les rayons d'or sont Mes Grâces à travers toi.
125.
[I,87] — 20 mai.
Montmartre. — Comme je pensais au recueillement, Il m'a dit :
«
L'Époux ne cherche pas à s'approcher de l'épouse tandis qu'elle se tient aux
distractions de la fenêtre... Il attend qu'elle se dirige au fond de la chambre
des secrets. »
126.
[I,88] — En mai. A la
campagne. — Après la Communion.
Moi :
« Seigneur, supplée à mes insuffisances. »
Lui :
« Je suis là pour cela.
»
127.
[I,89] — Devant des
roses fanées. —
« Je ne passe pas. Je ne
trompe pas. »
128.
[VI,34] — 23 mai.
Gevray-Chambertin, Côte-d’Or, au milieu des clos de vignes.
—
« Déracine-toi de
toi-même. Plante-toi en Moi. »
129.
[VI,35] — 25 mai.
Rennes, dans le train.·—
« Pourquoi ferais-tu de
la solitude, si Je te veux publique ? »
Puis Il m’a dit
tendrement :
«
Ma petite enfant bien-aimée, porte-Moi, porte-Moi aux autres. Surnaturalise. »
130.
[VI,36] — 27 mai. Le
Fresne, [pensant à la] Fête-Dieu. —
« Mets-toi toute sous le
Manteau Blanc (l’Hostie). »
«
Étends-toi sur le bois
et mets ta tête sur Mon coeur » (comme la petite fille, hier, dans le wagon
près de sa mère).
131.
[I,90] — 28 mai.
— Je pensais à sa Fête-Dieu et Il m’a dit :
« Quand J'aurai toutes
les
préférences,
« Toutes les préférences de toutes les âmes, ce sera vraiment Ma Fête-Dieu. »
132.
[I,91] — « Ne crains pas de jouir de Moi.
« Tu vois, ce petit
insecte qui monte tout droit dans le ciel ? Fais comme lui.
« Apprends à regarder,
tu apprendras à Me voir, Moi le Créateur. »
133.
[I,92] — «Sais-tu ce
qu’est la Bonté ? La Bonté, c’est Ma Mère. »
134.
[VI,37] — 28 mai. Le
Fresne, après la communion, moi : « Je veux être une hostie, Seigneur,
Sois avec moi.
» Lui :
« Je suis dans toutes les hosties de la terre.
« La Paix... être dans
le Royaume de la Paix... Sais-tu ce que cela veut dire ?... »
135.
[VI,38] — 29 mai,
après avoir reçu L’hostie. —
« Je suis là. »
Pendant que je
cueillais les roses de la terrasse et de mon tombeau, pour la procession :
«
Toutes les fleurs de la terre sont à Moi.
Pourtant, celles que tu M’offres pour orner Mon passage devant ta maison sont un
« cadeau » cher à Mon coeur. »
(Au milieu des personnes qui décoraient les rues :)
«
Ne t’étonne pas des mesquines jalousies humaines, puisque Moi-Même J’en ai été
victime.
« Demande-Moi quelque
chose aujourd’hui. C’est Ma Fête-Dieu.
Vous ne demandez pas assez.
Pourquoi auriez-vous
peur ? »
136.
[I,93] — 30 mai.
Fête-Dieu. — Après la Communion :
« Je n'ai rien laissé de
Moi au Ciel. Je Me donne à toi tout entier : donne-toi à Moi tout entière. »
137.
[VI,39] — 30 mai, en
attendant le train, Nantes, Paris, Lagny. —
« Tu seras l’ouvrage de
Ma Miséricorde. »
138.
[I,94] — 31 mai. En
Seine-et-Oise. —
« Quand tu es à
l'église, débarrasse-toi de toute pensée,
de tout souci du jour.
Débarrasse-t'en comme
d'un vêtement.
Et sois toute à Moi. »
139.
[I,95] — Dans un
wagon. — J'ai eu la tentation d'être pointue avec une voyageuse pointue.
Il
m'a dit doucement :
«
Plus on est chrétienne, c'est-à-dire Mienne, plus on est aimable : sois aimable
entre toutes les femmes. »
140.
[VI,40] — 2 juin 1937. Lagny.
—
Moi : Mon Dieu, est-ce que tous mes péchés m’empêcheront d’être sainte?» Lui :
« Vis de contraires. Vis d’humilités en place de tes orgueils. Vis de pénitences
en place de tes lâchetés. Vis de contraires. »
141.
[VI,41] — 3 juin.
—
Je regardais, gare
Austerlitz, une toute petite mouche qui se promenait par terre et je disais à
Dieu : «
Toi aussi, tu me vois de Là-Haut. » Il m’a répondu :
« Non seulement Je te
vois, mais Je t’aime. »
142.
[I,96] — 4 juin. Fête
du Sacré-Coeur.
Dans une gare.
—
« Aujourd'hui, Je prends pour Moi chacun de tes sourires. »
Alors, j’ai résolu de sourire à tout et à tous.
143.
[VI,42] — 4 juin. Fête du Sacré-Coeur. —
« Prends Mon sang que J’ai soif de te donner pour effacer tes fautes. Prends Mon
sang, dans Mon coeur·»
Il m’a fait
comprendre une parole qu’il m’avait dite :
« Ne te repose pas. »
Cela signifiait :
« Ne cherchez pas à vous reposer, le
repos ne saurait venir de vous, mais de Moi Seul. »
144.
[I,97] — 8 Juin. A la
campagne. —
« Ne t'arrête pas aux
petits détails de la vie. Pense uniquement à l'amour : celui que tu reçois de
Moi. Celui que tu Me donnes. »
145.
[I,98] — « Pense charitablement.
« Les pensées engendrent les paroles. »
146.
[I,99] — Juin. A la
campagne. —
« Je ne te demande pas
la Perfection — ce serait difficile pour
toi — mais l'Esprit de perfection.
« Aie toujours la volonté de faire très bien. Et cela, avec grand amour. »
147.
[I,100] — Devant les roses qui grimpent jusqu'au sommet du gros cerisier, Il
m’a dit :
« Ton père t'avait offert une petite rose bengale du pré et tu en avais été
touchée vivement.
« Moi, J'ai fait éclore pour toi tous tes ravissants parterres.
Aime-M'en davantage ! »
148.
[VI,43] — 9 juin. Le
Fresne. —
« Ne t’occupe pas de
l’opinion de ceux-ci ou de ceux-là.
Occupe-toi seulement de Me plaire. »
« Tu disais : « si les patrons avaient pris l’initiative des augmentations de
salaires, il y aurait eu paix et amour, au lieu de grèves et révolutions.
Pourquoi ne prendrais-tu pas l’initiative des tendresses et des charmes à Mon
coeur souffrant? Cela me ferait plaisir. »
A Glomel, Côtes-du-Nord, la salle du théâtre s’était trouvée, au début, assez
vide. Il m’a dit en insistant :
« Mais puisque c’est pour Moi que tu joues. »
149.
[VI,44] — 11 juin. Le
Fresne. Après la communion. —
« Je suis le Principe et
la Fin. »
150.
[I,101] — 11 juin. — Pendant une souffrance, j'ai entendu :
« Maintenant, c'est toi qui offres. »
151.
[I,102] — Sur la route. —
« Je ne vous demande pas d'être des anges.
« Je vous demande d'être saints selon votre nature. »
152.
[I,103] — 12 juin. —
« Partage ta journée en trois phases :
« Le matin à ton réveil,
donne-toi au Père Créateur qui t'offre son fils en nourriture.
« Après la messe :
donne-toi au Fils qui est en toi.
« Endors-toi dans le Saint-Esprit qui est l'amour. »
153.
[I,104] — Dans la
rue. —
« Toi, si comblée, sois
la plus petite. »
154.
[I,105] — « La musique
enlève bien l'homme au-dessus de ce monde. Pourquoi t'étonnerais-tu que Ma
Contemplation puisse donner l'Extase ? »
155.
[I,106] — « Considère
toute chose en vue de l'Eternité. »
156.
[I,107] — Moi : «
Comment peux-tu donner tant d'amour à moi, si misérable ! » Lui :
« A cause de Ma
Miséricorde. »
157.
[I,108] — Pendant que je récitais les Pater Ave, après la prière « O
bon et très doux Jésus » ;
« Est-ce que ton coeur peut rester fermé devant Mes Plaies ouvertes ? »
158.
[I,109] — Dans la
rue. —
« Ecoute-Moi bien : il
n'y a pas que par paroles qu'on peut faire du bien : un regard pénètre dans une
âme et la touche. »
159.
[I,110] — « Pour te
faire toute petite, ne diminue pas tes dons, pense seulement que tous
viennent de Moi. »
160.
[VI,45] — 13 juin.
Nantes. —
«
Douterais-tu de la vertu de Mon sang ? Tu sais bien qu’une goutte suffirait pour
effacer les péchés de l’univers. Lave-toi dans Mon sang. »
161.
[VI,46] — 14 juin.
Nantes. —
« Tu sais bien,
quelquefois, Je te demande de sacrifier un sacrifice. »
(Après une séance à
succès : «
Seigneur, quelle vie comblée Tu m’as faite... Qu’aurai-je à offrir à Dieu comme
souffrances? » Lui : « Les miennes. »
162.
[VI,47] — 15 juin (à
une demande d’argent où j’avais hésité :) —
« Si tu n’avais rien
envoyé, tu
M’aurais fait de la peine... Tu as mis un petit billet, tu M’as fait plaisir.
« Même dans tes pensées, cherche beaucoup Moi, et très peu toi.
Pense, non pas en toi,
mais en Moi. Pense comme si tu M’habitais.
« Sois de celles qui
ayant le pied sur la terre ont la tête et le coeur dans Ma conversation.
« N’aie pas soucis de la
terre.
Vis en Moi. Aie soucis de Ma Gloire, des choses de l’Amour. Habite-Moi. »
163.
[I,111] — 17 juin. —
« Tout dans la nature n'est qu'image et emblèmes. N'as-tu pas senti que l'aimant
est l'image de Mon amour ? »
164.
[I,112] — « Pour entendre, il faut écouter. Écoute. »
165.
[I,113] — « Dans Mon amour, tu n'exagéreras jamais. »
166.
[I,114] — « Reçois en souriant les petites épreuves de chaque jour, tu panses
Mes Blessures.»
167.
[I,115] — « C'est parce que tu es plus petite et plus misérable que Je t'ai
choisie. »
168.
[I,116] — «Comme J'ai
bien gagné le Pain de Mes Enfants ! »
(L'Eucharistie veille
de la Passion :)
« Tu peux manger ce
Pain. Il M'a coûté cher. Mais Je suis si heureux de te l'offrir... »
169.
[I,117] — Dans la maison vide. —
« Mais nous sommes Ensemble.
170.
[I,118] — « Qui t'a
aimée comme Je t'ai aimée ! Crois-tu cela, au moins ? »
171.
[I,119] — «Souffre dans
ta chair en union à Moi, comme si J'avais été moqué et flagellé ce matin. »
172.
[VI,48] — 18 juin. Le
Fresne, après la communion. —
« Même dans l’aridité,
n’interromps pas « notre Conversation ».
« Tu as admiré les tapis multicolores que l’on me fit, au passage de Ma
Fête-Dieu ?
« Prépare-M’en de plus beaux tout le long du jour, faits en sacrifices et en
actes de vertus.
« Je passe » (dans la communion).
« Mes plaies... pas seulement l’ouverture. Entre.
« Elles sont béantes. Vois la chair, les muscles rompus.
« Bois le Sang. C’est pour vous. Pour toi. Entre. »
173.
[VI,49] — 21 juin. —
« Est-ce que tu n’es pas tout étonnée quand on te dit que tu as fait le bien
dans tel et tel pays..., à telle âme?
C’est que ce n’est pas
toi qui fais le bien.
« C’est Moi, par toi. »
« Si tu savais ce qui se passe dans ton âme quand Mon sang la purifie !...
« Ma Grâce va plus loin
que ton âme. »
174.
[VI,50] — 22 juin.
Nantes, au cinéma. —
« Où que tu sois,
garde-Moi dans ton amour. »
« Si tu savais la beauté
d’une âme! »
175.
[I,120] — 24 juin.
—
«Sois contente quand tu
peux M'offrir une petite souffrance, à Moi, le
souffrant. »
176.
[VI,51] — 24 juin. —
« Trop peu contemplent et honorent Mon Ame. »
« Les époux se sentant liés pour la vie finissent par éprouver une certaine
monotonie d’amour. Tandis que Moi, Je ressens une joie toujours nouvelle à vos
actes eteffusions d’amour, car vous êtes des « Êtres libres. »
177.
[VI,52] — 25 juin. —
« Jean regardait sans cesse à l’horizon du désert pour voir si Je venais.
Toi, de même,
désire-Moi, appelle-Moi. »
« Ne vois pas de fautes
là où il n’y a que faiblesses de nature. Ce qui Me fait souffrir, c’est
l’indifférence. »
(Pendant que je faisais des boucles pour « Les poupées mécaniques», en pensant à
mille choses :)
« Je croyais que tu devais travailler appuyée sur Mon coeur ? »
« N’est-ce pas que Mon Livre est plus facile à écrire que tes comédies ? »
(Je m’étonnais qu’il m’eût tant comblée pendant toute ma vie, tandis que
d’autres. Alors, Il m’a dit si délicatement :)
« Tu Me pardonnes de t’avoir ainsi aimée ?»
« Prends dans tes mains ta mémoire et offre-la-Moi. Fais-en autant avec chacune
de tes facultés.
« Nous avons toujours dans la vie une réserve intérieure de petits soucis et
petites difficultés pouvant servir à l’expiation des péchés : les nôtres et ceux
des autres. »
178.
[I,121] — 26 juin.
—
«C'est parce que Je suis
Dieu que tu crois que Je n'ai pas besoin de tendresse ? »
179.
[I,122] — « Crois-tu que
Je reste dans le silence avec ceux qui cherchent à causer avec Moi ?
«Cause avec Moi !...»
180.
[I,123] — « Je t'envoie
ces petites grâces pour que tu te rapproches de Moi. C'est comme un cordon de
sonnette que Je tirerais devant ta maison. »
181.
[I,124] — Un petit
poupon gazouillait dans sa voiture pendant que les parents étaient au guichet de
la poste. Il ma dit :
« Ton amour, ce n'est
qu'un balbutiement de petit enfant. »
182.
[I,125] — 27 juin.
—
« Que ta vie soit un
constant recueillement, une incessante conversation avec ton Seigneur. »
183.
[I,126] — Moi : «
Donne-moi les moyens de me faire sainte ! » Lui :
«
Tu les as. »
184
[I,127] — «Je t'ai priée
de t’éveiller entre les bras du Père, parce que chacun de tes matins est une
nouvelle création. »
185.
[I,128] — 28 juin.
—
« Respecte bien la piété
des autres. Chacun a sa manière pour venir à Moi. »
186.
[I,129] — « Je t'ai
priée de t’endormir dans l'Esprit saint, parce que votre dernier soupir doit
être dans l'Amour. »
187.
[VI,53] — 28 juin.
Moi : « Fais que je sois ta pauvre apôtre, Seigneur. » Lui :
« Tu l’es. »
188.
[I,130] — 29 juin.
— Tandis que je mettais de l'ordre, je Lui disais : « Seigneur,
Vous ne me parlez pas ! » Il m’a répondu doucement :
« Quand tu es occupée,
J'ai comme peur de te déranger. »
189.
[I,131] — « Il y a bien
des manières de Me parler : pour toi, sers-toi de ton coeur. »
190.
[I,132] — 30 juin.
—
« Tu Me sens plus ou
moins mais Je ne change pas. »
191.
[I,133] — « Offre-Moi souvent, tous les jours, ta mort, comme tous les jours
J'offre la Mienne à
Mon Père » (à la
messe).
192.
[I,134] — « Est-ce que Je te donne des marguerites salies ou des roses en
mauvais état ?
« Toi, que tes actions soient fraîches d'enthousiasme, d'amour, et
offre-les-Moi. »
193.
[I,135] — « Tu vois, cet
employé-encaisseur t'a dit qu'autrefois tu lui avais donné un Joli petit
crayon, et tu l'avais oublié :
« Que de petites choses tu M'as aussi offertes dont tu ne te souviens pas.
« Je te dis cela pour t'encourager. »
194.
[I,136] — Moi : « Est-ce que je vais savoir mourir ?
Apprends-moi à mourir !
» Il m'a
répondu
comme souriant :
«
Fais souvent des répétitions générales. »
195.
[I,137] — Dans le tram. — Je Lui disais :« Embrasez, s’il Vous
plaît, d'amour tous ceux qui sont dans ce tramway. » Il m’a répondu
tristement :
« Ils ne veulent pas. »
196.
[I,138] — « Que ce ne
soit pas une fatigue de prier. Pourquoi te donnes-tu tant de mal ?
Que ce soit tout simple, tout bon, une causerie de famille. »
197.
[VI,54] — 30 juin.
—
J’avais exposé la tête du Christ du P. Bernard devant ma table, et en Lui
offrant mon repas je Lui disais :
« Est-ce que Je soulage Tes souffrances ? »
Il m’a répondu :
« Rien qu’en achetant et en honorant Mon visage sur la Croix, en L’appliquant
sur le mur de ta maison, tu M’as soulagé. »
198.
[I,139] — 1er
juillet. Pendant la communion. —
« Si tu pouvais voir Ma
splendeur en ce moment. »
199.
[I,140] — « Donne-Moi de
la souffrance, on ne peut M'en donner au Ciel.
« Donne-M'en ! »
200.
[I,141] — « Ma
Miséricorde et ta petitesse. »
201.
[I,142] — « Mets ton coeur sur Mon Coeur, aspire.
Bois Ma souffrance.
« Purifiez-vous. »
202.
[II,4] — 2 juillet.
— A l’église, pendant qu’on donnait la Communion.
« Si tu pouvais voir Ma
splendeur en ce moment ! »
203.
[VI,55] — 2 juillet.
Premier vendredi du mois. —
« Tu peux M’appeler ton
Époux. Je t’ai épousée par Mon humanité crucifiée.»
« Mais oui, rien qu’en
débrouillant une ficelle, en le faisant par amour, tu M’honores
grandement. »
(Dans une gare, tandis que je pensais avec résignation : (Allons! Courage!
Recharge-toi de tes lourds paquets
», Il m’a repris vivement :)
« Nos paquets. »
204.
[I,143] — 3 juillet. Dans le train. —
« Prends tout de Moi et mange. »
205.
[I,144] — 4 juillet. —
«
Maintenant que tu M'as offert tes souffrances, considère les Miennes.»
206.
[I,145] —5 juillet. —
« Ta vie est si entre coupée, cela t'est facile de faire ton examen de
conscience sur ce qui fut fait en chaque lieu : le Bien ? l'Amour de Moi ? »
207.
[I,146] — « A quiconque
chercherait à M'entendre, Je parlerais.
« A quiconque Me
désirerait, Je viendrais. »
208.
[VI,56] — 6 juillet.
—
Je pensais en quittant le Fresne, pour aller jouer à Brest :
« Je n’aurai plus ce livre » (les écrits du P. de Foucauld).
Il m’a répondu
vivement :
« Tu as le tien »
(parlant de celui-ci, toujours avec moi).
Gare de Vannes (me
faisant comprendre qu’il faut vivre en famille avec les Saints au Ciel, avec nos
aînés, les Anges, Il m’a dit :)
« Ne pas sortir de
L’Amour. »
209.
[VI,57] — 9 juillet. Brest. —
« Viens. L’oeil fixé sur Moi, cela suffit; qu’importe toutes choses !... »
210
[I,147] — 10 juillet. A Saint-Pierre. — Comme je montais à la chapelle
au troisième étage, je pensais : « Je vais Le trouver dans sa chambre.
Il m'a dit
vite :
« Ma chambre est ta
chambre. Ce qui est à Moi est à toi. »
Et Il m'a fait sentir
mon néant, que c'est l'excès de Sa miséricorde humaine et divine qui Le porte à
ces exquises délicatesses.
211.
[I,148] — Je Lui ai
dit : « Comment pouvez-Vous aimer une créature aussi vile ! » Il m'a
répondu :
« Je ne peux pas faire
autrement.
212.
[I,149] — « Ne vise pas
à dire exactement tant de paroles de prières : aime-Moi tout simplement.
« Un regard intérieur.
« Un sourire d'amie
tendre. »
213.
[I,150] — 12 juillet. —
« Ta conversation avec Moi ? Des petits mots courts, tu comprends ? Sans
efforts. Moins il y a d'effort, plus il y a d’amour. »
214.
[VI,58] — 18 juillet.
Le Fresne — Me montrant les parures de l’autel, Il m’a dit )
« Oui, tu M’as donné
tout cela, mais ce ne serait rien si, en même temps, tu ne M’avais pas donné ton
coeur. »
(Pendant que je
mortifiais mon corps, Il m’a dit :)
« Ma maison de repos...
»
215.
[I,151] — 18 juillet
—
«Donne-toi
à Moi comme Je Me donne à toi.
« Si tu te retiens à
toi-même, notre union n'est pas complète.
« Donne-toi à Moi comme
Je Me donne à toi.»
216.
[I,152] — « Tes succès ?
ta gaieté ? ton charme ? Rapporte-Moi tout.
« C'est Moi qui te l'ai
donné. »
217.
[I,153] — [?] juillet. — J'avais été sur la terrasse m’occuper des fleurs
avant défaire oraison. Comme je prolongeais, Il m'a dit :
« Quand est-ce que ce sera Mon tour ? »
218.
[I,154] — 22 juillet.
— Descendant d'une gare.
« Exerce-toi à
t'adresser au prochain dans l'attitude d'une inférieure. »
219.
[I,155] — A l'arrêt
d'un train. —
« Quand ta vie
s'arrêtera, que ce soit par un cri d'amour ! »
220.
[I,156] — « Tu vois
cette petite fille ?
Elle regarde son père en souriant.
Elle ne lui parle pas.
Mais combien le père est heureux de ce sourire ! »
221.
[I,157] — Gare Paray-le-Monial. — Comme je pensais que ce n'était pas
le plus beau paysage
de France pour recevoir
le Sacré-Coeur, Il m'a dit :
«
Ce n'était pas le pays qui M'attirait, mais l'âme si humble de Marguerite-Marie.
»
222.
[I,158] — « Quand tu
parles ou même que tu penses avec hauteur, cela provient de ta bassesse. »
« Quand tu te montres la
servante des autres, cela te grandit. »
223.
[II,5] — 24 juillet.
—
« Souris au prochain
comme si tu Me souriais.
« Je suis le prochain. »
224.
[VI,59] — 24 juillet,
Isère. — Parmi des jeunes filles déjà grandes, mais timides :
« Ne leur mesure pas la
bonté.
Préviens-les de grâce aimable.
« Tu sais ce que c’est
que « prévenir » ?
« Là encore, va
au-devant de tes mesures habituelles. »
225.
[VI,60] — 25 juillet.
Église de Saint-Pierre de Bressieux. —
«Pour tes douze Pater,
Ave, Gloria, Je vais t’enseigner une nouvelle manière : les quatre premiers,
récite-les sur chacune des
plaies de Mes pieds et de Mes mains. Les quatre seconds, en honorant Mon Coeur,
Mes lèvres et Mes yeux.
« Les derniers : vois les quatre côtés de Ma tête couronnée d’épines sanglantes.
»
226.
[I,159] — 26 juillet
Dans le Midi. —
« Regarde la feuille de
l’arbre, si verte et si large : si elle ne tenait par sa tige à la branche qui
est reliée au tronc, que serait-elle ? »
227.
[VI,61] — 27 juillet, Nantes au Fresne.
—
Le cher Seigneur me dit encore :
«
Sors de tes mesures habituelles pour penser à Moi » (comme s’il désirait que
nous avancions chaque jour un peu plus).
228.
[I,160] — 28 juillet. —
« A peine as-tu coupé toutes les roses fanées que le rosier donne de nouvelles
roses : c'est un incessant mouvement en avant, fleurs ou fruits. Imite ton
Créateur. »
229.
[I,161] — «Plus tu te donneras aux autres, plus Je Me donnerai à toi. »
230.
[VI,62] — 28 juillet
Le Fresne. — Comme j’hésitais à reconnaître Sa Voix :
« Est-ce que tu ne
croirais pas en Moi ? »
L’Hostie.
—
« Je suis le Dieu sans défense.
« Tu vois ces petits oiseaux qui se posent sur ta chaise, au jardin, sur ta
table, sur ton chapeau?... Devant un méchant, ils pourraient s’envoler.
Moi, Je ne m’envole pas.
»
« Ma tête... qui ne
savait où se poser... Repose-la. »
231.
[VI,63] — 29 juillet
— Après la communion, tristement :
« Aime-Moi bien ! »
« Donne-toi davantage.
Outrepasse ta certaine timidité. Va au-devant. Ne te garde pas pour toi :
sersles tous. »
232.
[I,162] — 30 juillet.
Distraite après la communion. —
« Quand on possède dans
son salon quelqu'un de très aimé, on ne se met pas à la fenêtre pour regarder
les passants. »
233.
[I,163] — Dans les marais salants. —
« Tu vois, il y a du sel sur tes lèvres et cependant tu as simplement traversé
l'atmosphère des marais :
« Quand tu Me reçois le
matin, il demeure de Moi en toi toute la journée. »
234.
[I,164] — 4 août. Attendant le car sous les arbres. —
« Vois comme l’année s'avance imperceptiblement, écoulant ses saisons.
« Il en est de même de l'avancement spirituel : aie la patience de tes lenteurs.
»
235.
[I,165] — 9 août. Le
Havre. — Il m'a fait remarquer dans le Credo « passus » a
souffert, est tout près de « est né » parce qu'il a souffert toute
sa vie.
236.
[I,166] — 10 août.
Lyon. —
« Pour être sainte, il
faut « d'abord » vouloir être sainte. Vous ne naissez que pour la sainteté. »
237.
[I,167] — 12 août.
Dans l’Ardèche. — Moi : « Comment pouvez-Vous descendre dans ce
peu de vin du calice ! »
« Avec tant de joie ! »
238.
[VI,64] — 12 août. La
Louvesc, Ardèche. — Le Père B... me dit au confessionnal les mêmes
paroles que Lui :
« Vous êtes néant.
« Que toute Gloire soit
rapportée à Dieu. »
Dans la coulisse du
théâtre, j’avais égaré une partie de
mes affaires, je pensais :
« Je n’ai jamais ce qu’il me faut. »
Lui :
« Il te suffit d’avoir ton coeur
pour M’aimer. »
239.
[VI,65] —14 août.
Dans la Basilique de Saint-François-Régis, vu le petit sentier si étroit, si
montueux, de la sainteté, et la Mère du Bel-Amour aidant à le gravir.
240.
[I,168] — 16 août. La
Salette. —
« Pénètre-toi bien de
ton néant.
Porte tes qualités et tes dons comme des joyaux offerts par ton Roi-Epoux. »
241.
[VI,66] — 16 août. La
Salette. — Reconnu le petit sentier difficile vu à La Louvesc, et le
secours
de la plus tendre Mère. Peyraud. Du train, je voyais le clocher et disais :
« Bonjour, Jésus chéri, qui m’a tant aimée. » Il m’a répondu vivement
:
«
Qui t’aime toujours. »
242.
[I,169] — 20 août. Dans le train. —
« Avec ce que Je mets dans ta main, donne aux autres. »
243.
[VI,67] — 20 août. Le Fresne.
—
Pendant la messe, tandis que j’écoutais les débuts de mes commençantes
organistes :
« Ce ne sont pas les exactes harmonies qui Me plaisent le plus, mais l’effort de
la volonté
amoureuse de Ma Gloire. »
« Quand tu mourras, tu
mettras ton coeur blessé sur la Blessure du Mien. »
« Dans l’Ancien
Testament, il y avait des coeurs enflammés désirant la venue du Messie. Unis-toi
à eux pour réclamer que le Règne de Dieu arrive. »
244.
[I,170] — 21 août.
—
« Quand tu prends le
temps de t'arrêter devant Moi, tu te livres et Je peux te parler.
« Prends ce temps. »
245.
[VI,68] — 21 août
— « Pourquoi donnes-tu tant de pensées à ces petites choses ? (la rupture
d’un tuyau de service d’eau).
« Vois-les d’En-Haut. »
246.
[VI,69] — 24 août. —
« Continue-Moi.
« Mets un sourire dans ton âme quand tu me regardes. »
(A table, en déjeunant devant le jardin :)
« Tu as remarqué, les papillons blancs volent souvent deux par deux. Toi, qu’on
te voie toujours avec Moi. »
247.
[I,171] — 25 août.
Sur la terrasse. —
« Tu doutes que c'est Moi ? Fais comme
si c'était vrai. »
248.
[I,172] — « Calomniée ?
Il faut bien que tu sois comme ton Époux. »
249.
[VI,70] — 25 août. —
« Tiens-Moi compagnie.
Je suis votre Intime. Quand tu lis, ne sois pas avec l’auteur du livre, sois
avec Moi. Je suis un Dieu Jaloux.
« Mets-Moi comme un sceau sur ton coeur.
« N’aie pas peur de regarder Mes blessures : elles sont à toi. Entre chez toi.
« Tire de Moi des choses anciennes et des choses nouvelles.
Ne Me quitte pas! Ne Me
quitte
jamais !
« Parle-Moi en soupirs. J’entends tous gémissements.
« Entre dans la région du miroir de la Paix. »
« Je suis ta chose, Seigneur.
» Lui :
« Non pas Ma chose! mais
une âme sauvée par Moi.
Sauvée...
« Je t’ai sauvée !... »
Visite au Saint Sacrement :
« Je suis là. »
250.
[I,173] — 26 août.
Après la communion. —
« C'est parce que Je
suis Dieu que Je n'aurais pas le
droit de parler à Mes créatures ? »
(Je doutais.)
251.
[I,174] — 30 août. Je donnais l'hospitalité à des domestiques. —
« Comme tu vas être bien humiliée de les servir...
« Mais... c'est Moi que
tu sers. »
252.
[I,175] — 31 août. —
« Plus tu donneras de lumière, plus tu en garderas... »
253.
[I,176] — 1er septembre. —
« Tu entends ces petits chardonnerets dans les arbres ? Ils causent à voix basse
et sans interruption.
« Bruits d'oiseaux.
« Cause avec Moi à voix basse et sans interruption.
« Bruits d'âmes. »
254.
[I,177] — « Prends le
sang qui coule des épines, laves-en le monde. « Écoute, tu entendras. »
255.
[I,178] — «Que te
reste-toi à faire sur la terre sinon à aimer ton prochain pour Moi ? »
256.
[I,179] — « Va au-delà
de toi. »
257.
[I,180] — « Sois la plus humble, la plus simple. »
258.
[I,181] — 2 septembre. —
« L'amour d'hier te donne plus d'amour pour aujourd'hui et l'amour d'aujourd'hui
en prépare davantage pour demain »
259.
[VI,71] — 2 septembre 1937. Pendant l’oraison. —
« Ces instants sont à Moi » (avec l’accent du propriétaire).
J’étais dans Son Coeur et j’essayais d’y laver mes fautes.
Il m’a dit )
«
Lave aussi les autres. »
« Seigneur, est-ce que Ton Sang ne me lave qu’au moment du sacrement de
Pénitence ? » Lui :
« Tes désirs de te laver dans Mon coeur ou sous la Fontaine de la Croix te
purifient déjà. »
260.
[VI,72] — 3
septembre. —
« J’entretiendrai ta
jeunesse, Mon épouse.
« L’Époux et l’épouse ne doivent-ils pas être similaires ? »
« Demande, demande. Souvent, c’est après longtemps que tu obtiens.
« Fais comme si tes yeux étaient derrière Mes yeux et que tu voyais tout à
travers Moi. »
« Faire L’heure
sainte de 4 h. 30 à 5 h. 30 le matin, est-ce cela que Vous désirez, Seigneur ?»
« Je désire pouvoir te récompenser plus tard. »
261.
[I,182] — 3 septembre. — « Et tous mes défauts ? » Lui :
«
Viens quand même.
« Viens toujours !
« Crois en Moi.
« Crois en la Force de
Mon coeur. »
262.
[I,183] — 1er
vendredi de septembre. —
« Ne parle pas sans
sourire. »
263.
[I,184] — 4
septembre. —
« Mets-toi devant Moi
comme une terre altérée de rosée.
« Mais il n'y a pas tous les jours de la rosée. »
264.
[I,185] — « Attends Mon bon plaisir. »
265.
[I,186] — « Est-ce que
c'est très difficile ce que Je te demande ?
« Unir tes actions aux Miennes ? »
266.
[I,187] — « Sème en toi des conversions. »
267.
[II,6] — 5 septembre. —
« Si les distractions ne viennent pas par ta faute, Je te donne les mêmes grâces
que si tu n’avais pas eu de distractions. »
268.
[II,7] — 7 [septembre]. Lourdes, aux piscines.
—
« Que ton visage reflète Ma Sainteté. »
269.
[II,8] — 8 septembre. Lourdes.
—
Pendant la Grand-Messe des 40.000 pèlerins réunis devant
le Cardinal Suhard de
Reims, je pensais à la joie de la Mère de Dieu.
Il m’a dit :
« Toutes les femmes
sont un peu Ma Mère. »
270.
[II,9] — Pendant la
procession du Saint-Sacrement je ne pensais pas à prier au nom de Ses mérites.
Il m’a dit :
« Et que fais-tu de Moi
? »
271.
[II,10] — À l’église
du Rosaire. —
« Tu prendras un autre
visage. Je te le donnerai empreint d’humilité. »
272.
[II,11] — À la
Grotte. —
« Tu rapporteras
l’effort à modifier ta nature : un geste, une parole,
« autant de pénitences
incessantes. »
273.
[II,12] — Au retour à
la maison. —
« Tiens à l’ordre de
tout ce qui t’entoure.
C’est refléter la
Sainteté. Applique-toi à cela. »
274.
[II,13] — À l’église
Notre-Dame. —
« Ne laisse pas tes yeux
suivre les personnes qui circulent. Fais cela pour Moi. »
275.
[II,14] — 12
septembre. — Dans un autocar, je disais : « Mon Bien-Aimé », et Il
répondait :
« Ma Bien-Aimée »,
comme une litanie le long d’un chemin.
276.
[VI,73] — 12
septembre. —
«
Quand tu te donnes quelque chose à toi-même, donne-le comme à un pauvre : pour
l’amour de Moi. »
« Tu examineras les qualités de Mon Infini : c’est comme les autres sciences, il
faut étudier. »
277.
[II,15] — Retour dans le car.
—
« Garde la nature et
modifie-la. »
278.
[VI,74] — 13
septembre. À l’offrande du vin mêlé d’eau. —
« Mets-Moi avec toi et
offre dans ton âme à Notre Père. »
Pendant le dîner chez
les X..., fêtais peu charitable pour un absent. Il m’a dit :
« Pourquoi as-tu raconté
cela? Tu pouvais facilement te retenir. »
279.
[VI,75] — 14
septembre. Dans une église. —
« Regarde les vitraux :
les uns sont dans le sombre et ont gardé toutes leurs couleurs.
«
Les autres sont livrés
au soleil et n’ont plus rien à eux.»
Revenue dans la
vieille maison, je savourais près de Lui la solitude :
« Mais ton but n’est pas
là. Il faut marcher, marcher, comme J’ai marché dans Ma Vie publique. Tu Me
donnes ainsi mieux tout toi-même. »
280.
[II,16] — 15
septembre. —
« Même quand Je ne te
parle pas, tu Me fais plaisir de chercher à M’entendre.
« Écoute. »
« Qui pourrait être plus
heureux que vous, Mes Chrétiens ?
« Un même Père, le Mien.
Une même Mère, la Mienne. Moi, Votre Frère.
« Comprenez donc, dans
la Joie. »
281.
[II,17] — 17
septembre. Dans le train pour Paris. —
« Vis de ce que Je t’ai
dit. »
« Quand tu vivras avec
Moi simplement comme avec un unique Ami invisible mais toujours présent, tu
auras fait un pas. »
282.
[II,18] — Au Buffet
Austerlitz. —
« Il te sera beaucoup
demandé parce que tu auras beaucoup reçu. »
283.
[II,19] — Gare
Saint-Lazare. — Une petite fille disait à son père : « Donne-moi la main.
»
« Dis-Moi cela souvent.
»
284.
[II,20] — En
Seine-et-Oise. — Je disais:
« Je ne comprends pas comment Tu peux tant aimer de pauvres créatures ! » Il m’a
répondu :
« Peux-tu comprendre le
Coeur d’un Dieu ? »
285.
[II,21] — A l’hôtel.
Pendant une T. S. F.
« Que ta musique à toi,
soit le silence,
« attentif en Mon Coeur.
»
286.
[II,22] — Paris.
Chapelle Sainte-Thérèse. Auteuil.
« Plus tu travailles,
plus tu Me reposes. »
« Frère, tu comprends ?
« Pareil à vous. »
287.
[II,23] — Comme je
cessais de mortifier mon corps.
« Moi, Je n’ai pas
enlevé Ma couronne d’épines. »
288.
[VI,76] — 20
septembre. Chez les Bénédictins, rue de la Source, Paris. —
« Viens à Mon secours.» (Dans Ses
grandes souffrances pour les pécheurs.)
289.
[VI,77] — 21
septembre. Le Fresne. —
« Afin de mieux aimer,
change tes formes d’amour. »
(J’ouvrais mon coeur
dans Son Coeur afin d’y capter quelque flamme :)
« Si tu faisais cela
plus souvent, puisque c’est à ta disposition, tu serais si heureuse ! Tu es
heureuse. »
290.
[II,24] — 22
[septembre]. —
« À partir
d’aujourd’hui, tu ne te vanteras plus de tes voyages.
« Tes voyages furent
pour Moi.
« Garde-les Moi. »
291.
[II,25] — « Va avec
rapidité et enthousiasme comme si Dieu « était au bout du chemin. »
292.
[II,26] — À la Messe.
— Le Seigneur soit avec vous!
« Le Seigneur est avec
toi
« en état de grâce. »
293.
[II,27] — Partant en
Ille-et-Vilaine.
« Comme si J’étais
debout, à ta gauche, partant avec toi.
« C’est Moi qui ai fait
le Coeur d’un Père, le Coeur d’une Mère... alors ! »
294.
[II,28] — Dans le
train de Bretagne.
« Que dirais-tu de celui
qui, ayant reçu des joyaux dont la seule vue provoquerait joie et consolation,
les tiendrait cachés secrètement, par mollesse ou négligence ? »
(Il me disait cela
parce qu’au lieu de parler aimablement, je restais silencieuse et figée dans mon
compartiment.)
295.
[II,29] — Avec un
accent navré, comme quelqu’un qui s’en va.
« Ils ne veulent pas
croire à Mon Amour. »
296.
[II,30] — Tandis que
je rendais des hommages de tendresse à Son Visage.
« Ah ! si tu faisais
cela plus souvent... on n’ose pas.
« On n’ose pas assez ! »
297.
[II,31] — Comme je
craignais les distractions de la vie quotidienne.
« Une fille ne pense pas
à tout instant qu’elle aime son Père.
« Cependant son amour
est bien vivant dans son coeur. »
« Est-ce que tu as à te
plaindre de Moi ? »
298.
[VI,78] — 26
septembre. Après la communion. —
Il m’a dit que s’il
se tenait à ma gauche, c’était que de la droite je devais agir pour Lui.
« Union. Action. »
299.
[VI,79] — 28
septembre. —
« Ma Grâce te dépassera.
« L’automne de ta vie...
L’automne, c’est le moment de la gloire. Je t’aiderai à le passer humblement. »
Moi :
« Dépouille-moi,
Seigneur. » Lui :
«
Je viendrai Moi-Même te dépouiller » (et j’ai compris que c’était au sortir
de L’âme de mon corps).
300.
[II,32] — 1er octobre
1937. — A l’aurore. Au réveil.
« Nous ne nous sommes
pas vus depuis hier soir. »
« Aie davantage
confiance en Mes Mérites, « tu Me feras plaisir. »
« Je n’ai pensé qu’à
vous quand J’étais sur la terre...
« Ne pense qu’à Moi.
« Qu’à Ma Gloire
« Rendez-Moi votre vie.
»
« Demande sans cesse que
l’Esprit de sainteté
« l’Esprit saint,
« vienne te posséder.
« Demande cela par Celle
qu’il a couverte de son ombre : « Ma Mère, « votre Mère. »
« Honore Ma Mère jusque
dans la pensée éternelle de Dieu. »
301.
[II,33] — À la Messe.
« Toi, aurais-tu
l’humilité de te cacher « dans un si petit morceau de pain ? dans si peu de vin
?
« Aujourd’hui Jeudi,
« vis pour l’Hostie,
comme une autre hostie. »
Lui :
« Quand tes sentiments
sont insuffisants, prends les Miens. »
« Tu ne sauras jamais
avec quel respect Je M’adresse à une âme : « le respect de sa liberté. »
302.
[II,34] — « Si tu
pensais plus souvent à Moi, tu ferais moins de fautes. »
« Comprends donc le
plaisir que tu Me fais en t’abandonnant aux soins de Ma Providence ! »
« Confie-toi toute. »
« Fais le tissu de ton
âme : le tissu qui la revêtira pour l’Eternité. »
« Fais-Moi connaître à
ceux qui n’osent pas. »
« C’est en M’aimant
« qu’on apprend à
M’aimer. »
« Ne vis que pour Moi, »
« Que ta vie soit : le
Christ. »
303.
[VI,80] — 3 octobre
1937. —
« Ta mesure sera de
m’aimer sans mesure. Je te paierai en Amour.
« Coupe ta journée pour
être plus sûre de Me l’offrir. Offre-Moi telle visite, telle lettre, telle
occupation. Vois davantage Moi. Vois moins toi. Monte au-dessus de ces petits
soucis de la terre pour ne penser qu’à Moi. »
304.
[VI,81] — 5 octobre.
— Vu un monde, un poids. C’était le monde vivant des péchés de la terre,
devant la Face de Dieu.
305.
[VI,82] — 7 octobre.
—
« Mes mérites sont assez
grands pour ton pécheur. Demande sa conversion au nom de Mes mérites· »
(En voyant la
différence entre mes bons désirs et mes lacunes, Il m’a dit tendrement :)
« Ma pauvre petite
Fille! Appelle, appelle toujours l’Esprit de Sainteté. »
306.
[VI,83] — 8 octobre.
— Dans le train, en récitant le Rosaire.
« Honore Ma Mère dans
l’éternelle Pensée du Père, parce qu’Elle a exactement rempli la mission de
cette pensée. »
« Ma nourriture était la
Volonté de Mon Père. »
307.
[II,35] — 13 octobre.
— Je quittais Paris de bonne heure et n’avais pu communier, les églises
étant fermées. D’un clocher de campagne aperçu du train. Il m’a dit :
« J’ai encore plus de
regrets que toi. »
308.
[II,36] — Gare de
Bordeaux. 5 heures du matin.
« Vis dans une Fête
perpétuelle : la Fête de la Volonté de Dieu. »
309.
[II,37] — Comme je
pensais trop humainement aux succès.
« Souviens-toi qu’un
jour, tu donneras aux choses de la terre une valeur bien différente que celle
que tu leur donnes maintenant. »
310.
[II,38] — Je me
plaignais défaire tous les jours la même chose : courrier, voyages,
visites.
« Pour Moi
« c’est toujours nouveau
quand tu M’aimes. »
311.
[II,39] — Je disais :
« C’est ta petite X... ». Il m’a répondu :
« Je t’aime petite. »
312.
[II,40] — Je disais :
« J’ai bien peu d’espérance bien peu d’amour. »
« Ma Mère a fait grandir
Mon Corps ; toi, travaille à faire grandir Mon Corps mystique. »
313.
[VI,84] — 20 octobre.
Le Fresne. — Je pensais à la difficulté d’entrer en Lui pendant mes
voyages. Il m’a dit :
«
Est-ce que Je ne fais pas la part des choses ? »
(Après les repas, me
retirant dans ma chambre :)
« Ce sont les moments à
« nous deux ». Ne M’en prive pas! » (Si délicatement.)
« Imite-moi. Cachée,
publique, toujours offerte au Père pour les autres. Je te donnerai toutes
forces. Va.
« Mon Amour... On ne
connaît pas Mon Amour!...
« Piétine-toi
(humilité).
« Il y a des signes de
croix. Il y a aussi des Fêtes de Croix.
« Je veux te tenir toute
cachée sous Mon bras, sur Ma poitrine. »
Je lui disais :
« Je
voudrais être la misérable ânesse qui Vous portait dans les pays. » Il
m’a répondu )
« Rappelle-toi que tu es
créée à l’image de Dieu. »
« Excite, développe,
ingénie-toi à augmenter ton amour de Dieu et du prochain : c’est un travail de
toute votre vie.
« Je construis une
maison en toi : ce sera un temple pour Ma gloire. N’attends rien de toi. Attends
tout de Moi. »
Je disais :
« Comme je
voudrais que tu me perces le coeur, Seigneur. » Lui:
« Je transpercerai ton
coeur au moment de ta mort. »
314.
[II,41] — 23 octobre.
— En quittant la maison à 5 heures du matin pour un voyage et sous la
pluie, je pensais : « Peut-être il viendra un jour où je ne rentrerai pas. » Lui
:
« C’est que tu
arriveras. »
315.
[II,42] — Après une
méditation contemplative.
« Et maintenant, va
vivre !
« unie à Moi. »
316.
[II,43] — « Rappelle-toi
que quelqu’un disait :
« En enfer, il y a des
Vierges, mais il n’y a pas d’humbles. »
(J’avais eu des
pensées d’orgueil.)
317.
[VI,85] — 25 octobre.
—
« Même quand tu souffres
beaucoup, il y a une partie de toi où tu pourrais te réfugier. Tandis que
pendant Ma Passion, ce n’était que tortures en tout Mon Corps et en Mon Ame : la
Douleur vivante… »
« Tes » trois égales
Personnes. Elles sont tiennes. Elles sont vôtres. Pense souvent à leur Présence
en toi. C’est de L’Amour. Que souffrir te soit une joie affamante.
« Même un tout petit
regard intérieur, un éclair, Me fait plaisir. »
À Jérusalem, sur
l’orifice de la Croix, où je me tenais agenouillée, Il m’avait dit :
«
Charme-Moi en les autres » (ce qui signifiait : « Sois
particulièrement aimable avec tous, parce que Je suis en eux. »)
318.
[VI,86] — 26 octobre,
après la communion, —
«
Pourquoi t’adresses-tu
au Tabernacle de l’Autel, puisque Je suis dans ton coeur ?...
« Tu es Ma consacrée. Ne
sers que Moi. » (Dominus vobiscum) :
« Oui, Je suis toujours
avec toi.
« Et toi? Si tu savais
comme Je t’attends, comme J’attends les âmes!··Qu’aujourd’hui tes oeuvres soient
saintes . Appelle l’Esprit de sainteté. Demande-Lui qu’il te remplisse d’amour.
»
« Seigneur, cela te
fait plaisir que jecause de tout avec Toi? »
« J’aime tout ce qui te rapproche de
Moi. »
Je me reprochais de
ne pas penser assez souvent au soulagement des âmes du Purgatoire :
« Mais tu en avais
l’intention. Je sauvais le monde dans la grande ligne de Ma Vie. »
Après le déjeuner,
comme j’oubliais les Grâces :
«
Que signifierait la
croix que tu as mise sur ta tombe, si tu n’en marquais pas le signe fréquemment
sur ton corps vivant ?... »
« Aime souffrir. Tu
retrouveras tout Là-Haut. »
319.
[VI,87] — 28 octobre.
Après la communion. —
« Rien pour toi. Tout
pour moi.
« Rien sans Moi. »
« Ne cherche jamais les
récompenses de la terre. C’est trop court!... »
Tandis que je me
mortifiais :
«
Nourris le monde. »
Contemplant Sa
flagellation entre 8 h. et 8 h. 45, ce matin, je disais :
« Seigneur, je presse
Tes plaies sur le monde », Il m’a dit :
« Tu n’as même pas
besoin de presser, Mon sang coule de tout Mon corps. »
À propos de crimes
impunis :
«
Laisse faire la terre. J’ai l’Éternité. »
« Seule avec Dieu Seul,
« Regarde Mes yeux
remplis de larmes... Remplis de sang...
« J’ai toujours besoin
de vous... »
Et comme Il m’avait
dit, je répétais, voulant obtenir un peu de Sa douceur :
« Donne-moi la main », Il m’a
imprégné de l’intense pensée de Sa pauvre main trouée et sanglante.
320.
[VI,88] — 30 octobre,
vers Paris. —
« Tu vois la différence : toi, devant
Moi et toi, devant le prochain?..· Sois devant le prochain comme tu es devant
Moi. »
321.
[VI,89] — Toussaint
1937. 1er novembre, à la Madeleine. —
Je considérais les
épis de blé du petit autel latéral où se trouve aussi le Saint Sacrement et,
dans ma solitude d’errante, je Lui disais:
« Nourris-moi. »
Lui:
« Nourris les autres.
« En quelque pays que tu
sois, tu es en Moi. »
322.
[II,44] — 3 novembre
37.— Après la Communion.
« La prière, vois-tu,
c’est comme un canal : il faut que l’extrémité de l’attention soit fixée en
Dieu, sinon la Grâce ne coule pas dans l’âme. »
323.
[VI,90] — Nantes. 3
novembre. —
« Une âme est un album :
pourquoi ne présentes-tu pas que les pages édifiantes ? »
324.
[VI,91] — 7 novembre.
— À Saint-Pierre, pendant le service solennel pour les défunts. —
« Mets ton âme dans Mes
deux Mains percées. »
En traversant
Saint-Nicolas.
— « Fais silence dans
ton coeur.
« Vis dans la Joie… La
tristesse provient parfois d’une imperfection d’abandon. »
Voyage Lyon, Nice,
Corse, j’ai senti Sa surabondance d’amour et notre devoir d’abandon total dans
les dangers.
325.
[II,45] — 11
novembre, Nice. — Seule dans la foule, la Voix a dit :
«
Ensemble. »
326.
[II,46] — « Si ta vue
baisse, unis-toi à Moi chez le Grand-Prêtre.
« Je n’y voyais presque
plus après le soufflet que Je reçus du gantelet de fer du soldat. »
« Il y a des âmes que
J’attire dans la solitude, même au milieu des foules,
« afin qu’elles soient
« dans l’Intimité de Mon
Amour « et que Je jouisse d’elles « comme des plus fidèles.
« Oh ! qu’elles ne Me
fassent pas l’injure et la peine
« de ne pas vouloir
comprendre...
« Toi, viens ! »
327.
[VI,92] — 11
novembre. — Nice, pendant le service à Notre-Dame, présidé par Mgr
Rémond, je me tenais en esprit sur Son épaule droite. Il m’a dit :
« Et si Je ne te
regardais que quand tu Me regardes? »
m’invitant à lever
plus souvent les yeux sur Son visage.
328.
[VI,93] — 13
novembre. Traversée de Nice-Bastia sur le « Sampierro », entre les Bras
du Père.
329.
[II,47] — Chapelle
des Clarisses. Après la Communion. Bastia.
« Si une petite fille
parlait à son Père avec de grandes phrases, on croirait qu’elle récite un
compliment.
« Son Père préférerait
qu’elle se tînt tendrement cachée dans ses bras. »
330.
[VI,94] — 14
novembre. — Bastia, à la chapelle du Bon-Pasteur, au milieu des Repenties
et Madeleines, Il m’a dit :
« Suis-Moi pendant Ma
Passion. »
Et tout le long de la
messe, Il me donnait la main, depuis les Oliviers, devant le Grand Prêtre, chez
Pilate, jusqu’à la montée du Calvaire; mais arrivée à la première clochette
avant l’Élévation, qui représente le Crucifiement, Il m’a dit, cloué :
«
Je ne peux plus te donner la main. » (C’était si délicatement tendre.)
331.
[VI,95] — 16
novembre. Bastia. — Pendant une répétition longue et ennuyeuse, Il m’a
dit, comme pour me donner du courage :
« Je suis là. »
332.
[II,48] — 19
novembre.— Vico (Corse). Grâce de l’espérance.
« Espère à en perdre
pied. »
333.
[VI,96] — 19
novembre. Vico. — Pendant la messe, à l’Élévation, je regrettais qu’il ne
puisse plus me donner la main :
« Ma Main te touche
encore. Mais le Sang de ma Main découle sur toi. »
« Sois bien tendre pour
les petits enfants. J’ai été un petit Enfant. »
Pour avoir la messe
de demain dimanche, j’ai dû faire à pied les sept kilomètres qui séparaient
Porto de Piana, seule pendant deux heures entre les maquis, les calanques et la
mer. J’offrais les parfums intenses de cette terre corse à la Sainte Vierge et,
comme je ne sentais pas la fatigue de cette montée continuelle, Il m’a dit :
« Tu vois que tout est
facile dans L’Amour. »
Et je sentais Sa
présence à ma gauche.
334.
[VI,97] — 20
novembre. Piana. — À la messe, dans la petite église où le bon Chanoine
F... voulut bien avancer sa messe à cause du départ de mon car. —
« Répète souvent : «
Faites que « nous » me fassions sainte ! »
Et, comme je Le
remerciais de Sa protection sur mes routes et de Ses faveurs, Il m’a dit :
«
Cela provient de Ma surabondance d’Amour qui a besoin de donner : plus Je donne,
plus Je veux encore donner. On ne M’épuise jamais. »
335.
[II,49] — Sagone
(Corse). — Une grange comme église : d’un côté des animaux et du fumier ;
on y dit la Messe chaque quinzaine.
« Vois où l’Amour Me
pousse... Tous les habitants ont leur maison. « Regarde la mienne. »
336.
[II,50] — 22
novembre. — Ajaccio.
« Plus tu leur donneras,
« plus Je te donnerai.
« Imite Ma prodigalité
d’amour. »
« Aucun saint n’est
semblable à un autre saint.
« C’est le domaine de
l’Esprit. »
337.
[II,51] — 24 novembre
37. —
« Aime ta cellule :
« ta chambre, si tu es
dans ta maison ;
« ton coeur, si tu es
dans la foule.
« Je suis là. »
338.
[II,52] — Ajaccio.
« Et si J’agissais
envers toi comme tu agis envers les autres ? »
339.
[VI,98] — Ajaccio. 24
novembre. — « Quand tu aimeras vraiment ton prochain, tu t’ingénieras à lui
faire plaisir avec affection : rappelle-toi telle ou telle circonstance où tu as
manqué l’occasion. »
Devant le coucher du
soleil derrière les Iles Sanguinaires, Il m’a dit :
« Est-ce que tu es un
autre Jésus-Christ ? Toute sainteté est là. »
340.
[VI,99] — 25
novembre. — Ajaccio, jour des deux séances de « Chanteuse de rue
», je Lui disais :
« Seigneur, c’est Toi
qui jouera mon rôle. » Il m’a répondu :
« Toi, tu joues. Moi, Je
touche les âmes. »
Ajaccio. Maison
Saint-Joseph. Je pensais dans ma chambre que c’était le dernier jour de cette
vue sur la Méditerranée, de ce soleil chaud, Il m’a dit :
« La terre n’est qu’un
passage. Pénètre-toi de cela. »
341.
[II,53] — Traversée
Bastia-Nice avec une mer douce comme la main de Dieu.
« Et si Je veux
manifester sur toi Mon extrême Bonté ? »
« Augmente-Moi dans les
autres. »
« Reçois toute épreuve
comme venant de Ma Main.
« Rappelle-toi que J’ai
embrassé Ma Croix. »
« Quand tu es fatiguée,
« pense à Moi, fatigué. »
« Four être Mon
disciple, il faut non seulement porter sa Croix, « il faut la « prendre ». »
342.
[VI,100] — 27
novembre. — Menton-Nice, troisième corniche, dans l’auto des X..., au
coucher du soleil, Promenade des Anglais, Il m’a dit :
« Si beau ce spectacle
soit-il, Mon Soleil ne demeure pas un instant de plus. Il suit sa course selon
sa voie : fais de même. »
Et je poursuis mon
chemin Lyon-Nantes.
343.
[VI,101] — 28
novembre 1937. — Attendant le
train, gare de Nice, entre mes paquets, je priais pour que Son Règne arrive :
«
C’est dans ton coeur que
Je me réfugie, tu es seule sur ce quai à prier. »
À la messe, ce matin,
à N.-D. de Nice, j’avais revêtu en esprit la tunique sanglante du Christ afin de
me purifier, et Il m’a montré l’Église, d’un seul tissu, sans couture.
344.
[VI,102] — 29
novembre. Lyon à Nantes. —
« Mes créatures sont
pour Moi, pour exprimer Ma gloire. Ne te dérobe pas. »
345.
[VI,103] — 30
novembre. Nantes, Ancenis. —
« Efface-toi. Contemple.
Contemple. C’est l’occupation éternelle.
« Tes relations plus
touchantes avec le prochain éclaireront tes relations avec les Trois Personnes
présentes en toi. »
346.
[VI,104] — 3 décembre
1937. — Après la communion, je me remémorais les préoccupations de ma
vie, Il m’a répété :
« Ne pense pas à toi.
Pense à Moi, pense à Ma gloire. »
347.
[VI,105] — 7
décembre, après la communion. —
« Répète souvent : «
Père, que Ta volonté soit faite. Que Ta volonté soit faite ! »
« Imagines-tu une terre
où la Volonté de Dieu serait faite en tous lieux? »
348.
[VI,106] — 8
décembre. — Je me trouvais sous Son Sang découlant de la Croix, Il m’a
dit :
« Sois « Moi. » Sois «
Moi » à tous. Augmente-Moi dans les autres. Maintiens en activité les dons que
tu as reçus, tu Me feras plaisir.
« Que Mon Règne arrive?
Préparez la venue de Mon Règne par la bonté et la charité.
« Les mêmes choses ne
sont pas demandées aux mêmes âmes. Pour toi, va pour ce qui t’est écrit.
« Je suis toutes
Beautés. »
349.
[VI,107] — 17
décembre. Paris. — Comme je pensais au buste du Christ de le Roux-Druet
dont la tête ne ressemblait à aucune autre, mais si émouvante, Il m’a dit :
«
Je touche par le moyen que Je me choisis. »
Alors je me suis tant
réjouie d’avoir commandé cette composition et L’ai laissée pour le salon 1938,
afin qu’elle
« touche » tous ceux qui la regarderont.
350.
[VI,107] — La Fère,
Aisne. —
« N’attends pas les
grands événements de ta vie pour Me les offrir. Tout petit geste est pour Moi
aussi grand. Offre-Moi tout. Prie avec toute ta volonté de bien prier. Je fais
la part du reste. »
(Et, comme Il me
donnait certaines lumières pour les costumes de théâtre, je Lui disais : «Vous
Vous occupez de ces détails?» Il m’a répondu :)
«Dans Mon Amour pour
vous, rien ne s’appelle un détail.
« L’Ange déchu n’a pas
cru à l’Amour et il en a été privé. Crois en Mon Amour et tu surabonderas. »
Après la communion :
«
Délicatesse, gaîté,
charme, développe pour Moi ce que Je t’ai donné pour Moi. Vis cela encore
plus à l’intérieur qu’à l’extérieur. Une créature doit tout rendre à son
Créateur, dans l’Amour.
« Mon petit Instrument !
»
351.
[VI,108] — 18
décembre. — Dans la vieille église classée de la Fère, je regardais le
tabernacle en disant : « Mon Prisonnier. » Lui, avec amour :
«
Ma prisonnière ! » et je voyais ma vie de comédienne qu’il commandait.
352.
[VI,109] — 20
décembre. — La Fère, sur scène, dans la nuit et le froid glacé, pouvant
paraître sans quintes de toux et autres malaises, je Lui disais : « Je
suis bien Votre petite Fille ! » et je Le remerciais.
Il m’a répondu :
« Je suis bien Ton Père!
mais toi, es-tu bien Ma « petite » Fille ?... »
353.
[VI,110] — 22
décembre. — Nantes.
Moi :
« Seigneur, je Te
donne mon jour d’aujourd’hui. » Lui :
« Notre jour... où Je
travaillerai en toi plus que toi-même. »
354.
[II,54] — 22
décembre. —
« C’est Moi qui t’ai
aimée le premier. »
355.
[VI,111] — 24
décembre. Messe de minuit. —
«Jouis. Il faut que rien
de ce que J’ai souffert pour Vous dans Ma Passion ne soit perdu. Recueille tout.
Offre-Moi à Moi. » (...)
J’étais, en esprit,
dans les plaies de Ses mains et, comme je m’étonnais d’y être enfermée tout
entière, Il m’a dit :
«
Mes Plaies peuvent contenir le monde. Reste là (sur Son Coeur), ne dis
rien. Échangeons nos souffrances, notre amour, dans le secret. Je te vis. Toi,
vis-Moi. »
356.
[VI,112] — Noël 1937.
—
« Est-ce que tu ne vis
pas environnée d’Amour? Tout. Donne-Moi Tout. Aime-Moi. Répare les offenses
qu’ils Me feront cette nuit (Noël). »
357.
[VI,113] — 27
décembre. — Fête de saint Jean qui reposa sur Sa poitrine. —
« Dis-Moi qu’à chacune
de tes respirations tu aspireras L’Amour de Mon Coeur. Quelle fortune pour toi !
»
« Je te veux active à
mon service, et contemplative à Mon Amour. Augmente ta joie. Tu augmenteras la
Mienne. »
358.
[II,55] — 27
décembre. — « N’attends pas le moment de ta mort pour M’en offrir les
instants.
« Des minutes de toi
bien portante, Me font autant de plaisir. »
359.
[II,56] — 27
décembre. —
Moi : « Est-ce que je
vais m’habituer à l’aimer et devenir insensible ? » Lui :
« Moi, Je ne M’habitue
pas à être aimé par toi. »
« Augmente ta Joie.
« Tu augmenteras la
mienne. »
360.
[VI,114] — 30
décembre. — À Notre-Dame, 5 h. 30 matin, pendant mon chemin de Croix,
devant sainte Véronique. —
« Quand tu Me consoles,
J’imprime Ma Face sur ton âme. »
361.
[II,57
et III,2] — 31
décembre. —
« L’année dernière Je
t’avais donné comme mot d’ordre
« Purement et simplement
».
« Cette année nouvelle «
tu M’aimeras en la Personne de Mes Frères.
« Fais-leur ce que tu
voudrais Me faire à Moi-même. »
1938
362.
[VI,115] — 1er
janvier 1938. — Je disais : « Je T’aime pour un tel, pour une
telle, Seigneur. » Il m’a
dit :
«Maintenant, aime-Moi
pour Moi. »
« Si Je te donne des
faveurs de tendresse, c’est pour t’encourager à descendre dans les sacrifices
pour ton prochain.
« Donne comme tu as
reçu.
« Je veux descendre au
coeur même de ton coeur et y faire Ma demeure. Ce sera simple et habituel.»
363.
[II,58] — 1938. 2
janvier. — Après la Communion.
« La vie d’amour entre
le Créateur et la créature aurait pu ne commencer qu’au Ciel.
« Je suis venu l’allumer
sur la terre afin de la hâter.»
364.
[II,59] — Pendant que
je raccommodais mes gants, je me demandais : « Est-ce que cela compte
pour de l’Amour ? » Il m’a répondu :
« Quand Je maniais le
rabot sur le bois, est-ce que cela ne comptait pas pour sauver le monde ? »
365.
[II,60] —
(Tristement). —
« C’est parce que Je
suis Dieu que Je n’aurais pas de droits à la tendresse de Mes créatures ? »
366.
[II,61] — Je disais :
« Qu’on Te sente en moi. »
Lui :
« Tu as vu Mes comètes
et leurs prolongements lumineux ?
« Moi, le Créateur, « ne
pourrai-Je pas avoir des sillages ? »
367.
[II,62] — J’unissais
une petite déception aux Siennes. Lui :
« C’est cela, le Calice
:
« une goutte d’eau, toi,
« au Vin, Moi. »
368.
[VI,116] — 4 janvier.
—
« Des consolations?
Donnes-en aux autres. »
« Ce que Je garde est
bien gardé.
« Sois tendre avec Moi.
Sois toujours plus tendre. Je te rendrai tout, tout, dans la gloire
d’Amour.
« Donne-Moi ton corps,
donne-Moi ton âme, comme une humanité de surcroît.
« Qu’aurais-Je pu faire
de plus? Ne vous ai-Je pas tout donné ?
«
Que chacun de tes actes
porte Mon sceau. »
Après la communion :
« Je suis là, en la
Trinité, plein d’Amour pour Mon Père, les Trois Personnes s’aimant en toi.
Unis-toi. »
369.
[VI,117] — 9 janvier.
— Nantes, passant près de N.-D. : « Bonjour, mon Dieu. Que de
négligences de ma part... Vous allez me châtier ? » Lui :
«
Pourquoi châtier?... Est-ce que Je châtie ? »
Et Il m’a montré Sa
Miséricorde.
370.
[VI,118] — 15
janvier. — N.-D., pendant mon chemin de Croix, avant de partir pour Brest
:
« À chacune des
stations, tu considéreras Mon Amour. »
Dans le train :
« Prends garde, Je te
veux plus haut. Cache-toi dans le creux du rocher (Son Coeur). »
371.
[VI,119] — 16
janvier. — Brest, sur scène, tandis que je disais au troisième acte d’une
« Vieille fille et 13 gosses » : « Ce n’est pas le temps qui fait
un saint, c’est la volonté... », Il m’a dit :
«
L’as-tu, cette volonté, L’as-tu chaque jour? »
372.
[VI,120] — 22
janvier. En Bretagne. —
« Écris mes faveurs. »
En rentrant du
Finistère, j’avais trouvé mon appartement sous la pluie d’un service d’eau crevé
audessus, et je m’efforçais de sourire à l’épreuve comme à une joie, puisque
tout vient de Lui.
Et quand ce fut
réparé, Il m’a dit :
«
Tu as remporté la victoire... Comme il faut compter pour peu tout ce qui n’est
pas un péché !»
373.
[VI,121] — 28
janvier. — Après l’Élévation, je cherchais à me tenir au pied de la
Croix, près de l’orifice où je m’agenouillais à Jérusalem, et je m’humiliais
d’être entre de si grands Personnages, tels que Marie, Jean, Madeleine, Il m’a
dit :
« Tu représentes
l’humanité coupable. Ne crains pas. » (Avec Amour, le sang coulait sur mot.)
Chemin de Croix,
quatorzième station. C’était le moment de la sainte communion. J’ai dit en
m’approchant :
« Je suis Votre
tombeau... Vous y resterez plus de trois jours ?» Il m’a dit :
« Tous les jours, Je
suis là pour plus de trois jours » (faisant allusion aux communions
quotidiennes).
374.
[VI,122] — 29
janvier. Partant pour Vierzon. —
« N’es-tu pas la petite
gâtée du Bon Dieu ? »
Et je sentais ma
misère et Son extrême miséricorde.
Chemin de Croix,
station des Saintes Femmes.
«
Je console pour que vous consoliez. »
375.
[VI,123] — 30
janvier. Vierzon, à la messe. —
« Donne-toi tout à fait
à Moi... Pourquoi te fais-tu des réserves? Tu as peur de Moi?... Donne-toi sans
Me limiter. »
376.
[VI,124] — 31
janvier. — Dans le train pour Paris. Je regardais ma robe simple, je Lui
disais :
«
Je suis en tous les jours... » Il m’a dit :
« Qu’importe, si tu as
ta bonté des grands jours ! »
(pour une oeuvre à
accomplir).
377.
[VI,125] — 4 février
1938. — J’avais eu peine d’un manquement d’amitié. Il m’a dit :
« J’ai permis cela pour
que tu comprennes ce qu’est l’Amour méprisé. »
Le soir :
« Confesse-Moi tes
fautes du jour dans le secret de nos deux coeurs et Je te les pardonnerai. »
378.
[VI,126] — 5 février:
—
« Si tu Me crois plus
grand que toi, pourquoi ne t’abandonnes-tu pas?... »
« Rappelle-toi
l’Évangile : J’écrivais... J’écrivais... J’ai écrit sur le sable... Maintenant
Je n’écris plus sur la terre : écris pour Moi. »
« Va amoureusement
jusqu’au bout de ta souffrance, de ton sacrifice. Ne t’arrête pas
volontairement.
« Fais des actes de
vertus afin d’éviter le relâchement.
« Regarde souvent ta vie
intérieure. »
379.
[VI,127] — 6 février.
— Après la communion. —
« Modifie ta nature.
Sois d’une exquise charité. Même en l’absence du prochain, parles-en bien.
Surveille ta manière, les nuances. C’est ce qui fait le charme de la charité. »
Comme je considérais
la notoriété de certaines actrices, de certaines oeuvres de théâtre, Il m’a dit:
«
Laisse-Moi m’occuper de toi. »
Pensant au milliard
d’incroyants, sans compter schismatiques et païens, je disais :
« Que Ton Règne
arrive ! » Il m’a dit :
«
Ah ! si Je régnais véritablement dans une seule âme! »
380.
[II,63] — 6 février
1938. — En tram, je disais machinalement des prières en regardant
promeneurs et magasins. Doucement, Il m’a dit :
« Si J’étais simplement
un homme, Je te demanderais :
« Est-ce que tu te
moques de Moi ? »
381.
[II,64] — Après une
mortification fatigante.
« Nous sommes deux
épuisés. »
« Toi qui aimes aider
ton prochain, aide-Moi,
« Moi, qui suis ton plus
proche prochain. »
« Ah ! Si tu avais le
même désir de recevoir Mes Grâces
« que Moi, de te les
donner ! »
« J’ai mis ton corps au
service de ton esprit :
« Mets ton esprit à Mon
service. »
382.
[VI,128] — 7 février.
—
« Vis avec Moi comme
avec l’Ami qu’on ne quitte jamais : est-ce que Je te quitte, Moi ? »
Comme je contemplais
l’image Coeur eucharistique (de Fenerstein :)
« Viens simplement à Mon
simple Coeur. »
« Je t’ai donné gaieté,
sourires, au profit des autres. Pourquoi ne M’en donnerais-tu pas ? »
383.
[VI,129] — 8 février.
— Après la communion. —
« Les Anges n’avaient
pas encore vu Dieu quand ils ont péché. S’ils L’avaient vu, ils n’auraient pu
Lui désobéir. Vois donc Dieu autant qu’il t’est possible. Contemple.
Contemple... »
En mortifiant mon
corps, je pensais :
« Ah ! si ces coups
pouvaient atteindre mon coeur et L’attendrir pour les souffrances du Christ ! »
Il m’a dit :
« Je tiens compte du
désir comme du fait accompli. Active plus souvent les bons désirs ! »
Dans un doute.
« Si tu ne croyais pas,
tu ne Me dirais pas ces petits mots. Tu vois bien que tu M’aimes. »
« À ceux qui ont
confiance. Je suis bon.
« À ceux qui ont
davantage confiance, Je suis bon davantage.
« À ceux qui se perdent
totalement en Moi, Je prends tout d’eux. »
« Ne crois-tu pas que si
certaines âmes du Purgatoire avaient usé des sacramentaux (eau bénite et autres)
elles ne seraient pas déjà au Ciel? Emploie ces moyens. Ils sont faits pour
vous. »
384.
[VI,130] — 10
février. —
« Dis-Moi à Mon oreille
ce que tu veux Me dire : c’est là que le Père l’entendra. ».
Comme je pensais :
est-ce bien Lui
?
« La pensée de ton
indignité te fait douter si c’est Moi qui te parle? Mais Ma Miséricorde?... »
« Toi qui aimes aider
ton prochain, aide-Moi, Moi qui suis ton plus proche Prochain.
« Oui, brûle d’amour.
Brûler, c’est une purification. »
385.
[VI,131] — 11
février. — Partant pour Dieppe, je pensais : « Il faut que je sois
bonne dans ce voyage. » Il πια dit :
«
Bonne ? ce n’est pas assez... Tu dois être très bonne. »
Entre Alençon et
Rouen :
« La vie vous est donnée
pour vous corriger et re-corriger toujours. La mort apporte une dernière
correction. »
Dieppe :
« Prends l’habitude de
penser non pas en toi, mais en Moi. Si tu faisais cela, tu ne Me quitterais
jamais.
« Quand tu n’as rien à
Me dire, dis-Moi que tu n’as rien à Me dire, et appuie-toi sur Mon Coeur.»
Comme je mettais mon
coeur dans Son Coeur, Il m’a dit :
« Un tendre Père se
prête aux inventions de son petit enfant.
« Dis, comme cette
petite fille à son père : « Viens près de moi. »
386.
[VI,132] — 17
février. — Paris, à N.-D. de Bonne-Nouvelle, j’étais seule à la messe. A
la fin, une autre personne est arrivée et je Lui ai dit : «Je suis plus forte,
unie à ses prières. » Il m’a répondu :
« Même quand tu étais
seule, Je t’écoutais. »
Sur les boulevards :
« Tu ne seras jamais
trop aimable si c’est pour Mon Amour. »
387.
[II,65] — De Paris au
Havre. — Je Le remerciais de ses
dons : « N’est-ce pas un peu ridicule de Te donner des dons que Tu m’as
déjà donnés ? »
« Ce ne sont pas
toujours les dons qui font plaisir, « c’est la manière dont ils sont offerts. »
388.
[II,66] — Moulins,
dans le train. —
« Désire ! désire !
« Désirer, c’est élargir
la capacité de recevoir. »
389.
[VI,133] — 18
février. — Maison « Soeur Rosalie »; devant prendre le
train pour jouer ce même jour au Havre, je me tourmentais du retard de la messe.
Il m’a dit, en un doux reproche :
«
J’attends bien, Moi... »
« Ta voie ? causer sans
cesse avec Moi. »
390.
[VI,134] — 23
février. — Nantes, dans
L’avenue, 5 h. 30 du matin, je disais : « Nous sommes tout seuls, Jésus.
» Il m’a dit :
« Dis « mon » Jésus.
Toi, n’aimes-tu pas mieux qu’on t’appelle « Ma Gabrielle » ? »
391.
[VI,135] — 24
février. — Notre-Dame, après
la communion. —
« Ne peux-tu vivre avec
Moi comme près de ton meilleur et plus puissant Ami ? dans une grande
simplicité. »
« Dans tes voyages, que
d’occasions tu as manquées d’être prévenante !... Tu sais, les détails de bonté
? Rappelle-toi : ce que tu fais aux autres, c’est à Moi que tu le fais. »
392.
[VI,136] — 25
février, vendredi. — Passant
en tram devant la cathédrale pour aller jouer en Lozère, je pensais au Prêtre
qui m’avait dit : « Apprêtez-vous à recevoir de grandes grâces, pendant
le Carême », et je Lui demandais à travers le mur de L’Eglise : «
Est-ce Ton Coeur que Tu me donneras, Seigneur? » Vivement, comme un
éclair, Il m’a répondu :
«
Ne L’as-tu pas déjà ? »
393.
[VI,137] — Dimanche
gras. — Église de Langogne,
Lozère. Moi : « Je t’ appelles!... » Lui :
«
Que de fois Je suis venu sans même que tu M’aies appelée... »
394.
[II,67] — 1er mars.
Mardi gras. —
« Le reflet de Mon âme
sur ton âme devant Mon Père : « Tu sais ? Ces aurores boréales du Canada, le
reflet du soleil sur les glaces polaires... Quel spectacle ! »
395.
[II,68] — Paris. Gare
du Nord.
—
« C’est à cause de vous,
que Je Me fais si diminué dans l’Hostie.
« C’est comme si Je vous
disais : « Mes pauvres petits ! »
396.
[VI,138] — 6 mars
1938. — Au Sanctuaire de
N.-D. de Liesse, Aisne. —
« Ah ! si cela avait pu
être!... Combien J’aurais aimé demeurer avec vous dans l’hostie, dans chacune de
vos maisons... »
397.
[VI,139] — 9 mars.
Varades. —
« Si tu vis pour
toi, tu n’as qu’une satisfaction de la terre. Si tu vis pour Moi, ce sera le
Ciel infini. »
398.
[II,69] — 10 mars, à
la campagne. — Je me tenais en pensée au milieu de la Sainte Famille,
près du bon saint Joseph, de la si sainte Mère et du Fils unique. Il m’a dit
:
« Sois la petite soeur
», si tendrement !
399.
[II,70] — « N’attache
aucune importance à tes impressions. Fais ce que tu dois. »
400.
[VI,140] — 10 mars.
Nantes, à Notre-Dame, après la communion. —
Je Lui demandais, je
Lui exprimais mon désir d’être L’idéal qu’il s’était formé de moi. Il m’a dit :
«
Ne ternis pas l’image de Moi en toi. »
Il me montrait tout
ce qui devait être de bontés, d’attentions, dans mes rapports avec le prochain
au cours de mes chemins.
401.
[VI,141] — 12 mars.
Montauban. — J’avais une épreuve après le succès de la séance d’hier. Il
m’a dit :
« C’était pour acheter
le bien qui s’est fait hier. »
Après la communion :
«
Rappelle-toi la parabole des talents fructifiés qui rendent cent pour un. »
402.
[VI,142] — 16 mars.
Rennes, à la gare. —
« Quand les gens agitent
leur mouchoir à l’au revoir, ils sont contents : quand tu M’envoies du fond de
ton coeur un bonjour au Ciel, Je suis content aussi. »
« Chaque soir, examine
bien tes paroles du jour : rappelle-toi, celui qui ne pèche pas en paroles est
un homme parfait. »
« Tu vois, Mes pieds ne
pourront plus jamais marcher sur la terre, Eux qui ont eu le pouvoir de marcher
sur les eaux.
« J'ai rempli vos
désirs, et Je laisse Mes veines se vider de tout leur sang. C'est que J'ai mis
toute ma volonté à souffrir. »
404.
[VII,2] — 18 mars,
dans le train de Paris à Vesoul. — Je regardais un petit clocher dans la
campagne. De là, Il m'a dit :
«
Tu es dans ta Patrie en tous lieux, puisque Je suis partout, t'attendant. »
405.
[VII,3] — 21 mars.
Vesoul. — Après la
communion, j'honorais Sa Sainte Face d'une couronne de baisers aux trous des
épines, d'un collier de réparations et de compassions. Il m'a dit :
« Maintenant, rends
hommage à Ma Volonté, à Ma Mémoire, à Mon Entendement, à tout ce que tu sais qui
peut souffrir dans les facultés de l'homme.
« Rappelle-toi surtout
Ma délicatesse, plus grande que celle des autres hommes. »
406.
[VII,4] — 23 mars. Le
Fresne. — Dans le printemps des cerisiers en bouquet, je plantais des
fleurs et Lui disais gaiement : « Je Te donne mon coeur et tout ce qu'il
y a dedans. » Il m'a répondu :
« Les saluts que tu
M'adresses, Je te les rends en mêmes termes, mais en Dieu »,
signifiant que je
recevais plus que je ne donnais.
Au milieu des arbres
fruitiers en fleurs blanches, au-dessus de la Loire bleue ponctuée de mouettes,
je Le célébrais de Sa Puissance. Il m'a dit :
« Tout ce qui est à Moi
est à toi », me rappelant que tout ce qui est à Son Père est à Lui.
407.
[VII,5] — 24 mars.
— Saint-Gabriel. 5 h. 30, chemin de la Croix, au dépouillement de Ses
vêtements. Il m'a montré: « Mon Église est en ce moment dépouillée de ses
chrétiens, en Russie, Allemagne, Mexique et autres. Offre-Moi au Père, offre-Moi
dépouillé. »
408.
[VII,6] — 26 mars.
— Pendant que je me coiffais, je cherchais des mots affectueux. Il m’a
dit :
« Jamais tu ne me
donneras des noms trop chargés d'amour ! »
Dans le train pour
Rennes. —
« Montre ce qu'est la
paix d'un coeur qui vit appuyé sur le Coeur de son Dieu. »
« Fais plus souvent des
actes de confiance. Confiance ! »
409.
[VII,7] — 28 mars.
— Dans le train, de Combourg à Nantes, tandis que je cherchais, avec
l’aide de la Sainte Vierge, à panser avec amour les trous de Son Front :
« Tu Me fais du bien. »
Influence.
«
Commence à semer. Je ferai le reste. Mais commence... »
410.
[VII,8] — 29 mars. Le
Fresne. — Après la communion, je Lui disais : « Offrez-moi à Votre
Père.» Il m'a reprise délicatement :
«
Notre Père », et m'a
montré qu'il partageait même Son Père avec nous.
411.
[VII,9] — 1er avril
1938. Montmartre, vendredi. —
« Sois Ma petite amie
joyeuse et gaie. Parle-Moi comme avec des sourires. Tant d'autres Me regardent
comme un tortionnaire, comme un inexorable Juge.
« Mon Coeur veut être
Votre doux Ami. Ah ! que ne ferais-Je pas pour ceux qui veulent bien Me donner
leur abandon confiant de « petit » ! »
Dans le Métro:
« Parle avec Moi. Parle
avec Moi... »
412.
[II,71] — 4 avril.
— Voyant un pauvre homme qui dormait sur un banc public, je disais : «
Aie pitié de sa vie ! »
« À toi qui as reçu tant
de grâces on te demandera davantage. »
« Oh ! qu’il vous est
difficile de vous quitter tout à fait vous-mêmes « pour vous jeter en Moi ! »
413.
[II,72] —
Chalon-sur-Saône. — Je m’essayais à vivre, à penser, enfermée dans le
Christ. Il m’a dit :
« Tu as donné un « Bon
pour pouvoir » afin qu’en ton absence on puisse ouvrir ton coffre-fort.
« Mais personne au monde
ne pourra te sortir de Mon Coeur, « sinon toi-même. »
« N’attache d’importance
qu’à ce qui est éternel. »
414.
[VII,10] — 4 avril.
Dans le train. —
« Tu es Ma consacrée.
Sois donc toujours souriante. Tu te rappelles, dans une de tes pièces tu disais
: « Je voudrais être marchande de sourires. »
Angers.
« Si tu ne M'écoutes
pas, tu ne M'entendras pas. »
« Sois en Moi. Ne sois
pas en toi.
« Je vous ai donné tout
ce que J'ai reçu de Mon Père. Donne exactement aux autres tout ce que Je t'ai
donné. »
Je Lui recommandais
un trésor que je transportais. Il m'a dit :
«
Peut-être que si tu le perdais et que tu t'en résignais pour l'amour de Moi, ce
serait un Trésor plus grand que ce trésor. »
415.
[VII,11] — 7 avril.
Dans le train Paris-Grenoble. —
De jeunes époux
conversaient tendrement au wagon-restaurant. Il m'a dit :
« Ah! si tu Me parlais
avec la même joie !... Ce serait si simple... si bon... »
« Mais non, les grâces
données déjà aux Saints, sainte Thérèse et autres, n'ont rien épuisé. Je suis
toujours prêt à en donner de plus grandes. »
Veynes, dans le
train, je m'excusais de mes pensées courtes, de mes vouloirs courts, Il m’a dit
:
« Mais puisque tu n'es
qu'une petite enfant... »
Devant ces hautes
Alpes couvertes de neige là-haut et roses de pêchers en bas, j'adorais la Force
et la Douceur. Je l'invitais à descendre dans ces régions sauvages et, pour que
la glace ne vînt à geler Ses pieds, j'y posais comme un tapis d'amour. Il m'a
dit :
« Que ta vie se passe
désormais à Me charmer et tu te sentiras transformée. Me plaire. Vivre pour Moi.
Voilà le vrai sens de l'Être. »
416.
[VII,12] — 10 avril.
Arvieux. —
« En Purgatoire, ce sera
le règne de la Justice. Mais tant que tu es sur la terre, tu es sous le règne de
la Miséricorde. Sers-toi en elle. »
417.
[VII,13] — 12 avril.
Marseille. — Départ sur le « Ville-d’Oran ». L'orchestre joue
« Les Saltimbanques ». Il m'a dit :
« C'est pour toi. »
Et je me suis rappelée que je me nommais : « La comédienne du Bon Dieu
».
418.
[II,73] — 12 avril.
— Marseille, à bord du U.S.O. je regardais des bastingages toute
l’activité d’un départ de paquebot.
« Et Moi, je regarde les
mouvements d’amour de Mes fidèles de la terre. »
419.
[II,74] — Je
considérais la dernière planche glissée pour séparer le paquebot de la Terre et
je pensais à la mort. Il m’a dit :
« N’aie pas peur.
« Je serai là. »
420.
[II,75] — Alger. 14
avril. Jeudi saint. —Je pensais au bonheur de Rome qui possédait la Table
de la Cène. Il m’a dit:
« Vous avez mieux dans
le saint Tabernacle. »
421.
[II,76] — Dans le
désert, devant les mirages je Lui disais :
« Peut-être je Te
verrai aussi en mirage ? » Il m’a répondu :
« Cherche d’abord la
Vérité. »
422.
[II,77] — El-Goléa.
Sur la tombe de Ch. de Foucauld, je Lui demandais un peu des grâces qu’il lui
avait accordées.
« Je t’en donnerai
d’autres plus appropriées à ce que Je demande de toi. »
423.
[II,78] — Tirlempt.
—
« Disparais en Moi, « Je
paraîtrai en toi. »
424.
[II,79] — Dans le
désert. —
tandis que je regardais les
innombrables et presque invisibles grains de sable en poussières.
« J’ai pour toi des
Bontés de chaque instant, mais tu ne les vois pas. »
425.
[II,80] — Tunis.
Église du Sacré-Coeur. — Après la Communion, je récitais le Pater.
« Quelle dilection quand
tu pourras dire : « Ton Règne est arrivé ! »
« Et quand tu fais le
signe de Croix, Je t’enferme du haut en bas et dans toute ta largeur. »
426.
[VII,14] — 16 avril.
— Dans le désert, en car, de Laghouat à Gardhaïa. Une jeune femme posait
sa tête sur l’épaule de son mari. Alors, en esprit, j'appuyais ma tête sur Son
épaule. Il m'a dit :
« Regarde si un homme
peut aimer autant... »
Et Il me faisait
considérer les Plaies de l’épaule, labourée par la Croix lourde.
427.
[VII,15] — Pâques, 17
avril. Gardhaïa. —
« Ce matin, Je t'ai
donné Mon Corps en nourriture. Quand tu prends ton repas, pense à Mon Jeûne dans
le désert, et invite-Moi. »
Chez les Pères
Blancs.
« Demande-Moi toutes
grâces. Ne pense jamais :
« Cela est impossible,
Il ne pourra me l'accorder... »
« Appuie ta tête sur Mon
épaule de Ressuscité. »
428.
[VII,16] — 19 avril,
dans le désert, vers El·Goléa. —
« Sème des « Gloria
Patri et Filio et Spiritui Sancto », afin que ces lieux soient sanctifiés à
l'honneur du Père, notre Père. »
429.
[VII,17] — 21 avril.
6 heures du matin, dans le car. —
« Que de moyens de
sainteté dans tes voyages... »
Sahara.
« Mon Amour a ses heures
de délassement et aussi ses heures de travail. Le tout est Amour.
« Aux autres, Je te le
demande, sois douceur. »
Oasis de Bériane : je
voyais une voyageuse qui changeait d'interlocuteurs selon les renseignements
qu'elle voulait avoir. Il m'a dit :
« Moi, Je peux tout
te donner. »
« Fais chaque jour un
petit effort d'héroïsme d'amour. Rejoins-Moi. »
430.
[VII,18] — 23 avril.
— Laghouat, église des Pères Blancs, 5 h. 20 matin,
après la communion. —
« Dans Mon Amour,
commence. Je continuerai. »
Dans le désert, Oued
Ouaouseur.
« Demande-Moi le goût de
l'Éternel. »
« Tu te rappelles, quand
tu étais petite, tu M'avais dit : « Si, un jour, il y a quelque chose de bon en
moi, fais que cela ne paraisse pas, fais que je n'en sache rien. »
431.
[VII,19] — 24 avril.
— Alger, N.-D. d'Afrique,
avant la communion :
« Passe en Moi avant de
passer en l'autre monde. »
Tandis que je priais
pour une conversion :
« Invite Ma Mère à
passer la journée avec lui. » .
Et comme je Le
remerciais :
« Ne dois-Je pas payer
les honoraires de ma comédienne ? »
432.
[VII,20] — 25 avril.—
N.-D. d'Afrique, avant la procession de saint Marc, je remarquais que les
Religieuses portaient l’anneau au doigt et je me demandais si je devais les
imiter. Il m'a dit avec puissance :
« Je t'encercle, non pas
seulement au doigt, mais toutentière. »
Et Il m'a fait
souvenir de Sa protection de tout instant Alger à Constantine, tandis que je
soulevais mes gros paquets dans le filet :
« Portons notre Croix
tous les deux ! »
433.
[VII,21] — 26 avril.
— Dans le train de Constantine à Tunis, des travailleurs parlaient avec
aigreur de leurs patrons; j'ai dit que nous avions besoin les uns des autres,
que si nous nous aimions, tout serait simple et bon; ils sont devenus doux et
aimables. Le soir, Il m'a dit :
«
Tu as bien fait de te mêler à eux. »
434.
[VII,22] — 28 avril.
— Cathédrale de Tunis, tandis que les orgues et les girandoles
électriques s'éteignaient :
« Moi, Je te reste. »
435.
[VII,23] — 29 avril.
Carthage. — Aux larmes de sainte Monique, comme je me tenais en esprit
dans Son Coeur, je me demandais comment je trouverais le temps d'être aussi près
de la Sainte Vierge, Il m'a dit :
« Sois dans ce Coeur
formé dans le sein de Ma Mère. »
Place
Sidi-Abd-el-Aziz.
« Prends toujours ton
air joyeux, puisque tu es à Mon service. »
436.
[VII,24] — 2 mai
1938. Tunis. —
« Faire le bien, c'est
Me répandre. Le Bien, c'est Moi. »
« Je m'occupe de chaque
âme comme si elle était seule au monde. »
437.
[II,81] — 2 mai.
Tunis. —
« Ma Mère ne vivait que
pour Dieu. Elle n’avait aucun égoïsme, aucun retour sur elle-même. Elle
répondait exactement au but du Créateur faisant la créature.
« Imite-là. »
438.
[II,82] — Tunis.
— M’ est venu chercher M. le Curé. Une femme rapportait sept hosties qu’elle
avait mises dans son livre après avoir communié. Il m’a dit :
« Répare ».
439.
[II,83] — Bab-Souika.
— Une indigène m’importunait
de ses discours dans la rue.
« Sois patiente avec les
Petits.
« Quand tu parles à
Dieu,
« qu’est-ce que tu es
auprès de Lui ?
« Cependant « Il
t’écoute avec Bonté. »
440.
[VII,25] — 4 mai.
— Tandis que je m'humiliais de mon peu de chose :
«
Crois que tu Me procures de la Gloire!
« Réparer, c'est plus
facile que tu ne le croies. Mais il faut essayer. Essaie. »
441.
[VII,26] — 6 mai.
— Tunis, distraite par les entrées à l'église, je prenais en esprit Sa main
pour baisser mes paupières. Il m'a dit :
« Regarde à l'intérieur
de toi, où en est le Royaume de Dieu. »
442.
[VII,27] — 9 mai.
— De Tunis à Constantine, je considérais les milliers de fleurs des prairies.
Il m'a dit :
« Multiplie chaque jour
tes actes d'amour pour réjouir Mes regards. »
443.
[VII,28] — 10 mai.
— Constantine, Cathédrale, après la communion. —
« Mes délices sont
d'être avec les enfants des hommes. »
Dans le train,
Constantine à Sétif, je regardais les montagnes vaporeuses qui semblaient
toucher la nue :
« Un jour viendra pour
toi, où la terre touchera le Ciel. »
De Sétif à Alger,
j'étalais devant Lui mon âme comme une page vide :
« J'y écrirai Mes
Miséricordes. »
Dans le wagon,
j'avais commencé des mots pointus avec une dame qui m'avait pris mon coin.
Il m'a redit :
« Sois douceur aux
autres. »
Je me demandais
comment sortir de là, quand ses bagages dégringolèrent;
je l'ai aidée et nous sommes devenues si bonnes amies qu'elle m'a porté
un colis, gare d'Alger.
444.
[VII,29] — 11 mai.
— Alger. N.-D. d'Afrique, après la communion. —
« Je suis le Coeur
vivant. »
À la station du
Dépouillement :
« Examine bien tes
paroles. Aie la pauvreté de toi. »
Après une petite
souffrance :
« Il faut bien que Je me
reconnaisse en toi. »
À travers la muraille
de la salle à manger, chapelle mitoyenne, pendant le déjeuner :
«
Crois-tu en Moi ? »
« Ne te plains jamais,
ni devant les autres, ni devant toi-même. »
445.
[VII,30] — 14 mai.
— Devant deux bouquets de roses qui ornaient l’autel de N.-D. d'Afrique
pour l’exposition du Saint Sacrement :
« Cela ne vaut pas une
âme. »
« Appelle Ma Mère ta
Soeur (me rappelant la bonté de ma soeur C...).
« Varie les
appellations, pour réveiller ta tendresse. »
Chemin de Croix dans
le parc de N.-D. d'Afrique, au-dessus de la mer :
« Offre-Moi au Père dans
ta mort. »
Je faisais mon signe
de Croix sur Sa tête, sur Sa poitrine, sur Ses épaules :
« Cette croix allège ma
Croix. »
Alger.
— Avant de prendre le
bateau, l’«Ε1-Kantara» pour Port-Vendres :
«Emmène-Moi
avec toi. »
446.
[II,84] —18 mai.—
Alger, Notre-Dame d’Afrique.
« Je préfère que tu ne
Me dises rien plutôt que de t’entendre Me dire des choses que tu ne penses pas.
»
447.
[VII,31] — 19 mai.
— A bord. —
«
Être en état de grâces, c'est être en état de Christ. »
448.
[VII,32] — 20 mai.
— Train Bordeaux-Nantes.
« Quand tu Me cherches,
tu Me trouves. »
« Quand tu étais petite,
tu éprouvais grande joie à être dans les bras de ta bonne J...
« Moi, J'ai grand désir
de la chaleur de vos coeurs. »
449.
[VII,33] — 21 mai.
— Nantes, retour à la maison.
« Que l’on puisse juger
ton âme à l’ordre de ta maison. »
450.
[VII,34] — 22 mai.
— Le Fresne. —
« Répare les injures à
Mon Corps sacrifié. »
Le Fresne à Paris.
« Si Je te donne
l’argent nécessaire, pourquoi ne Me donnerais-tu pas des voyages si Je le désire
? »
451.
[VII,35] — 25 mai.
— Nantes. À la maison. —
« Suis le congrès de
Budapest dans Mon Coeur eucharistique. Tu voulais venir à Moi. C'est Moi qui
viendrai à toi. »
452.
[VII,36] — 27 mai.
— Église du Fresne. —
« Donne d'abord à ton
visage le charme aimable que tu désires donner à tes paroles. »
En Le quittant, je
disais : « Au revoir, Jésus de Budapest (congrès eucharistique)
». Il m’a répondu du
tabernacle :
« C'est Le Même. »
Dans ma chambre.
« Si tu faisais chaque
jour un pas de plus, de plus, près de Moi !... »
453.
[II,85] — 28. —
Retour à la campagne en France. J’avais omis mon temps d’arrêt devant Dieu.
« Pourquoi Me prives-tu
de ce moment d’intimité ?
« Tu es pressée ?
« Qu’y a-t-il en
comparaison d’un petit quart d’heure sur Mon Coeur ? »
454.
[II,86] — Dans ma
chambre. —
«
Quand tu peux ne pas paraître, ne parais pas.
« Cache-toi. Cache-toi
en Moi. »
« Aime-Moi par des
inventions nouvelles, que ton amour soit toujours jeune ! « comme du matin. »
455.
[II,87] — Passage de
la mort, je pensais : « Comment ferai-je ? Saurai-je seulement dire Bonjour au
bon Dieu ? » Lui, vivement :
« C’est Moi qui te dirai
bonjour. »
456.
[VII,37] — 30 mai.
—
« Quand tu donnais tout
un jour d'intimité à quelque être cher, comme tu étais heureuse ! Donne-Moi,
avec encore plus de joie, tes solitudes.
« Mon sang. Regarde Mon
sang. Rien autre... que Moi. »
« Habite dans la Maison
de ton Seigneur, de ton Époux. » (Son Coeur.)
« Crois-tu en Lui ?...
Demande-Moi de l'amour, à Moi, qui brûle de vous en donner !... »
457.
[VII,38] — 7 juin.
—
« Quand tu Me parles, Je
te réponds, mais tu ne M'entends pas toujours. »
À propos d'un prêt :
«
Entre dans la Bonté de ton Dieu.»
458.
[VII,39] — 8 juin.—
Comme je réclamais une conversion à
la Sainte Vierge :
« Cela coûte cher, une
âme... Il faut le temps, les sacrifices... Souffre pour elle. »
« Attache tes
souffrances à Mes souffrances, afin de mieux plaire au Père. »
459.
[VII,40] — 10 juin.
— Anniversaire de ma première communion, devant les roses splendides.
—
« C'est pour toi. C'est
pour que tu M'aimes davantage. »
Au souvenir de
certaines roses qui referment leurs pétales sur leur coeur quand le soleil s'en
va, Il m'a dit, après la communion :
« Referme-toi sur Moi. »
Versailles.
« Vole-Moi par amour.
Vole Mes Mérites. J'ai plus soif de donner que vous de recevoir. Demande ! »
Réveillée vivement
cette nuit, sur le plancher de l’alcôve, un instant, l’instant de baiser en
esprit deux mains : celle de Notre-Seigneur, celle de la Sainte Vierge.
« Ton travail ? C'est
ton chemin d'amour. »
460.
[II,88] — 12 juin.
— Versailles.
« Exerce-toi à ta vertu
préférée.
« Rappelle-toi : Ma
force, c’est la Joie.
« La Joie, c’est Moi. »
461.
[VII,41] — 13 juin.
— Paris, dans le métro. Moi : « Seigneur, est-ce que je f aimerais
mieux avec du sang ? » Lui :
« Aime-Moi avec ce que
Je te donne chaque jour... chaque jour..· »
462.
[VII,42] — 14 juin.
Le Fresne. —
« Cause avec Moi. Il ne
M'est pas de prière plus douce. »
463.
[VII,43] — 15 juin.
— Tandis que je mortifiais mon corps en pensant que c'était Son heure de
flagellation :
« Unis-toi... Entre dans
Ma souffrance... Mets-y de l'amour... C'est l'amour qui compte. »
Après une oeuvre de
charité : « Donnez-moi Votre Bonté, la mienne n'est pas assez longue.
» Lui :
« Prends tout. »
« Ma petite Fille...
vois-tu, pour toi seule, Je serais descendu sur la terre, souffrir et mourir...
» (Si tendrement.)
464.
[VII,44] — 16 juin.
— En me préparant à dormir par terre, je Lui disais : « Viens près
de moi... »
Il m'a dit :
« Je suis plus près que
près de toi : Je suis en toi et tu es en Moi. »
« Seigneur, j'ai
dormi comme Vous, étendue sur le sol; je n'ai pas, comme Vous, veillé des nuits
entières. » Il m'a répondu avec tendresse :
«
J'ai veillé pour toi. »
465.
[VII,45] — 17 juin.
— Pendant mon temps d'arrêt, Il me dit :
«
Est-ce que l’épouse ne finit pas par ressembler à l'Époux à force d'être auprès
de Lui ?
« Est-ce que l'Époux
n'est pas heureux de retrouver en elle Sa ressemblance ? Prends de Ma grâce.
Prends de Mon charme et donne aux autres. »
« Dis-Moi bonjour à
chaque réveil, comme si tu arrivais au Ciel. »
« Tu te rappelles le
jour de ta première communion, tu n'osais pas remuer, tellement tu savais que
J'étais dans ton corps? Oui, Je suis là. »
466.
[II,89] — 18 juin.
— Après toute une journée passée à recevoir, à parler, je Lui disais : «
Est-ce cela de la piété ? » Il m’a répondu :
« N’était-ce pas ainsi
bien souvent dans Ma vie publique ? « Ne t’inquiète pas. Je sais. »
467.
[II,90] — Tandis que
je préparais des fleurs sur la terrasse pour recevoir une amie.
« Je ne faisais pas que
prier. Rappelle-toi Mon travail quotidien de Nazareth,
« Mes voyages, ensuite.
« Mais tout était en Mon
Père.
« Sois en Moi,
« tu seras en Lui· »
468.
[I,197] — 20 juin.
—
« Ne sois pas aimable
par amour de l'amabilité.
« Sois aimable pour Me
faire plaisir. »
469.
[VII,46] — 20 juin.
Après la communion. —
« Comme Mon Père et Moi,
ne faisons qu'Un. »
« Tu te rappelles,
quelle angoisse dans les cris de X..., quand elle voyait son père se noyer?...
Alors, imagine Mon agonie devant la perte des âmes de Mes enfants... »
470.
[VII,47] — 21 juin,
après la communion. —
« Je suis là, sans doute
pour recevoir vos
hommages, mais surtout,
d'abord, pour vous servir. Sers-toi en Moi. Servez-vous. »
Pour les autres :
« Parle, comme Je
parlerais. »
«J'accorde à : «Coeur
sacré de Jésus, ayez pitié de nous », plus de grâces, quand cela M'est dit comme
un soupir d'amour, qu'à une longue prière dite machinalement. »
Tandis que je Le
remerciais des fauvettes d'aujourd'hui, du ciel bleu, de la Loire et des fleurs
:
«
Tu Me remercies de Mon soleil et tu fais bien. Remercie-Moi également des temps
mauvais. Tout vient de Ma Providence. »
« Prie avec toute ta
volonté de bien prier. Je ferai la part du reste. »
471.
[I,192] — 23 juin.
— Comme un accent de détresse :
« Il ne faut pas Me
laisser seul !... »
472.
[I,193] — Je Le
remerciais de toutes Ses hosties depuis ma première hostie. —
« Tu les as toujours :
Une hostie reçue est éternellement donnée. C'est ce qui fait le trésor des élus.
»
473.
[I,194] — « Je suis
éternellement mourant de soif de votre salut.
« Désaltère. »
474.
[I,195] — Pendant la
procession du T.-S.-Sacrement, je Lui demandais ceci, cela. —
« Tu Me permets de te
choisir Moi-même la vie qu'il te faut ?
« Ne vois-tu pas que,
déjà, Je te l'ai faite sur mesure ? »
475.
[I,196] — Contre les
distractions après la communion. —
« Pour que Je parle dans
ta maison, il faut que tu sois là... »
476.
[VII,48] — 24 juin.
Fête du Sacré-Coeur. —
« Tout ce qui est à Moi
est à toi. Que tout ce qui est à toi soit à Moi.
« Dis-le-Moi, dis-le-Moi
souvent. »
L'enlacement des
épines.
« La face intérieure de
la couronne a pénétré dans Ma tête. Appuie-toi sur l'autre face. Soulage-Moi...
Et soulage-Moi sur ton prochain... Aie le souci du pécheur ! Prends en le soin.
Pour moi. Regarde Mon Coeur : ce ne sont que des battements d'Amour, des
battements douloureux de désirs de votre amour. Aide-Moi !... »
« Comment faire,
Seigneur? »
« Offre tout toi à
travers Moi, pour leur salut. Perds les petits soucis de la terre. Entre dans
les grands intérêts du Ciel de Dieu.
« Si tu pouvais
comprendre ce qu'est le Ciel, ce qu'est la perte du Ciel, rien d'autre ne
compterait, sinon le salut des âmes. »
477.
[VII,49] — 26 juin.
Nantes. Fête-Dieu, à Notre-Dame. — Le Saint Sacrement sous le dais
attendait la sortie de la procession. Peu de gens dans l’église, la foule sur la
place, les enfants de choeur bien alignés.
Je Lui disais, Le
voyant sortir de Sa prison-tabernacle :
« Tu es content,
Seigneur ? » Il m’a dit, me montrant l’assistance :
« C'est là « Mes Enfants
», avec un accent de tendresse infiniment touchante, inexprimable douceur,
tristesse vers ceux qui n'étaient pas au rendez-vous, charme, comme de la
reconnaissance pour les fidèles, et tout, si simple...
Avant le «Pange
Lingua» :
« Ce qui Me fait le plus
de plaisir, fais-le toujours. »
478.
[VII,50] — 27 juin. 5
h. 45 matin, dans la solitaire avenue :
« Dis-Moi : aujourd'hui,
je ferai mieux, pour réparer. »
Au temps d'arrêt :
« As-tu travaillé à la
Rédemption ? C'est la mesure de la sainteté. Travaille à la Rédemption. »
479.
[VII,51] — 29 juin.
— Après la communion, à N.-D.,
pensant à la fête prochaine du Coeur eucharistique, je disais : «
Prends-moi dans Ton Coeur. » Il m’ a répondu :
« Est-ce que tu ne le
sais pas, qu'il y a si longtemps que tu es là ? »
Comme je considérais
la pauvreté de mes sentiments :
« Donne-Moi tout ce que
tu peux. Va au bout. Aie la pensée que tu ne te gardes rien en rien.
« Donne-Moi : Je prends
même tes fautes. Je prends aussi tes efforts de vertus. »
Je pensais :
« Qu'est-ce que
je fais sur la terre ? »
« Qui M'appellerait «
mon Jésus chéri », si tu n'étais pas là ? »
480.
[II,91] — 30 juin.
— Fête du Coeur eucharistique.—
« Tu te rappelles Jos.
Quelle puissance d’amour elle avait ? Eltt... ? et J. ?
« Eh bien, songe
« que la puissance de
Mon Coeur les dépasse de toute la distance de Dieu à l’homme.
« J’aime comme aucune
créature n’est capable d’aimer. »
481.
[II,92] — Devant un
très grand monsieur et une toute petite dame qui causaient ensemble.
« Moi aussi, Je Me
penche. »
482.
[II,93] — Voyant mes
innombrables défauts, je pensais : « Jamais je n’arriverai à me corriger ! »
« Toi, tu n’arriveras
pas.
« A nous deux, nous
arriverons. »
483.
[II,94] — Moi : « Mon
Bien-Aimé, quand est-ce que nous nous verrons ? Toi, tu me vois, mais moi, je ne
Te vois pas. »
« Agis toujours comme si
tu Me voyais. »
484.
[VII,52] — Vendredi
1er juillet 1938. — Je pensais à Son Sang, essayant de m'en couvrir sur
toutes les blessures de mon âme comme une transfusion et je disais : «
Est-ce que je fais tort aux autres ? » Il m'a répondu :
« Il y en a pour tous,
pour tous ceux qui en désirent. »
« Ne néglige rien de ce
qui pourrait Me rapprocher de toi : le temps qui vous est laissé est si court !
»
485.
[II,95] — 2 juillet.
— Après la Communion.
« Rien pour toi.
« Tout pour Moi.
« Rien sans Moi. »
486.
[II,96] — Après la
Communion.
«
Si tu avais reçu hier ton petit Cousin, comme Me recevant, Moi, à
quatorze ans, c’eût été meilleur.
« Vois-Moi en tout. »
487.
[VII,53] — 2 juillet.
— Chemin de la Croix, station de la rencontre avec Sa Mère. —
« Quand Elle m'embrassa,
Elle fut tachée de Mon Sang. Demande-Lui d'employer ces gouttes à la conversion.
»
« Ne cherche jamais les
récompenses de la terre. C'est trop court. »
488.
[VII,54] — 3 juillet.
— Le Fresne. Je me souvenais de mes dissipations et conversations pendant
le Saint Sacrifice. —
«Comment pouvais-tu
rire, pendant que ton Époux était couvert de Son propre Sang ?... » (En
mémoire du Calvaire.)
Je regardais les
beaux ornements brodés d'or et pensais :
« Ce petit pays vaut
bien de grandes villes ! » Tendrement :
« Oui, puisque Je
t'ai... »
A l’Élévation :
impression qu'il me prenait la tête de Ses deux bras et m’appuyait le front sur
Son Coeur.
489.
[II,97] — 14 juillet.
— En Bretagne.
« Si tu visitais tous
les lieux de la terre, ta première question devrait être :
« Est-ce que vous vous
aimez les uns les autres ? »
490.
[II,98] — 6 heures du
matin. — Partant en voyage, je m’impatientais contre la bonne du café qui
ne me servait pas:
« Ce n’est pas avec les
gens qui sont aimables qu’on a du mérite à être aimable... c’est avec les gens
qui ne le sont pas... »
491.
[II,99] — « La prière ?
« C’est un phare
tournant qui va saisir au loin. »
492.
[II,100] — A propos
de voyageurs embarrassés. —
« Aime servir.
« Rappelle-toi que J’ai
lavé des pieds.
« Je soulageais. Je
guérissais. »
493.
[II,101] — Gien.
—
« Désirer ne pas aller
en Purgatoire pour Me voir plus tôt, est un désir qui M’honore et Me fait
plaisir. »
494.
[II,102] — Dans
l’étouffement d’un wagon surchauffé. —
« Dis-Moi : « Qu’importe
que je souffre de la soif ! du poids des colis... pourvu que les âmes se
sauvent, que les missions prospèrent, que le Règne de Dieu arrive ! »
495.
[II,103] — Chambéry,
d’une petite église à flanc de montagnes.
—
« Honore Ma Face vivante
:
« Mes yeux qui ont vu
les instruments de Mes tortures.
« Mes oreilles qui ont
entendu injures et insultes.
« Mes narines qui ont
senti l’infection des crachats.
« Mes lèvres, posées sur
le fiel.
« Mes joues, gonflées et
meurtries.
« Toute ma figure
défigurée. »
496.
[II,104] — Après une
tournée de voyages pour Lui. —
« Viens à l’écart avec
Moi et reposons-nous. »
497.
[VII,55] — 15
juillet. En Bretagne, Pénestin. — Je Lui disais mon regret d'être si loin
de l’église. —
« Rappelle-toi que Je
suis dans ton coeur. »
Devant la mer :
«
Ma Bonté est plus immense. Je défie d'en trouver les limites. »
498.
[VII,56] — 16 juillet
— Le Croisic, un soir. — « Le sommeil est l'image de la mort.
Endors-toi toujours dans Mes bras. Tu sauras mourir. »
499.
[VII,57] — 17 juillet
—
« Exerce-toi à ne pas
pécher en paroles. »
Dans le car
Croisic-Nantes.
« Ton but quotidien ?
Faire plaisir. »
500.
[VII,58] — 19
juillet, Le Fresne. — Comme je m'inquiétais de tant de faveurs :
«
Laisse-Moi faire et laisse-toi faire. »
Tandis qu'en pensée
j'honorais Ses yeux qui ont pleuré :
«
Crois-tu que ce n'est
rien pour Moi quand tu M'aimes ? »
501.
[VII,59] — 20
juillet, à la messe. —
« Que ton activité soit
de t'unir à Moi. Moi, Je t'agirai.
« Prends les moyens de
M'entendre. »
La pensée de Son
Amour m'oppressait :
« Si mon coeur
s'en allait dans Ta poitrine ? » Lui :
«
Nos deux coeurs
reviendraient dans la tienne.»
« Vis-Moi. Je te vivrai.
»
502.
[VII,60] — 22
juillet. Sur la terrasse. —
« Dans tes lettres, mets Ma suavité. »
Le soir, les enfants,
devant, à bicyclette. Seule, je me rendais au cimetière. Sur la route de la
Loire, je Lui disais :
« Puis-je mettre en
pensée ma tête sur Ton Coeur?»
« Mais puisque personne
ne nous voit... » c'était comme une tendresse parlante.
503.
[VII,61] — 23
juillet. — Chemin de la Croix. —
« Aussitôt après avoir
rencontré Ma Mère, un secours M'est venu : Simon le Cyrénéen. Recours à Elle. »
504.
[VII,62] — 24
juillet. — Distraite, après la communion. —
« M'as-tu donné un seul
regard?... »
Tandis que je pensais
à de petits soucis :
«
Est-ce que ce ne serait
pas plus reposant de penser à Moi ?... »
505.
[VII,63] — 29
juillet, Rennes. —
« Donne-Moi de petites
choses. »
506.
[VII,64] — 3 août
1938. —
«Participe à la Joie du
Seigneur. Répands la Joie du Ciel. »
507.
[VII,65] — 7 août.
— Dans le train. —
«Parle avec tes
compagnons de wagon pour leur témoigner bonne amitié. Ensuite, rentre dans ta
vie intérieure. »
«Quand tu t'aperçois
d'une faute, exemple une exagération de langage, mets immédiatement dans les
mains de Ma Mère trois Ave Maria, en La priant de Me les offrir en
réparation. »
En quittant Le Fresne
:
« Les moines quittaient
parfois leur thébaïde pour aller prêcher. Fais toutes choses en chantant le
Père, qui est Vie. »
Malesherbes, Loiret.
— Comme je
pensais à la Princesse de X..., présente :
« Occupe-toi surtout des
Grands du Ciel. »
508.
[VII,66] — 8 août
—
« Que ta vertu se
traduise en actes de charité. La charité revêt tant de formes! »
« Tu as su la bonté de
Ma Mère ? Alors, pense à la Bonté de Dieu, qui a fait la bonté de Ma Mère.»
Briare.
« Ne perds pas de vue
Mes vues », le salut des âmes.
« Demande-Moi de
partager les instants de ta vie. »
509.
[VII,67] — 13 août.
— Annonay, Ardèche, après la communion. —
« Humilité. »
« Répète avec Moi : le
Père m'a tout donné. »
510.
[VII,68] —14 août.
Ambérieu. —
« Ressemble-Moi. Vous
serez jugés sur Ma ressemblance. Regarde. Compare. Humilie-toi. »
511.
[VII,69] — 15 août.
—
« Je donne à chaque âme
la vie qui peut la mieux conduire à Moi. »
512.
[VII,70] — 17 août.
— De l’église de la Clayette, aperçue du train. —
« Je suis toujours le plus petit. »
« Une action sans
intention serait comme un corps sans âme. Tu vois : un corps sans âme?... »
513.
[VII,71] — 19 août Le
Fresne. —
« Surveille ta pensée.
Ta pensée, qui précède ton acte et ta parole. Mets en Moi ta pensée continuelle.
Pense à Ma Mère, qui pensait en Dieu. »
«Craindre et se confier
: humilité et amour. »
514.
[VII,72] — 22 août.
—
« Sois fidèle » (à la
visite au Saint Sacrement).
« Accompagne-Moi »
(Chemin de Croix).
515.
[VII,73] — 23 août.
— Tandis que je baisais en esprit la plaie de Son côté :
«
Demande à Ma Mère de doubler chacun de tes baisers. »
« Comment te parlerai-Je
si tu ne prends pas le moyen de te rappeler Mes Paroles ?... »
Entrant à l'église :
« Tu es ici chez toi. »
516.
[VII,74] — 24 août.
— En disant « Notre Père » ;
« Regarde comme tout est
compris dans Ma prière du Pater : Dieu, toi, les autres. »
Je disais :
« Qu'en ce
moment, la terre n'ait qu'un cri de gloire pour Toi! » Il m'a répondu :
« Redis-le-Moi, avec
davantage d'amour. »
Comme je L'implorais
:
« Crois en Mon Pouvoir.
»
« Ne crains pas de
laisser voir la joie et la paix de ton coeur. »
517.
[VII,75] — 28 août.
— Grand-messe, à l'Élévation :
« Vide-toi de toi-même,
alors Je te remplirai. Je te donnerai Mon Regard pour voir. »
Comme je m'endormais
par terre :
« Tu es Mon
corps. »
Comme je pressais mes
instants à l'église pour terminer une décoration d'autel :
« Crois-tu que Je ne
préfère pas tes tendresses d'adoration à toutes ces roses que tu prépares ? »
« Prie davantage dans
l'amour. Compte moins le nombre. »
518.
[II,105] — Août, à la
campagne. —
« Si tu pensais que ton
Epoux reçoit avec toi, tu ne dirais pas à tes invités tant de choses frivoles.»
519.
[VII,76] — 2
septembre 1938. — Cette nuit :
« Au commencement de tes
actions, mets-toi en Ma présence : Jésus est là. »
« A la fin de ton
action, fais un acte d'amour : « Jésus, je T'aime. »
Comme je regrettais
Γα peu près des joies d'ici-bas :
« C'est la terre. Ce
n'est pas le Ciel. »
520.
[VII,77] — 4
septembre. — Le Fresne, comme je Le remerciais de Son soleil merveilleux
:
«
Rien que pour avoir la joie de ton merci, Je créerais des atmosphères comme
celles-ci. »
521.
[VII,78] — 8
septembre. — D'un accent plein d'amour :
« Entre dans les plaies
de Mes mains. »
« Si tu blessais ton
prochain, tu Me blesserais : est-ce que tu supporterais d'écorcher Mon Corps? »
Après la communion,
je Lui demandais de me délivrer de ces instabilités et manquements :
«
Tu auras toujours des combats sur la terre. C'est l'Èglise militante. »
522.
[VII,79] — 9
septembre. —
« Cherche, cherche ce
qui ne passe pas. »
« Notre pain quotidien
», tu vois, cela suppose que tu le demanderas chaque jour, et que, chaque jour,
le Père S'occupe de toi. »
523.
[VII,80] — 11
septembre. — À la grand-messe,
derrière l’autel, ne voyant que le Saint Sacrement exposé, je disais : «
Fais-moi toujours sentir Ta présence, comme maintenant » Il m'a répondu :
« Davantage. »
Je priais pour la
paix européenne :
« Tout tournera à
l'avantage de Mes chrétiens. »
524.
[II,106] — 11
septembre. — En Charente.
« Si Je t’ai donné la
Joie, c’est pour que tu la donnes aux autres,
« avec le charme que J’y
mettrais. »
525.
[II,107] — Vervins.
« En ton prochain, tu
rencontres des prolongements de Vérité, de Bonté, de Beauté.
« Mais la source
première,
« c’est Moi. »
526.
[VII,81] — 17
septembre. —
« Quelquefois, Je crée
des situations angoissantes pour éprouver vos confiances. Donne-Moi ta
confiance. Donne-la-Moi souvent. »
« Sois bien Mon épouse
dans tes attitudes. Je sauvais. Sauve. Aide. Console. »
Bourges.
—
« Mets toujours à ta
prière ton intention de tendresse. Je la prendrai même dans tes distractions. »
« Si Je ne vous donnais
que ce que vous Me donnez !... Tu vois Ma Miséricorde !... »
« Écoute le chant de Mon
Coeur. Il te tiendra compagnie. »
527.
[VII,82] — 19
septembre. — De Bourges au Fresne, après la très belle séance de la «
Petite Veilleuse de quatre sous », présidée par Son Excellence
l’Archevêque, Mgr Fillon :
«
Gloire au Père!... Pas gloire à toi... »
528.
[VII,83] — 23
septembre. —Gare Nantes, partant pour Combourg. —
« Mes Christs ! Que Mes
chrétiens prient les uns pour les autres, comme J'ai prié pour eux. »
529.
[VII,84] — 24
septembre. Combourg. —
« Vis en Ma présence,
sans efforts, simplement. Dis et redis Mon Amour au monde. Donne-Moi déjà ta
mort pour la conversion des pécheurs : comme Moi!...
«
Ne crains pas. On verra
bien que ce n'est pas à cause de tes mérites que Je te parle, mais par le besoin
de Ma Miséricorde.
« Vois tout à travers
Moi, pour Mes intérêts.
« Vis davantage avec
Moi, tu vivras mieux : ne suis-Je pas ton Compagnon? »
530.
[I,198] — 27
septembre. —
« Si tu remplaçais tes
pensées soucieuses par des pensées de tendresse envers Moi, ne crois-tu pas que
ce serait plus utile et que tu serais plus heureuse ? »
531.
[I,199] — « Avec les
autres, tu peux parler en pensant à autre chose, avec Moi, il ne faut pas! »
532.
[I,200] — « Mais tu
n'aurais aucun mérite à M'aimer, si tu Me voyais... »
533.
[I,201] — Je disais,
après avoir lu dans des révélations de C. Emmerich qu’il était tombé sept fois
sur le chemin du Calvaire : « Pourquoi ne nous as-Tu pas tout dit dans
Ton Évangile ? »
« On ne M'aurait pas
aimé davantage... »
534.
[I,202] — « Mes intimes
sur la terre seront Mes plus intimes au ciel. »
535.
[I,203] — Dans la
Lozère. — Au Grand Hôtel, je
pensais aux laveuses de vaisselle :
« N'as-tu pas compris
que n'importe quelle action peut être faite pour Moi ?
« Je ne donne pas aux
choses la différence que vous leur donnez.
« Je ne vais les degrés
que dans l'amour. »
536.
[I,204] — Lyon. —
«A chaque minute, tu
peux sauver des milliers d'âmes ! Pense. Demande. Aime. »
537.
[I,205] — « Je te
recommande le moment présent, le devoir d'état. »
538.
[VII,85] — 30
septembre. Le Fresne. — Jour de paix, après le cauchemar de la guerre
possible, je Lui disais : « Quoi faire pour Te remercier de cette grâce
si grande ? » Il m'a dit :
« Remercie avec amour.
Prie pour que l’on Me remercie. Rappelle-toi : un seul lépreux guéri M'a
remercié. Les neuf autres sont partis... »
Et comme je pensais à
l’athéisme de Hitler :
« As-tu prié pour lui ?
»
539.
[VII,86] — 2 octobre
1938. — Le Fresne, au soleil levant :
« Tu M'as fait tant de
plaisir, hier soir !»
Et je me suis
rappelée qu'en reconnaissance de la paix je m'étais endormie en la Sainte
Famille en une pénétrante pensée.
540.
[VII,87] — 3 octobre.
—
« Maintenant que tu as
compris la vie en Moi, surveille si tu mets Ma suavité dans tes rapports avec
ton prochain? Rappelle-toi que ton prochain, c'est encore Moi. »
« Donne-Moi tout. La vie
ne se compose que de toutes petites choses. Si Je t'enlevais cette petite
souffrance, tu ne pourrais plus Me l'offrir. »
541.
[VII,88] — 4 octobre.
— Fête de saint François. —
« Ne sois pas Mon
esclave : Mon service est tout amour ! »
Je remarquais que
l’annonce de la paix était arrivée le 30 septembre, anniversaire de la mort de
la sainte petite Thérèse.
« Les tout-petits ont
une grande puissance sur Mon Coeur. »
« Surtout, confiance!
Quand tu as un souci auquel tu ne peux rien, pense : « Lui arrangera cela, et
rentre dans la Paix en Moi. »
542.
[VII,89] — 5 octobre.
— Comme je répétais une prière, je pensais : « Je vais bien
T’ennuyer, Seigneur! » Il m'a dit :
« Une prière ne peut
M'ennuyer. Je suis sensible à toute marque de tendresse. »
Comme j’allais
reprendre ma vie d'errante, je Lui disais :
« Que puis-je faire
de plus pour Toi ? »
« Davantage de foi.
« Davantage d'espérance.
« Davantage d'amour. »
A mon temps d'arrêt :
« Quand tu contemples,
passe tout entière en Moi, sans plus te souvenir de toi.
« Je vous aime tant !...
»
543.
[VII,90] — 7 octobre.
—
« Une présence... Tu
sais ce que c'est qu'une Présence. Vis donc en Ma Présence, en tous lieux. »
544.
[VII,91] — 8 octobre,
Saint-Jean-l’Angély. — « Même dans les mystères joyeux, Ma Mère a rencontré
souffrances et sacrifices. Que dans tes joies il y ait Ma part. »
545.
[VII,92] — 11
octobre. — Fête de la Maternité de la Sainte Vierge. —
« Mère, non pas
seulement de Moi, mais de toi. Tout ce jour, appelle-la ta Mère. »
« Si Je t'ai donné la
joie, c'est pour que tu la donnes aux autres, avec le charme que J'y mettrais.
Ne garde rien. Donne-tout en Mon Nom. Offre-toi dans ton corps, comme Je M'offre
dans l'hostie. »
546.
[VII,93] — 12
octobre. Le Fresne. —
« Tu vois ? Toutes ces
maisons reçoivent le soleil en plénitude et sans diminution. De même, l'hostie
est à tous, tout entière. »
« Mes rapports avec le
Père ? Amour. Mes rapports avec l'Esprit? Amour. Prends modèle pour tes rapports
avec le prochain. »
547.
[VII,94] — 14
octobre. — Een quittant ma chambre du Fresne pour Vervins, je disais : «
Au revoir, mon Dieu, si bon. » Lui :
«
Mais puisque Je pars avec toi... »
548.
[VII,95] — 16
octobre. — Vervins, messe de 8 heures, du Chanoine G... —
« En ton prochain, tu
rencontres des prolongements de vérité, de bonté, de beauté. Mais la Source
première, c'est Moi.»
549.
[VII,96] — 19
octobre. Le Fresne. —
« Est-ce que tu n'as pas
encore compris que Je veux être toujours avec toi ? Pourquoi agis-tu par toi,
puisque tu es en Moi ? Je suis ton Intime. Qu'il te soit donc impossible même de
penser hors de Moi. »
Le soir, sur la
terrasse, devant la Loire splendide de soleil couchant, je Le remerciais de tant
de beautés parmi les fleurs.
« C'est que Je voulais
te reposer. » Je revenais de Vervins.
550.
[VII,97] — 20
octobre. — Comme le soleil inondait ma chambre remplie de géraniums :
« Seigneur, illumine-moi, embrase-moi, comme ce soleil. »
« Le soleil n'est qu'une
créature,·Je suis le Créateur. Aie plus, de Mon infinie Puissance. »
Comme je pensais :
« Si
j'abandonnais toutes ces randonnées de théâtre, pour me livrer à la solitude? »
Lui :
« Pierre fuyant Rome Me
rencontra sur le chemin : « Maître, où allez-vous ? »
« Pierre, Je vais à Rome
pour qu'on Me crucifie à ta place. »
Dans le train, pour
Tours-Saint-Avertin :
« Je demande à Ma Mère
de te préparer à Me recevoir. Demande-le-lui en souvenir de sa première
communion du Jeudi saint. »
« Quand ton vêtement a
reçu quelque tache, tu t'empresses d'en faire disparaître les traces. Quand tu
t'aperçois d'une tache sur ton âme, efface aussitôt dans une invocation à Ma
Mère et à Ma Miséricorde· »
Grâces du mystère du
couronnement d'épines, descendez dans nos âmes.
« Quand tu appelles
ainsi les Grâces de chaque mystère du Rosaire, crois qu'elles viennent te
pénétrer. »
551.
[VII,98] — 29
octobre. — Vers Bourges-Saint-Bonnet, tandis que dans le train, seule en
wagon, je chantais le cantique « Dieu seul ». —
« Invite Ma Mère à
chanter avec toi. »
552.
[VII,99] — 29
octobre. Bourges. —
« Tu demandes souvent à
Mes Prêtres de te bénir.
Demande-Moi, à Moi, Ma
bénédiction. »
Crypte de la
cathédrale, une mise au tombeau, dans une salle sombre entre piliers. Seule;
j’embrassais le front du Seigneur.
« Ton baiser demeurera
jusqu'en l'Éternité. »
553.
[VII,100] — Toussaint
1938. —
J’adorais le saint
Jésus, Roi des Saints, et chacun des membres de Son Corps saint. Il me dit :
« Je suis la
Source de toute sainteté. Unis-toi étroitement à Moi. »
554.
[VII,101] — 4
novembre. — Dans le train pour l’Isère, je considérais Son agonie (un
vendredi) :
«
Comme tu souffres, Mon Seigneur! »
« Je souffre en Dieu »,
exprimant que Sa puissance de souffrir dépassait celle des hommes.
Saint-Pierre-de-Bressieux, Isère.—
A la grand-messe, M. le Curé
annonçait la séance en termes flatteurs, et c'était d'autant plus gênant que ma
chaise retournée regardait les assistants. Il m'a dit :
« Cache-toi derrière
Moi. »
555.
[VII,102] — 7
novembre. — Saint-Rambert-d’Albon; en l’été de la Saint-Martin, je Le
louais de ses paysages attendrissants. Il m'a dit :
« Ce sont des
écoulements de Ma Douceur. »
Lyon, au restaurant,
tandis que je regardais le sucre fondre dans le café.
—
« Je m'incorpore
davantage en les Miens. »
556.
[VII,103] — Mende, 15
novembre. —
« Quand tu as une petite
souffrance, il faut en être « très joyeuse ». Cela nous unit. »
Langogne.
« Comme Je t'ai comblée,
hier! » et je me suis rappelé le succès de cette grande séance présidée par
Mgr Auvity.
« Ma bénédiction ne te
quitte pas. Mais si tu Me la demandes, elle se répète. »
557.
[VII,104] — 16
novembre. — Lyon, en me rendant pour une séance dans un faubourg
lointain, je pensais : « Pourrai-je vraiment séjourner ici ? »
«J'y suis bien, Moi.»
Et en levant les
yeux, j'ai vu une église nouvellement bâtie.
Fourvière.
— 17 novembre,
après la communion. Je faisais des efforts, comme des manières, d'actions de
grâces. La SainteVierge me dit :
« Pourquoi ? Il est si
simple !... Si doux !... Si facile !... »
« Toi qui aimes les
églises pauvres, prends en pitié Mon Coeur pauvre. »
Lyon, Saint-Martin
d'Ainay. Sortant de parler avec Mme X...
—
« Mes bien-aimées,
unissez-vous pour mieux M'aimer. Je suis le Quêteur d'amour. »
558.
[VII,105] — 19
novembre. Ampuis. —
« Si tu avais davantage
confiance... tu les sauverais davantage, les âmes! Tout ce que tu fais, fais-le
pour elles. Je compte sur toi. »
559.
[VII,106] — 21
novembre. Vienne, Isère. —
« Prends Mes intérêts.
Je prendrai les tiens. Demeure à Mes pieds. »
560.
[I,206] — Marseille.
—
« Efface-toi toi-même
dans ta pensée. »
561.
[VII,107] — 23
novembre. — Dans la traversée Nice-Calvi, sur le « Bonaparte »,
horriblement secoué, Il me tenait comme enfermée dans Son Coeur et, seule, je
n'ai pas été malade.
562.
[I,207] — 23 novembre. Calvi,
Corse. —
« Je serai pour toi ce que tu
désireras que Je sois. »
563.
[II,108] —23
novembre. Calvi (Corse). — Dans la petite église de la Citadelle,
près de la maison en ruines de Christophe Colomb, j’étais seule dans la
misérable nef.
« Ma petite fille est là
et elle Me tient compagnie. »
564.
[I,208] — Bastia.
—
« Quand tu pries,
regarde-Moi dans telle ou telle souffrance dans tel ou tel lieu, « cela donnera
plus de force à ta prière. »
565.
[II,109] — Bastia.
—
« Chaque jour tu Me
diras : « Je serai meilleure qu’hier. »
« Et tu en en prévoiras
l’occasion. »
566.
[II,110] — Bastia.
— Tentation d’abandonner et de rester chez moi.
« Est-ce que les apôtres
se sont retirés dans leur demeure pour se livrer à la Contemplation ? »
567.
[VII,108] — Bastia,
25 novembre. —
« Aime être petite,
puisque Je t'aime petite ! »
568.
[VII,109] — Corte, 29
novembre. —
Chapelle du
Christ-Roi, Père P... Je disais :
« Seigneur,
garde-moi.» Il m'a répondu :
«
Je t'ai gardée, jusqu'à Me livrer pour toi. Aie donc confiance. »
569.
[VII,110] — 2
décembre 1938. Christ-Roi. —
Je faisais l’oblation
de tout à l’Amour. Il m'a dit :
« Dans la simplicité et
la vérité. »
570.
[VII,111] — Bastia. 3
décembre. — Arrivée de Son Excellence Mgr Llosa. —
«Sers-toi de tes pieds,
de tes mains, de ton souffle, comme si c'était les Miens. Que désiré-Je? Sinon
que nous soyons unis ? »
« Quand tu pries le
Père, prie avec Mes lèvres. »
« Si tu es humiliée,
pense que tes humiliations complètent les Miennes. On ne se repent pas de s'être
livré à l'Amour. »
571.
[II,111] — 3
décembre. — Arrivée de Mgr Llosa, à la cathédrale je priais pour lui.
« Quand tu pries Ma
Mère, unis-toi aux épanchements que J’avais avec Elle sur la terre. »
572.
[VII,112] — 4
décembre. — Après la séance présidée par Mgr Llosa, si élogieux («
Une vieille Fille et treize gosses»), j’assistais derrière un pilier à la
bénédiction du Saint Sacrement :
«
Que te servirait de te
mettre à genoux sur le pavage si tu ne t'humiliais en même temps dans ton coeur
?
« Mets ton âme dans
l'humilité. Mets ton âme dans la confiance et, alors, prie ! »
573.
[I,209] — 5 décembre.
Au retour. —
« Aucun crime ne dépasse
l'amour. L'amour est plus grand que vos fautes. »
574.
[I,210] — Ajaccio.
Sur la montagne de Solaria. —
« Si tu avais donné un
signe à une amie, tu aimerais le voir souvent ? Moi, Je vous ai donné le signe
de la Croix. Fais-le fréquemment comme un trait d'amour et d'union.
« Jusqu'à quand auras-tu
comme des distances avec Moi ? »
575.
[I,211] — « L'amour,
c'est toute absence de séparation. »
576.
[VII,113] — 5
décembre, Ajaccio, sur la montagne de Solario. —
J’ admirais à la fois
la lune pleine et le soleil couchant, transfigurant la baie laiteuse :
«
Je suis le Soleil qui
transfigure les âmes. »
El Il me montrait
comment Ses mérites sont à nous. Pendant qu'on photographiait le groupe de
« Une
vieille Fille et treize gosses », une des actrices insistait pour être à
côté de moi et j'en étais touchée.
« Moi aussi, la moindre
attention Me fait plaisir. »
« Ma Mère t'offre à Moi.
Je t'offre à Ma Mère » (sous le patronage de saint Joseph).
577.
[II,112] — 6
décembre. — Ajaccio. Après la Communion. —
« Qu’il n’y ait pas de
nuage entre nous.
« Si tu fais une faute,
répare aussitôt d’un Je vous aime » dit de tout ton coeur.
« A tes amies, plus de
tendresse et plus de respect. »
578.
[VII,114] — 7
décembre. — Sartène, arrivée chez les Soeurs de Saint-Joseph. —
« Ces petites filles?
Quelles qu'elles soient, pense que Je suis mort pour elles. Cela t'aidera à
t'inspirer le respect. »
579.
[VII,115] — 8
décembre. A l’Élévation. —
« Celui qui a le plus
haut degré de foi, celui qui a le plus haut degré d'espérance, le plus haut
degré de charité : Celui-là est le saint. »
« Avec respect, tu auras
l'intention de réparer les irrévérences commises dans Mes temples. »
580.
[VII,116] — 11
décembre. — Sartène, à l’église. —
«La Trinité est en toi.
La Trinité est en ce temple. En Ma Mère, qui vous renferme tous. »
« Jusqu'à quand auras-tu
comme des distances avec Moi ? »
Pensant à mes
défauts, je disais :
« Je suis bien un
article ά miséricorde!... »
« L'Amour souffle ou Il
veut. »
J'avais à déplorer
mes mauvaises humeurs dans la coulisse trop étroite pour tant d'actrices corses
:
« Tu n'as pas compris
que cela aurait pu être pour toi une occasion de victoires. »
581.
[I,212] — 12
décembre. Sartène. Des enfants dissipés disaient le chapelet. —
« Comme on Me le
défigure, mon Pater ! »
582.
[I,213] — Bastia.
— A la messe pendant le Pater. —
« Seigneur, quand
Vous parliez sur la Croix en souffrant tellement, comment est-ce que ces
minutes n’ont pas sauvé tous les pécheurs de la terre ? »
« J’ai ouvert le Ciel à
tous, mais chacun est libre.
« C'est vous, Mes
frères, qui devez compléter le salut des hommes en Me le demandant, en souffrant
pour eux. »
583.
[VII,117] — 13
décembre. — Chapelle Saint-Damien, en haut de la montagne. —
« Renouvelle souvent ton
oblation d'amour, surtout le vendredi. »
584.
[VII,118] — 14
décembre. — Bastia, chez les Franciscaines Missionnaires de Marie. —
« Dis-Moi quelque chose
qui charme Mon Coeur. »
« Seigneur, si je
Vous charmais, ce serait encore avec Vos dons! »
« Mes dons, passant par
ta volonté, Me plaisent venant de toi. M'aimer. Mais faire ceci ou cela, a bien
peu d'importance. Cherche. Cherche-Moi : cela Me fait tant plaisir !... Prends
en Moi, pour donner. »
585.
[VII,119] — 17
décembre. — Messe à la chapelle des Franciscaines devant le Saint
Sacrement exposé. —
« Comme J'ai livré Mes
pieds, offre-Moi tes pieds. Comme J'ai livré Mes mains, offre-Moi tes mains. »
586.
[VII,120] — 18
décembre. —
« Demande-Moi qu'à
chaque moment présent soit le plus grand amour de ton coeur à Mon Coeur. »
« Fais souvent des actes
d'humilité, comme Ma Mère. Fais-en souvent. »
Chapelle, veille de
mon départ (si délicatement :)
« Je verrai cette place
où tu ne seras plus... »
587.
[VII,121] — 19
décembre. Chapelle. —
« Seigneur, autrefois
les vieux serviteurs faisaient partie de la famille. Après dix ans de service
(comédies), puis-je espérer être de Votre famille? » —
« Dès le premier instant
de ta vie tu en as fait partie, puisque tu es créée à l'image de Dieu. »
588.
[VII,122] — Bastia,
23 décembre. —
«Te rappelles-tu ? Quand
tu étais petite, tu avais écrit sur un cahier : « Parlez, Seigneur, votre
servante écoute. »
« Répète : « Qu'à chaque
nouvel instant, soit le plus grand amour de ma vie ». Ainsi, tu croîtras en Moi.
« Répète : « Que mes
membres soient dans Tes membres,
mon esprit dans Ton
Esprit, mon coeur dans Ton Coeur, et notre vie sera une. »
589.
[II,113] — Noël en
France. —
« Ne t’étonne pas que
J’ai appelé les Pasteurs de troupeaux les premiers.
« Ils étaient l’image de
Mes chers Prêtres, « Mes autres Moi-même. »
590.
[VII,123] — Nantes.
Messe de minuit 1938 —. Je pensais :
« Pourquoi le Petit
Jésus ne s'est-Il pas montré, dans la crèche, davantage Dieu ? » —
« Pas dans ce moment.
Cela est réservé au second avènement.» (Fin du monde.)
591.
[VII,124] — 26
décembre.—
« Seigneur, je
voudrais tant que. ces saintes espèces demeurent en moi jusqu'à demain matin !
»
« Fais comme si Je
demeurais. »
En pensée à la
crèche, je demandais à la Sainte Vierge la faveur de chanter pour endormir le
Petit Jésus, Il m'a dit :
« Lors même que tu
M'endormirais, Mon Coeur te veillerait. »
592.
[VII,125] — 27
décembre. —
« Je suis le Fils de
Dieu. Par Moi, tu es la fille de Dieu. »
« À chaque fois que tu
te donnes, Je te prends. »
593.
[II,114] — 28
décembre. — Après le froid intense.
« Si peu de personnes
M’ont remercié de l’adoucissement de la température !... »
[Les suivants
entretiens sont du 1938, sans indication du mois:]
594.
[I,188] — 1938. —
« Dis-Moi bonjour à
chaque réveil, comme si tu entrais au ciel. »
595.
[I,189] — Comme
j'allais m'endormir. —
« Dit le Pater. Tu l’as
déjà dit, mais il y a tant de façons de le dire ! »
596.
[I,190] — Après la
communion. —
« Quitte tes petits
soucis. Entre dans les Miens : la perte des âmes. »
597.
[I,191] — Comme
j’étais peu contente de moi et gênée devant lui. —
« Est-ce que Je ne suis
pas plus grand que tes manquements ?
« Est-ce que Je ne suis
pas plus grand que ton pauvre être ?
« Donne-Moi tout.
« Je répare quand on Me
demande de réparer. »
1939
598.
[VII,126] — 1939. 1er
janvier, au réveil. —
Tandis qu'en pensée
j'appuyais ma tête sur Sa poitrine pour Lui souhaiter une année de gloire :
« Comme Votre Mère
devait avoir de ces doux embrassements ! »
« Ma Mère avait souvent
moins de privilèges parce qu'Elle devait souffrir pour être corédemptrice du
monde. »
599.
[III,3] — 1er janvier
1939. — Comme je lui souhaitais Sa gloire. —
« Ne Me la demande pas comme une chose qui n’arrivera pas. Quand tu demandes :
crois être exaucée.
« Tu demanderas cette
année Ma Gloire, Mon Règne. Et puis, tu feras attention aux petites choses,
petites vanités, petites exagérations : ce seraient de grandes victoires. »
600.
[VII,127] — 2
janvier. —
« Pour voeux d'année ?
Prends soin de Ma gloire, quoi que tu fasses. Moi, Je préparerai la tienne. »
« Quand tu prends tes
repas, demande-Moi de te nourrir de Ma grâce. Quand tu te promènes, demande-Moi
de pénétrer dans Mes divins Jardins. »
« Tu es Ma créature. Ce
qu'il y a de plus délicat en toi, donne-le-Moi. »
« Quand cette petite
sauvage te fuyait, cela te faisait de la peine ? Toi, ne Me fuis pas !
« Vis avec le Père. Vis
avec le Fils, et l'Esprit te possédera. »
« J'ai vécu sur la terre
dans la contradiction. Ne t'étonnes pas si tu la rencontres. »
601.
[VII,128] — 6
janvier. — Nantes à Ozoir-la-Ferrière, S.-et-O. —
« Mais non, Je ne
M'habitue pas. C'est toujours nouveau (la conversation de l’âme). Et Je
suis toujours là, donnant davantage. »
En me rappelant ma
vie :
« Tu as été entièrement
sous Ma Direction. »
« Si tu pouvais être
plus tendre et simple, comme une enfant, avec Moi! »
602.
[II,115] — 8 janvier
1939. — En Seine-et-Oise.
« Ne tire vanité
d’aucune chose ! Que t’importe que les gens pensent ceci ou cela de toi !
« Qu’il te suffise que,
Moi, Je te sache. »
603.
[II,116] — Dans la
forêt, tandis que deux hommes me poursuivaient d’injures, sachant que je me
rendais au presbytère.
« Réjouis-toi,
« tu participes à Mes
outrages. »
604.
[VII,129] — 9
janvier. Ozoir. —
« Toi, tu peux sauver
ceux que Je n'ai pas pu sauver... »
«
Comprends : la plus
grande comédienne du monde se diminue en servant la terre. Tandis qu'une autre
est grande au service de Dieu. »
En wagon :
« Prie toujours pour
ceux qui t'entourent. Ici. Dans les pays que tu quittes. Où que tu sois. »
Dans le train bondé,
j’avais, je ne sais comment, un bon coin :
« Remercie - Moi
tendrement. Comme si c'était Moi qui t'avais gardé la place. »
605.
[VII,130] — 12
janvier, Nantes. — Comme je pensais à de petits ennuis locatifs :
« Mes soucis à Moi sont
plus grands !... »
Et Il me montrait les
pécheurs, les païens, les ingratitudes des bons.
606.
[VII,131] — 13
janvier. —
« Augmente !
Augmente!... » (l’intensiié des sentiments de foi, d'espérance, de charité).
« Crois-tu que si tu Me
demandais très souvent d'être sainte, Je ne te l'accorderais pas ?... Fais des
exercices d'espérance, de réparations. Vois : dans tous les arts, il faut
s'exercer. »
Dans le train pour
Poitiers, me sentant comblée de consolations :
«
Si tu restais chez toi,
au service d'un égoïste confortable, tu ne recevrais pas tant de grâces :
n'est-ce pas que Je sais bien récompenser Mes serviteurs? »
607.
[VII,132] — 18
janvier. —
« Rappelle-toi que c'est
Moi qui jouis de toi, tant que tu es sur la terre. Je te dis cela pour
t'encourager à Me charmer. »
« Aime être celle qui
donne davantage. Est-ce que tu fais bien tout pour Moi ? Est-ce que tu as honte
de Moi ? »
608.
[VII,133] — 20
janvier. — Gare Nantes pour Laon. Je disais :
« Seigneur, je pars
entre Tes bras. » Il m’a dit :
« Entre Mes bras, ce
n'est pas assez. Pars dans Mon Coeur. »
Je pensais, après une
faveur : «
Comme Il est bon ! »
« Tu dis que Je suis bon
en ce moment. Je suis toujours bon, d'une inamovible bonté. Il faut t'en
souvenir pour entretenir ton amour. »
Soissons.
«
Donne de la joie où que tu passes ! »
Je pensais dans ma
solitude : «
Ah! S’Il était là, près de moi, dans le wagon » ! » Lui :
« Tu ne Me vois pas.
Mais Je suis toujours avec toi. »
609.
[VII,134] — 27
janvier. Laon. — Dans ma chambre, hôtel du Lion d’Or. —
« Sauve ! Imite ! Mon
métier était de sauver. Sauve, en M'offrant tout. »
« Quoi est plus vrai que
Mes Paroles ? »
610.
[VII,135] — 29
janvier. Cathédrale de Laon. —
« Je te donne à répéter
souvent les trois premières demandes du Pater : « que Votre nom... Que
Votre règne... Que Votre volonté... Répète : que le zèle de Ta maison me dévore!
»
Du train, je
regardais la cathédrale ajourée et comme suspendue au milieu du ciel sur la
montagne. J’étais heureuse qu’on l’ait construite si magnifiquement, pour
abriter l’Homme-Dieu. Il m’a dit :
« Vos coeurs sont Mes
plus beaux temples. »
611.
[VII,136] — 30
janvier. — En relisant Ses enseignements, je déplorais de n'y avoir pas
été fidèle bien longtemps. Il m'a dit :
« Il y a des choses que
Je ne demande qu'un jour, et Ma Miséricorde en tient compte pour une vie
entière. »
Paris, dans le métro.
—
« Multiplie les colonnes
! dans le temple de ton coeur. » (Elévations d'âme, regards vers Lui.)
612.
[VII,137] — 3 février
1939. —
« Mon Père... le Père,
est plus ton père que n'était ton père de la terre... Qu'il en soit ainsi ! »
Je Lui disais :
« Je suis
tellement misérable que je ne sais même pas ce dont j’ai besoin. » Il
m'arépondu :
«Fais-Moi ton
Pourvoyeur. Pourquoi ne demandes-tu pas ? Est-ce que tu te défies de Moi ? le
Puissant ? Moi, l'Amour ?...
« Aie toujours une
simplicité de petit enfant, une éperdue confiance. »
613.
[II,117] — 4 février.
— Dans le métro.
« Quand tu m’envoies une
flèche d’amour, Ma Toute-Puissance l’emploie de suite à une âme en détresse.
« Tu n’as même pas
besoin de désigner. »
614.
[II,118] — 10 février
1939. —
«
Si tu doutes de Ma Parole ou si tu t’en étonnes, c’est que tu crois y être pour
quelque chose· »
615.
[II,119] — Cardenac.
« J’aime ces journées de
long voyage.
« Elles sont plus à Moi
que bien d’autres. »
616.
[VII,138] — Nantes.
12 février. — 5 h. 35 matin,
Chemin de Croix. —
« Pendant ce chemin de
la Croix, tu regarderas Mes yeux. Tu n'y verras que de l'extrême Douceur au
milieu des cruautés, et de l'extrême Amour. »
Comme f essayais de
savoir le nombre de mes péchés :
« Pourquoi comptes-tu ?
Moi, Je ne compte pas. »
617.
[VII,139] — 14
février. Nantes, après la communion. —
«
Ne comprends-tu pas que
c'est Moi, ta Vie ? Moi, qui l'ai organisée. Moi, ici. Moi, là. Vois-Moi
partout. »
Et en rentrant à la
maison j'ai su à quel affreux accident d'auto j'avais échappé la veille, à
Saint-Nazaire.
618.
[VII,140] — 18
février. Vierzon à Rodez. —
« Aie l'intention qu'à
chaque minute tu aimes davantage : ainsi, plus grande toujours sera ta grâce. »
Limoges à Brive; je
disais aux Trois Personnes présentes dans mon coeur :
« Je voudrais Vous
aimer comme Vous Vous aimez, mais je ne sais pas comment le faire ! »
« Unis-toi. »
619.
[VII,141] — 20
février. Rodez. — Chapelle des Soeurs de Nevers, on préparait la sainte
table pour le lendemain. —
« Je suis le Repas. »
Mercredi des cendres.
— A
l'Élévation, la Sainte Vierge, dont je considérais les larmes au Calvaire, me
dit :
« Aie pitié de Lui »,
m'invitant à prier pour les pécheurs.
« Contemple Mon Coeur à toutes les phases de Ma Passion, comme tu avais
considéré Mes regards pendant Tun de tes chemins de Croix. »
620.
[VII,142] — 23
février. Rocamadour. — Chapelle miraculeuse. —
« Quand tu contemples
Mes yeux, demande-Moi de faire du bien avec tes yeux. Quand tu contemples Mes
lèvres, demande-Moi de faire du bien par tes lèvres » (en honorant la Sainte
Face).
Rocamadour,
l'hôtelier m'expliquait que ces truffes excellentes croissaient à l’ombre des
chênes :
« Près de Moi, à Mon
ombre, quels fruits parfumés ne donnerais-tu pas?... »
621.
[VII,143] — 25
février, après la communion. —
« Davantage confiance en
Ma Miséricorde. Tu sauverais davantage. Crois en la communion des Saints. Ma
Miséricorde se met à la portée de votre misère. Comprends donc la confiance. »
Entendu en rêve :
« Rien n'est prêt quand
Dieu n'est pas là. »
622.
[VII,144] — 28
février. Le Fresne. — Je disais : « Puisque je ne suis qu'une
petite enfant, apprends-moi, Seigneur, à marcher devant Toi et devant mes
semblables! »
« Répète souvent cette
prière. »
Ayant trouvé une
emplette après difficultés, je Le remerciais de n’avoir donné ce dont j’avais
besoin :
« Toi, donne-Moi des
âmes. »
623.
[VII,145] — 7 mars
1939. Rennes à Nantes. —
« Père chéri, quand
je mourrai, si j'étais dans le coma, il faudrait me réveiller. Je voudrais
mourir en pleine connaissance de sacrifice. » —
« C'est plus simple que
tu ne le crois. Laisse faire en abandon. »
« Fais chacun de tes
actes avec la même joie, le même amour, que si tu étais au Ciel. Cherche Ma
gloire seule et tout te sera donné par surcroît. Vis tout entière dans le
royaume de ton intérieur.»
« Dis : « Ο mon Jésus
aimé, Souverain Prêtre, aie pitié de Tes frères Prêtres. »
624.
[II,120] — 9 mars.
—
« Sois toute suavité à
ton cher prochain. »
625.
[II,121] — Paris, à
Notre-Dame-de-Bonne-Nouvelle. — Je me demandais quelle était cette
suavité au prochain.
« C’est la Bonté du
sourire, de ton geste, « en une grande simplicité. »
626.
[II,122] — Dans les
Vosges. —
« Ne dis pas tes prières
pour les avoir dites, « mais en te pénétrant l’âme d’amour. « Sinon, mieux
vaudrait en dire moins. »
627.
[II,123] — « Quand Je te
donne de la Force, « si tu la gardes pour toi, elle demeure.
« Si tu la communiques
aux autres, elle rend cent pour un. « Aie donc ce courage. »
628.
[II,124] — Avant le
Chemin de Croix. —
« Le coeur de Ma petite
Fille ne va-t-il pas s’attendrir ? »
629.
[II,125] — (Comme
souriant) :
« Tu dis que tu Me
donnes tout.
« Crois qu’en Me donnant
« tout », tu ne Me donnes pas grand’chose. »
630.
[VII,146] — 11 mars.
— Le Fresne, avant la communion. —
Pensant que je ne
jouerai plus pendant la semaine sainte et la précédente, je disais :
« Je ne vais plus
travailler pour Toi, Seigneur. »
« Ce sera Mon tour. »
Et Il me rappela
toutes Ses souffrances endurées pour nous pendant ces jours.
631.
[VII,147] — 13 mars,
dans le train pour les Vosges. — Il me demandait la fidélité aux
exercices de piété.
« Je te demande peu de
chose en comparaison de ce que Je te donne. »
Paris.
— Je pensais à
l’étroitesse de certains esprits :
« J'espère que tu ne Me
fais pas l’injure de Me comparer ? »
Raon-l’Étape, Vosges.
— Je
pensais que sous cette neige épaisse j'étais heureuse d'être dans une chambre
chaude, chez un si bon Curé, M. l’Abbé B...
« Quand tu as un motif
de joie, loue-Moi, loue le Père, loue l’Esprit. Trouve ainsi des occasions de
glorifier avec une ardeur nouvelle.· »
« Parler au cher
prochain avec suavité, comment est-ce ? »
« C'est lui parler comme
Je lui parlerais. »
632.
[VII,148] — 24 mars.
Le Fresne. Saint-Gabriel —
« Pourquoi crois-tu être
seule quand tu pries? Je prie avec toi. Ensemble. Toujours. »
Passion. Après la
communion :
« Dieu est partout. Si
tu y pensais... Quelle adoration perpétuelle !»
633.
[VII,149] — 27 mars.
—
« Je t'ai couverte de
Mes grâces, pour que toi tu aies confiance en
Moi. Une grâce donnée
est donnée pour toujours. »
634.
[I,218] — 28 mars.
—
« Toi qui as voyagé, tu
as vu que la terre est peu grande.
« Demande-Moi la
conversion de ces peuples.
« Et quand même la terre
serait plus vaste, Ma Miséricorde a-t-Elle des limites ? »
635.
[VII,150] — 29 mars,
après la communion. —
« Dis : « Père saint,
je Vous offre Jésus vivant dans ma vie, je Vous offre Jésus mourant dans
ma mort, je Vous offre le Coeur de Jésus dans chacun des battements de mon
coeur. »
Je pensais :
« Suis-je même
purifiable ? »
« Tout est purifiable
dans Mon Sang. »
636.
[VII,151] — 30 mars.
Je pensais à l’âprêté des souffrances de la terre. —
« Tu n'as pas vu Ma
Gloire » (en récompense de ces souffrances).
« Honore Mon Corps »
(Son Corps mystique, en augmentant par la vertu les richesses de
l’Église).
« Je te dis encore : le
moment présent. Dans ton plus grand amour. »
Je disais :
« Je ne me sens
que misérable, mais il me paraît que je suis tout entière à Vous. Et Vous,
Seigneur, en êtes-Vous sur ?»
« Je te sais. »
637.
[VII,152] — 1er avril
1939. — Je pensais aux laideurs de l'humanité.
« Je vous aime quand
même comme vous êtes. »
« Servir. » Sois
servante aux autres. Ma Mère a dit : « Je suis la servante. »
638.
[VII,153] — Rameaux.
2 avril. —
« Quand tu pries, crois
que tu es exaucée. Cela transformera ta prière et cela Me fera plaisir. »
639.
[VII,154] — 3 avril,
après la communion. —
« Je t'appelle. Monte
dans ta Maison (Mon Coeur). Entends-Moi, Mon amie.
« Reconnais la Voix !
Quiconque écoutera, entendra. »
« Qu'as-tu à faire
ici-bas, sinon à M'aimer? Aimer, c'est glorifier· »
640.
[VII,155] — 7 avril.
Vendredi saint. — Dans le train pour Tunis, par Avignon. —
« Que Ma petite Fille
pense à Moi, aujourd'hui, tout le long de son chemin ! »
Dans la Touraine, je
regardais le printemps et voyais l’eau toute fleurie de pervenches blanches.
« Qu'il n'y ait plus que
des beautés dans ta vie ! de jolis gestes, de jolis gestes aimables. Montre Ma
grâce. Le monde intérieur, le monde des âmes, c'est celui-là qui compte. »
641.
[VII,156] — 9 avril.
Saint-Pons-la-Calm, après la communion. —
« Va voir les
Franciscaines »
(en passant à
Marseille; je n'y pensais nullement... Elles m'ont logée et retenue pour une
séance prochaine.)
642.
[VII,157] — 11 avril.
— Dans leur chapelle, je Le félicitais pour ses colombes habillées de
blanc.
« Seigneur, voici vos
épouses. » Vivement :
« Tu en es une. »
Je Le félicitais des
chants si doux :
« Rappelle-toi : ces
chants ne Me seraient rien sans amour. »
« Dis : « Je veux être
une sainte, une pleine d'amour de Dieu, une purifiée de mes fautes », pour
plaire à Dieu. »
643.
[VII,158] — 14 avril.
Ile de Djerba. — Je me reprochais que les distractions de ce voyage à
travers la Tunisie m'avaient enlevée à Lui. —
« Un Père sait cela. Un
Père excuse cela. »
644.
[VII,159] — 16 avril.
Sfax. Quasimodo. — À la messe. —
« Quand tu pries, est-ce
que tu ne crois pas que Je t'écoute ?
« Est-ce que tu ne crois
pas que Je t'aime ?
« Prie en croyant. En
aimant.
« Adoration et
reconnaissance. Adore dans l'humilité. Adore dans la confiance, avec foi, en
Moi, puissant.
« Adore en aimant. »
Sfax, petite chapelle
des Soeurs de l'Assomption.
« Tu ne Me vois pas.
C'est pour ta foi. C'est à cause de ta foi. »
645.
[I,219] — [16] Avril.
Sfax. —Je pensais : « Peut-être je ne reviendrai jamais ici ? »
« Qu'importe ? Moi Je te
mène. »
646.
[VII,160] — 17 avril.
Sousse. — Dans la ville arabe, je pensais à des achats :
«
Ce qu'il faut orner surtout, c'est l'intérieur de la maison de ton âme. Je la
veux belle. »
647.
[VII,161] — 19 avril.
— À bord du « Lamoricière », Tunis à Bizerte Bizerte à Marseille.
Dans la tempête, du fond de ma couchette, j’aspirais ardemment à la petite
terrasse solitaire du Fresne. —
« Pourquoi n'aspires-tu pas plutôt, à
être au Ciel ? sur Mon Coeur ?... »
« Peut-être,
Seigneur, parce que je ne t’ai pas encore vu. »
« Et ta foi ? »
Après la rencontre du
Père blanc B..., missionnaire à l’Equateur.
« Tu as bien pensé en
lui offrant des ornements de messe. Mais ne les achète pas. Fais-les toi-même. »
648.
[I,220] — 20 avril.
—
« Regarde souvent le
ciel. Cela t'aidera à le désirer. »
649.
[I,221] — Lyon. —
« Es-tu capable de
monter cette rue sans regarder les passants pour Me faire plaisir ? »
650.
[I,222] — Après la
communion. —
« Tu vois comme tu
entres dans les distractions quand tu quittes le moment présent.
« Je te recommande
encore le moment présent.
« Imagine une vie où
tous les moments présents auraient été vécus pour la Gloire de Dieu ! »
651.
[I,223] — A la
campagne. —
« Honore, salue les
anges de ta terrasse.
« Ils sont là puisque tu
les as invités. »
Et je me suis
souvenue qu’avant de partir j'avais dit aux anges :
« Venez vous asseoir
sur ces bancs et louez Dieu pour tant de merveilleux horizons. »
«Honore le anges de ta
maison. Ah ! Si vous croyiez, vous vivriez davantage avec les Invisibles qu'avec
les visibles. »
652.
[I,224] — Pendant une
bénédiction de prêtre. —
« C'est lui qui fait le
signe. C'est Moi qui te bénis. »
653.
[VII,162] — 22 avril.
Nantes, Notre-Dame. —
« Nourris les âmes.
Aide-Moi. Je Me sers de toi. Permets que Je Me serve de toi» (délicatement).
«
Sors de toi. Mets-toi en Moi. Livre-toi, comme Je Me suis livré pour toi » (à
propos de mes voyages).
«
Tu ne t'es jamais repentie de t'être livrée à Moi : souviens-toi ! » (guerre
en Palestine, Tunis en état de siège, seule au lointain Canada, mort consolante
de X...).
« J'étais dans tous ceux
que tu as aimés. »
« Est-ce que tu sens
bien qu'en toi c'est ton âme qui compte?... Pourquoi l'Amour, Moi, n'aurais-Je
pas des moments d'amour mystérieux, secrets et choisis ? »
« Le parfum d'une âme
n'est pas celui d'une autre. »
Comme je me sentais
froissable :
« Servez-vous de votre
sensibilité : elle vous a été donnée pour acquérir des mérites. »
654.
[VII,163] — 23 avril.
Nantes au Fresne. —
Comme je m'apercevais
que j'avais failli manquer le train.
« Tu ne connais pas
toute la protection que J'ai étendue sur toi! »
Dans la nuit :
« Ne vis que pour Moi. »
655.
[VII,164] — 24 avril.
— Après la communion, je disais le Pater :
« Quelle autre prière
pourrait égaler celle que J'ai faite Moi-Même! »
(Et à chaque demande
du Pater,
Il semblait me presser sur Son Coeur.)
« Aime bien tes prières
: le Pater, l’Ave, toi qui aimes les choses d'art, aime tes
prières.
« Je guide tes mots sur
tes lèvres, quand tu pries, comme on guide les pas d'un petit enfant. »
« Connais enfin Mon
Amour. Fais-Moi ce plaisir d'y croire. Tu as peine à croire qu'un Dieu puisse
jouir de Sa créature? Cependant, c'est vrai. Invente sans cesse une nouvelle
façon à M'aimer. Est-ce que tu ne serais pas heureuse de Me rendre heureux?...
Et puis, fais-Moi faire Mon Métier de Sauveur : recommande-Moi des âmes. »
Le Fresne, retour de
Tunisie. —
« Nous voici dans notre
solitude. Remercie-Moi par de l’Amour. Tu vois ? Je ne parle que d'amour. Dieu
est Amour. »
Comme je m'appliquais
en vain à bien dire le
Pater :
« Même si le petit
enfant ne réussit pas, le Père le regarde, content de ses efforts. »
656.
[II,126] — Avril.
« Recueillement. »
« Quand un vase est bien
rempli, si on le penchait à droite ou à gauche, il perdrait son contenu.
« Mais si on le
maintient droit vers le Ciel, « il demeure rempli. »
657.
[II,127] — Dans le
train.
« Hier, tu passais près
de la prison et tu essayais d’imaginer ce qu’étaient les heures de ces pauvres
gens dans leur cellule solitaire.
« Moi, Je suis le
Prisonnier du Tabernacle.
« Mais Moi, on pourrait
venir Me visiter dans Ma solitude. »
658.
[II,128] — Tandis que
je me pressais à finir une prière.
« Quelquefois, on veut
retenir un petit enfant dans ses bras, sur son coeur.
« Mais le petit enfant
croit qu’il a autre chose à faire « et il a bien envie de s’échapper. »
659.
[II,129] — Comme je
me sentais froissable.
« Servez-vous de votre
sensibilité.
« Elle vous a été donnée
pour acquérir des mérites. »
660.
[II,130] — 25 avril.
—
« Tu n’es rien.
« Moins que rien.
« Moi, je suis ton tout.
« J’ai fait le Pater
avec amour.
« Je vous l’ai enseigné
avec amour.
« Ne le dites pas sans
amour.
« Prier, c’est se
souvenir de Dieu. »
661.
[VII,165] — 26 avril.
Visite au Saint Sacrement. —
« Pourquoi ne Me
parles-tu pas de ce que tu as fait aujourd'hui ? » (travaux de jardinage).
« Cela Me serait une
intimité et une confiance. »
662.
[VII,166] — 28 avril,
après la communion. —
« Jouis de Moi.
Arrête-toi de tes prières pour jouir de Mon Amour. »
663.
[VII,167] — 29 avril.
— Nantes, N.-D. Comme je Lui exprimais mon regret de ne pouvoir
travailler pour Lui que pendant ma vie :
« Ton désir suffit. »
Je prenais un
rafraîchissement après une fatigue :
« Remercie-Moi, comme si
Je venais de te l'offrir. »
Nantes au Fresne.
Dans le train.
— Je pensais devant
des terres bien labourées : « Il est content que les hommes aient si bien
rempli leur devoir de travail... »
« Ah ! si tout ce
travail avait été fait dans Mon Amour !... »
664.
[VII,168] — 1er mai
1939. — Le Fresne, pendant l’agonie d'une voisine :
«
Détache-toi des petites choses!... Prends le courage de les donner. Plus tard,
tu en retrouveras de plus grandes. »
665.
[II,132] — 2 mai.
—
« Ne vois-tu pas que Je
t’appelle à la Perfection ?
« Ne vois-tu pas que la
perfection d’une âme est d’une haute utilité au genre humain ? »
« Toi, dis-leur de
causer avec Moi. »
« Tu vois comme la pluie
tombe avec douceur sur les fraîches petites feuilles de mai ? Imagine donc les
précautions que Je prends à approcher les âmes. »
666.
[VII,169] — 2 mai.
— J’étais en esprit à Alger, m'unissant aux préparatifs du congrès
eucharistique de demain où j'aurais pu être, je Lui en faisais le sacrifice pour
Sa Gloire. —
« J'entends tout ce que
tu Me dis.»
Je pensais à toutes
les grâces qu'il m'avait faites sur l’«
Ile-de-France », quand j’étais allée en Amérique.
« Tu partais pour
l'amour de Moi. Est-ce que Je pouvais te laisser toute seule ? »
667.
[VII,170] — 3 mai. En
esprit au congrès d'Alger. —
« Je te donnerai des
grâces à faire fructifier
cent pour cent.
« Je suis le Géant
d'Amour. »
668.
[VII,171] — 5 mai.
— Comme je voyais couverts de poussière les meubles nettoyés de la
veille.
« C'est bien l'image du
soin quotidien que vous devez prendre à purifier vos âmes » (par les
sacramentaux).
« Vis dans le commerce
intime avec ton Créateur, comme Je faisais Moi-Même sur la terre, l'esprit sans
cesse occupé du Père. »
« Oui, mais Toi, tu
Le voyais, Seigneur. »
« Unis-toi. Qu'il te
suffise que ton Frère, le Christ, Le voie. »
« Que dois-je faire
de plus ? »
« Rien de plus. Mais
tout plus suavement, plus comme Moi. »
669.
[VII,172] — 6 mai.
Nantes. —
«Est-ce que Ma Vie
humiliée ne te donne pas le goût des humiliations ? »
670.
[II,131] — 6 mai.
—
« Oui, mets une
majuscule quand tu parles de Moi.
« Car Je suis le
Principe. »
671.
[VII,173] — 8 mai. Le
Fresne. —
« Tu Me demandes de
nouvelles manières pour M'aimer ? Union Union. Union. »
« Toi qui aimes ce qui
est beau, pourquoi ne copies-tu pas la voie d'enfance? Chaque âme garde sa
personnalité. C'est la Beauté du Ciel. »
672.
[VII,174] — 17 mai.
— « Offre-toi à Moi telle que tu es. N'attends pas d'être contente de toi.
Unis-toi à Moi dans tes plus grandes misères. Je te prends, Je te répare, si tu
M'en donnes confiance. Aie confiance. Qui t'aime davantage ? »
673.
[VII,175] — 18 mai.
Nantes. Ascension. —
« Mets ensemble tous tes
péchés et toutes Mes faveurs. Alors, chante un hymne de louanges. »
674.
[I,225] — 18 mai.
—
Je pensais aux
quarante martyrs étendus sur la glace. Lui, comme souriant :
«
Cela t'étonne que l’on M'aime ? »
675.
[II,133] — 22 mai. —
Genelard.
« Tu aimes faire quelque
chose de joli avec un objet sans valeur.
« C’est ainsi que
J’opère dans les âmes,
« si heureux !...
676.
[VII,176] — 22 mai.
Paray-le-Monial, chapelle de la Visitation. — J'attendais les Religieuses
pour écouter psalmodier. —
« Moi aussi, Je les
attends, comme J'attends toute âme qui vient Me dire bonjour… »
677.
[VII,177] — 23 mai.
Lyon. — Chez les Soeurs de Saint-Joseph de l’Apparition. —
« Tu t'inquiètes de ne
pas penser toujours à Moi. Tu t'inquiètes de faire tant de manquements et tu
n'oses plus Me regarder. Il ne faut pas.
« Donne-toi comme tu es.
Je sais la nature humaine. Je suis venu pour l'aider, pour la réparer.
« Transplante-toi en
Moi. Non pas à cause de tes mérites, à cause de Mon Désir.
« Unis les fatigues de
ton visage à Mon Visage défiguré par les coups, pour réparer tes fautes, les
fautes du monde. Saisis toute occasion d'union.
« Si tu savais combien
Je jouis de l'union des âmes sur la terre... Tu comprendrais que Je récompense
ceux qui M'offrent la pensée fréquente de leur coeur. »
Dans le tram
Bellecour.
« C'est parce que tu es
si peu digne de M'entendre que Je te parle. Ainsi fait Ma Miséricorde.
« Que ton âme porte la
ressemblance de ta Mère (la Sainte Vierge), de ton Frère (le Christ).
»
(Je me rendais à
Fourvière.)
678.
[II,134] — Lyon.
Saint-Joseph. — 25 mai.
« Tu ne comprends pas le
mystère de la petite graine qui devient un grand arbre et donne mille autres
graines.
« Tu ne comprends pas
les mystères de l’électricité, des ondes, « de tant de forces que vous
connaissez à peine.
« Ne t’étonne pas des
mystères de Dieu.
« Aime qu’il y ait des
mystères. C’est pour éprouver votre confiance de petit enfant du Père. »
« La sainteté ?
« C’est lent et
progressif comme les saisons.
« Confie-toi. Je
t’aiderai.
« Ne la désiré-Je pas
plus que toi-même ? »
679.
[II,135 ] — Tandis
que je défaisais un noeud difficile.
« C’est comme dans les
âmes : il y a toujours un point faible qu’on peut atteindre « avec la patience
et la douceur. »
680.
[II,136 ] —
Cathédrale Saint-Jean. — Affairée à trouver une bonne place pour voir les
Cardinaux Fummazzioni de Rome et Gerlier, je n’avais pas prié. Il m’a dit :
« M’as-tu dit seulement
bonjour ?
« Quand tu entres chez
tes amis que fais-tu ? »
681.
[VII,178] — 25 mai.
— Quand plus que d'habitude je
me trouvais laide. —
« Aime ton extérieur :
c'est celui que Je t'ai donné. »
« Vis dans Mon Intimité.
Quand tu voyageais au Canada ou dans les déserts d'Afrique avec les
Missionnaires, est-ce que tu ne te sentais pas plus forte et pleine de confiance
? Fais avec Moi le voyage de la vie. »
« C’est, Seigneur,
que je ne Te vois pas. »
« Au cinéma, tu vois et
tu entends des personnes qui ne sont pas là? Moi, Je suis là, quand même tu ne
Me vois pas. »
682.
[I,226] — 26 mai,
5 h. 30. —
« Dès ton réveil
demande-Moi des âmes. Réclame-Moi des pécheurs.
« Tu Me ferais tant
plaisir..., tu ne peux pas savoir.
« Je suis mort pour eux.
« Je suis mort sans être
malade, mais plein de vie.
« Je suis mort à force
d'avoir été frappé.
« Si tu ne M'aides pas
aujourd'hui, Je ne pourrai pas sauver telle ou telle âme,
« et tu sais si Je les
aime !
« Sauve-les comme si
c'était Moi que tu sauvais... »
683.
[I,227] — « Bien sûr !
Tout ce que Je dis à une âme, c'est pour toutes les âmes.
« Toutes, sont Mes
Préférées...
« Ah ! si l'on savait
Mon amour pour chacune... « Crois à cet amour. Exploite-le. »
684.
[I,228] — « Confiance
envers les saints et les anges. Quand on est petit enfant, on se trouve dans les
bras de tout le monde. On se laisse chérir et c'est tout naturel. »
685.
[VII,179] — 26 mai.
— Lyon, entre les deux séances de « Chanteuse de rue » :
« Si tu es lasse, repose
ton corps à Mon service. Repose-le, comme si c'était le Mien. »
« Sers-toi, dans Ma
douceur infinie. Tu serais incapable d'en trouver suffisamment en toi-même.
Et Moi, Je suis si
heureux de te procurer ce qui te manque. Dis-Moi que tu comptes sur Moi.
« Force la porte du
Tabernacle. Force-la, à coups d'amour ! Tu Me délivres, quand tu délivres des
âmes, et c'est l'amour qui délivre. »
686.
[VII,180] — 28 mai.
—Au soir de la Pentecôte, après trois messes et deux saluts : «
Est-ce que j’ai gagné des âmes, aujourd'hui, Seigneur ? »
« Tu sauras dans
l'Au-delà. Contente-toi de vivre dans ta foi, unie à la Mienne.
« Dis-Moi que tu es
faible. Dis-le-Moi souvent. C'est quand tu es faible que Je déploie Ma force.»
« Fais bien valoir les
intonations que Je mets dans ta voix. Va jusqu'au bout de ce que tu peux dans le
charme du bien. »
687.
[VII,181] — Ars. 29
mai. —
« Demande. Demande.
J'aime les audacieux, quand il s'agit d'Amour de Ma gloire. »
À la grand-messe, je
fus si touchée d'entendre à l’orgue un vieux cantique que je chante quand je
suis seule :
« Mon âme, ah ! que rendre au Seigneur», comme à Marseille, quand les
Franciscaines avaient chanté « Dieu Seul. »
« Je te rends une joie
que tu M'as donnée. »
688.
[II,137] — 30 mai.
— Lyon : « L’amour, est-ce que c’est quand mon coeur bat plus vite en
pensant à toi ? »
« C’est de l’amour.
« Mais c’est aussi quand
tu fais pour Moi un effort de vertu sans aucun goût.
« Est-ce que Je t’ai
jamais écrasée de travail ?
« Est-ce que J’ai pris
plus que tu ne pouvais donner ?
« Je mesure. »
689.
[II,138] — Comme je
trouvais mon repas délicieux, ayant faim.
« Tu Me remercies de ce
repas de la terre et tu as raison.
« Songe que ce n’est
qu’une faible image des rassasiements du Banquet des Cieux, « en la Divinité des
« Trois. »
690.
[II,139] — « Ne
pouvais-tu nous sauver sans mourir ? »
« Je suis mort pour
mieux vous donner la Vie. »
691.
[VII,182] — 31 mai.
Ambérieu. —
« Comprends-tu
maintenant la force de ces deux vies réunies : vie d'oraison, vie d'action, pour
fléchir le Coeur du Père ? »
Comme je souffrais de
n'être pas au Fresne dans ces heures de mai-juin :
«
Mais si tu as quitté ta maison, Je t'ai logée dans la Mienne. »
(Et je me suis
souvenue qu'à Lyon et à Ambérieu ma chambre touchait à la chapelle. )
692.
[I,229] — 1er Juin.
Dans l’Ain. —
« Écris. Je voudrais
qu'on n'eût plus peur de Moi,
« qu'on regardât Mon
Coeur plein d'amour,
« qu'on parlât avec Moi
comme avec un Frère chéri.
« Pour certains, Je suis un inconnu.
« Pour d'autres,
« un étranger, un Maître
sévère, un demandeur de comptes.
« Peu viennent à Moi
comme à une famille aimée.
« Et Mon amour est là
qui attend.
« Toi, dis-leur de
venir, d'entrer, de se livrer tels qu'ils sont à l'Amour.
« Tels qu'ils sont.
« Je les réparerai. Je
les changerai.
« Ils auront une joie
qu'ils ne connaissent pas.
« Moi seul la donne.
«Mais qu'ils viennent !
« Dis leur qu'ils
viennent.,. »
(Voix pleine d'un
grand désir.)
693.
[I,230] — 3 juin.
Dans l’Ain. —
« Quand tu demandes,
crois que Je suis assez bon pour t'exaucer, sinon tu Me prives de te donner... »
694.
[I,231] — Moi : «
Aujourd'hui, c'est ta Fête Dieu, que faut-il Te donner ? »
« La fidélité aux
petites choses. »
695.
[I,232] — « Sois
crucifiée avec Moi.
« Être crucifié c'est
être étiré contre sa nature,
« contre ses désirs,
« contre l'amour de soi,
« dans la pauvreté,
« dans l'obscurité,
« dans l'obéissance au
Père.
« Rappelle-toi que le
crucifiement est le prélude de la résurrection, c'est-à-dire de toutes joies. »
696.
[VII,183] — Le
Fresne. 7 juin 1939, après la
communion. —
« Si tu crois à Ma
Richesse infinie et à Ma Puissance, pourquoi ne te livres-tu pas sans retour?...
Donne-Moi ta confiance, ton espérance. Ne puis-Je pas Me glorifier par toi?...
Puisque Je Me sers avec de la misère.
« Crois-en Mes Paroles.
Ne t'ai-Je pas fait dire que c'était vrai ? Accepte-Moi donc en telle manière
que Je t'ai choisie. Tu Me feras tant plaisir. Abandonne-toi sur Mon Coeur,
c'est le Coeur d'un Époux. D'un Époux qui a donné Sa vie pour toi.
« Ma vie de souffrances,
Je te l'ai donnée. Crois en Mes Paroles. Le Père X... ne t'a-t-il pas écrit hier
: « Jésus en sera intimement heureux. »
697.
[VII,184] — 8 juin.
Fête-Dieu. —
« Je choisis la misère.
N'aie pas peur. »
Je pensais à la mort
de X... « La
mort qui viendra à toi est celle que Je t'aurai choisie. »
Comme je demandais à
la Sainte Vierge de m'aider à panser la tête du Seigneur :
« Ce qui Me soulage,
c'est une âme en progrès d'amour. »
Après la communion.
« Tu comprends, J'ai
voulu vivre au milieu des hommes. Comme Je vivais parmi Mes Apôtres. Jusqu'à la
fin du monde. C'est Mon désir, plein de Mon Amour. »
Après avoir prié par
la mortification.
« Maintenant, mets-toi
sous la Fontaine de Sang.» (Sa flagellation.)
Comme je disais :
« Comment
arriverai-je à imiter l’eminente perfection de la Sainte Vierge ?)
«Pense que tu es Sa
Fille, et que tu hérites d'une telle Mère. »
« Que pourriez-vous
M'offrir dans le domaine matériel, ou dans le domaine spirituel, sinon Mes dons
? »
698.
[VII,185] — 11 juin.
Dimanche Fête-Dieu. — Je pensais à Josefa Menandez heureuse, qui avait
été une âme choisie. Vivement :
« Est-ce que tu ne l'es
pas ? »
Je me disais :
« Est-il possible
qu'avec tant de fautes je puisse être une âme choisie ! »
699.
[VII,186] — 12 juin.
—
« Décloue-Moi de la
Croix. Emporte-Moi sur la terrasse. Soigne-Moi par ton amour. Car Je suis
toujours blessé...
« Environne-Moi de tes
fleurs. Invente des délicatesses de tendresse. C'est Moi. Et Je souffre pour
vous.
« Demeure en Moi, ton
Principe, ta Source de vie, ta Source de joie, l’Aube de ton être.
« C'est pourquoi,
lorsque tu Me verras, tu pourras dire : « Je Te reconnais, Toi que je n'avais
jamais vu. »
700.
[VII,187] — 13 juin,
mardi, jour donné à mes filles (actrices). —
« Seigneur, est-ce
que Tu pourras porter ma communion à toutes mes troupes des quatre parties du
monde ?»
« Cela ne M'est pas plus
difficile que de descendre sur l’autel » (l’Élévation sonnait).
On m'avait chargée de
préparer des étoffes blanches et rouges pour la procession.
« Aujourd'hui, prends
soin de Mes vêtements. »
Le soir, comme
j'avais fait ce travail avec une voisine, je n'ai pas pensé à Lui, et Lui en
demandais pardon.
« Eh bien, quand tu iras
rendre ton travail, pense à Moi, et tu auras les mêmes grâces : comme l'ouvrier
de la onzième heure. Voilà Ma Miséricorde. »
701.
[VII,188] — 15 juin.
—
« La dislocation des
membres. Les ruisseaux de sang. Les yeux aveuglés, et Ma couronne d'épines...
« J'ai pris autant de
désirs en la considérant qu'une mondaine peut en prendre à la pensée d'une robe
nouvelle. »
« Donne-toi à Moi, comme
tu es. A n'importe quel moment de ta vie. Comme tu es.
« Bien sûr! en un
instant, Je puis te changer. Mais il faut que tu le croies, que tu M'en donnes
confiance. »
« Je t'ai choisie pour
Me les offrir. Je t'en ai donné les moyens. Remercie-Moi » (me montrant les
soutanes rouges, etc.).
Comme je m'arrêtais
de copier Ses Paroles pour regarder des canoës qui passaient sur la Loire, comme
souriant :
«Les petits enfants ont
besoin de petites distractions. »
702.
[I,233] — 16 juin.
— Je pensais à ceux qui m’avaient aimée avec tant de bonté.
« Mais ceux-là te
quittaient quelquefois.
« Moi, Je ne te quitte
pas.
« Tu es toujours dans Ma
Pensée. »
703.
[I,234] — « Sais-tu ce
que c'est que l'amour d'un Homme-Dieu qui appelle ?
« qui appelle votre
amour ?
« et qui n'entend comme
réponse que le rire qui insulte... »
704.
[VII,189] — 20 juin.
— Je pensais : «Est-ce que je paraissais dans Sa mémoire, moi si petite
en vertu ? »
« Oui, sur la Croix,
J'ai pensé à Ma petite Fille, avec ses pauvretés, telle qu'elle est. Ah !... si
les hommes savaient !... »
« Mon hostie consacrée :
une seule souffrance, comme une seule joie. » (Et je me suis souvenue de la
consécration de Montréal et de celle de Corte. )
« Ta crainte de
M'offenser M'est une flèche qui Me blesse d'amour... Oh ! que les blessures
d'amour de Mes Fidèles viennent guérir les autres blessures que Me font la
haine, l'indifférence et leurs mépris !... »
705.
[I,235] — 22 juin. A
la campagne. —
« Sois bien simple avec
Moi.
« Que fait-on le matin
et le soir en famille ? « On se donne le baiser de l'affection et c'est tout
naturel. « Et parfois, dans la journée sur un mot ou à cause d'un don, on se
regarde...
« On se regarde avec
amour.
« On a des élans de
tendresse.
« Combien c'est doux et
réconfortant...
« Ah ! si l’on Me
permettait d'être un peu de la famille !... »
706.
[VII,190] — 22 juin.
— A mon temps d’arrêt, j'avais été dérangée plusieurs fois par des
services à rendre :
« Tu M'as plu davantage
par la fidélité à l'amabilité, que si tu n'avais pas quitté Ma contemplation. »
707.
[VII,191] — 23 juin.
— En micheline, comme je pensais mal d'un voyageur. —
« Ne juge pas trop vite.
Ne juge pas les gens sur leur extérieur. »
708.
[VII,192] — 24 juin.
Saint-Jean-Baptiste. —
« Aime à être petite...
»
Tandis que je
balayais : «
Quelle pauvre chose je fais pour Vous, mon Seigneur ! »
« Que M'importe la
chose... Cette action ou une autre que tu croirais grande est la même à Mes
yeux. Je n'y prends que l'amour que vous y mettez : c'est l'intention d'amour,
tu comprends ? »
709.
[I,236] — 26 juin.
—
« C'est dans l'essence
même de ton être que Je veux habiter.
« Je te ferai vivre.
« La vie, c'est Moi...
« N'aie d'autre volonté
que la Mienne.
« C'est Celle de Mon
Père.
« Tu en seras
récompensée au dernier jour. »
710.
[I,237] — A la messe,
au Pater. —
« J'ai réuni les mots du
Pater, pour que vous vouliez bien les dire. »
711.
[VII,193] — 27 juin,
je pensais : « Que dois-je attendre de Lui aujourd'hui ? » —
« Comme tu auras cru, il
te sera fait. »
712.
[VII,194] — 28 juin.
Nantes. —
« Honore Ma couronne
d'épines. Ce fut si horrible pour Ma tête! Si doux pour Mon Amour !...
« Désormais, tu feras
l'heure sainte du jeudi. Je la demande cette heure avec Moi. Au début, oui, il
faut un effort, et puis ensuite cela ne coûte plus. Rappelle-toi tes premiers
couchers (sur le plancher), et maintenant ? Tes premiers chemins de
Croix, et maintenant ?
« Oh ! Ma Fille chérie,
ne Me quitte pas, ne Me quitte jamais, Moi qui suis toujours avec toi,
toujours!... »
Dans la rue :
«
Que ton regard vers Moi
te soit une communion spirituelle. »
713.
[VII,195] — 30 juin.
—Au bureau des contributions, je priais pour les employés en attendant
mon tour. —
« Ta prière, c'est une
force qui fait une poussée en avant de Ma grâce, sur ceux que tu Me recommandes.
»
714.
[VII,196] — 1er
juillet 1939. —
« Monte. Monte. Va de
toutes tes forces... Et, quand tu auras monté, tu t'apercevras que tu n'as pas
encore commencé ton ascension. »
Pendant que je
raccommodais :
« Je te donne Mon Sang pour Le répandre sur les pécheurs. Oh! verse Mon Sang sur
tous! Ne limite pas! Il est à vous. »
715.
[VII,197] — 2
juillet. — Comme j'avais égaré ma carte de demi-tarif.
« Offre-Moi ces petites
contrariétés comme des épines à toi pour soulager les épines à Moi. »
Dans le train :
«
Tu vois, rien que par un
sourire aimable, tu leur as fait du bien. Tu M'as compris. Comprends-Moi bien
toujours. Alors l'union est étroite ! »
716.
[VII,198] — 4
juillet. Le Fresne. —
«Quand Je te demande
d'offrir toutes tes actions pour Mes Prêtres, cela n'exclut pas d'autres
intentions. Mes Mérites sont infinis. »
« Mais si Je ne te
laissais pas en tentation, quels mérites aurais-tu? Au lieu de te désoler,
réjouis-toi d'un : « c'est le moment de gagner ». Tu te rappelles, quand tu
étais petite, tu aimais tant « gagner ! »
717.
[VII,199] — 5
juillet, à ma génuflexion à l’église. —
« Si tu pensais que Je
suis là, tu Me saluerais mieux que cela. »
« Remets-Moi ta solitude
et ton indépendance. Quitte ton être pour Mon Être. Et crois bien que tu ne
perdras pas au change, Mon amie.
« Compte pour rien le
bien que tu as pu faire et recommence, recommence, chaque jour. Prends Mon
courage, puisque nous sommes ensemble. »
Comme je me cachais
en Lui, en m'humiliant de mon orgueil :
« Quel bonheur! J'ai une petite fille petite, dans Mes bras... Tu sais comme on
les aime, les tout petits enfants, ceux qui ne sont capables de rien tout seuls?
»
« Ne pense pas
légèrement au Saint-Esprit. Si tu savais Sa Majesté !... »
718.
[VII,200] — Premier
vendredi. —
«As-tu jamais entendu
dire que quelqu'un avait trop espéré en Dieu? Qu'il aurait été déçu ? ou trahi ?
»
719.
[VII,201] — 8
juillet. — Le Fresne, après la communion.
«
Seigneur, est-ce que Tu m'aimes avec la même force que si fêtais au Ciel ?
»
« Mon Amour ne change
pas. C'est toi qui ne peux M'aimer de la même façon... Oh! fais des efforts
d'amour toujours plus grands! »
Au réveil :
« Faites,
Seigneur, que mon âme ne fasse pas sa mauvaise tête aujourd'hui ! » Comme
souriant:
« Regarde sa bonne tête.
» Et Il me montrait les occasions de vertus de la journée.
720.
[I,238] — 10 juillet.
— « Quelle est ta divinité ?
« Est-ce toi ou est-ce
Moi ?
« Alors pourquoi ne
penses-tu pas davantage à Moi qu'à toi ? »
721.
[I,239] — 17 juillet.
—
« C'est donc si
difficile de parler avec Moi ?
« Tout ce qui
t'intéresse, tout ce qui fait ta vie, dis-le Moi.
« Je t'écouterai avec
tant de joie.
« Tant d'attention... si
tu savais... Dis-leur d'être avec Moi comme avec l'intime ami qui sait le
secret. »
722.
[I,240] — 18 juillet.
—
« Remercie Dieu de ce
jour qui commence,
« tu peux gagner tant de
mérites,
« tant de gloire...
« en un jour...
« Je te permets de Me
servir, de M'aimer.
«Servir Dieu !
« Si tu songeais à cet
honneur, à ce bonheur...
« Ah ! si un seul jour
pouvait être accordé à un damné...
« imagine l'emploi qu'il
en ferait !
« Cause bien avec Moi,
ma petite fille. »
723.
[I,241] — 19 juillet.
Après la communion. —
« Je Me suis livré aux
hommes qui ont fait de Moi ce qu'ils ont voulu.
« J'ai fait cela par
amour.
« Maintenant,
« Je Me livre dans
l'Eucharistie.
« Encore, les hommes
font de Moi ce qu'ils veulent... « Je fais cela par amour.
« Jusqu'à la fin.
« Jusqu'à la fin des
temps. »
724.
[VII,202] — 19
juillet. —
« Quand tu te tiens près
de Moi dans ta pensée, tu Me reposes.
« Quand tu regardes Mes
souffrances, tu Me reposes.
« Quand tu actives ton
zèle, même intérieurement, tu Me reposes. Quelle récompense ne donnerai-Je pas à
ceux qui, dans leur pitié amoureuse, M'auront procuré du repos ! »
725.
[VII,203] — Nantes.
21 juillet, avenue de Launay. —
« Recevoir à toute
heure, n'est-ce pas la marque d'une véritable intimité? Reçois-Moi. Approche-toi
de Moi, en n'importe quelle occupation » (tandis que j’avais les abbés
canadiens dans la maison).
726.
[VII,204] — 22
juillet, partant pour jouer à la Guerche. —
« Porte-Moi à tous. »
727.
[VII,205] — 24
juillet. Le Fresne. —
« Tu te rappelles que
Mgr le F... de la M... aimait qu'on lui parlât, parce que cela lui procurait
l'occasion d'une réponse à toucher les coeurs ? Je suis ainsi avec les âmes :
quand elles M'exposent leurs joies et leurs peines, Je saisis le moment pour
leur faire comprendre Ma très douce Bonté, faite d'amour. Et quand elles croient
avoir fait un pas envers Moi, Moi, J'en ai fait dix vers elles.
« Puis-Je faire
autrement, quand Je suis mort d'amour pour elles? Ah!... ces âmes que J'aime
!... »
728.
[I,242] — 26 juillet.
Dans le jardin. —
« Ce n'est pas à cause
de ce que tu Me dis que J'aime t'entendre,
« c'est simplement par
ce fait que tu Me parles.
« Mon désir d'intimité
est ainsi satisfait et Je te regarde avec l'amour d'un Sauveur.
« Ta reconnaissance, tes
hommages, bien sûr, Je les aime !
« Mais c'est surtout le
coeur-à-coeur que Je cherche en vous.
« Les épanchements du
Préféré. »
729.
[I,243] — « Surveille
bien les pensées de ton coeur.
« Ce que nous avons dans
le coeur est vite dit sur les lèvres. »
730.
[VII,206] — 27
juillet —
« Ne te dis pas : « ceci
est trop peu de chose à Lui offrir pour sauver une âme ». Quand tu reçois même
une petite somme pour tes costumes, tu es contente, parce que, ajoutée à
d'autres, cette petite somme te permet d'acheter de belles choses pour l'église.
« Eh bien, Moi aussi, Je
joins à d'autres prières tes prières et sacrifices, et une âme de pécheur est
sauvée. »
« Oui, tu peux M'offrir
de toi-même tout ton jour. Mais, quand tu prends la formule de l'apostolat de la
prière, cela t'unit mieux à tous ceux qui prononcent les mêmes mots. »
A la messe, je
pensais à Lui, si épuisé en montant le Calvaire et à Sa Bonté d'avoir consolé
les saintes femmes :
« Ne pleurez pas sur
Moi, pleurez sur le péché. »
« Je parlais ainsi aussi
pour les bourreaux qui M'entouraient et que Je désirais tant sauver. Que
n'eus-Je pas fait pour eux!... Sais-tu ce que c'est qu'un désir d'Homme-Dieu ? »
A mon temps d'arrêt:
« Ton jour, que tu as
divisé en trois temps d'arrêt : offre chacun d'eux spécialement à l’Une des
Trois Personnes, afin de raviver ton attention et ta ferveur : le matin, au Père
Créateur,
« le midi, au Fils
Sauveur,
« le soir, au
Saint-Esprit, Amour.
« Tu appartiendras ainsi
aux Trois et au Seul. »
731.
[VII,207] — 28
juillet. Après la communion. —
« Fais collection de
toutes petites fleurs de sacrifices, pour Me les offrir.
« Ne néglige rien. Tout
a de l'importance à Mes yeux, du moment que tu penses à Me l'offrir, dans ton
plus grand amour. Désire qu'il soit plus grand que la veille, cet amour.
« Donne-le-Moi pour que
Je le réchauffe.
« Compte toujours plus
sur Moi que sur toi. Et va dans la paix. »
732.
[VII,208] — 29
juillet. —
« Sois dans la joie
habituelle, Ma Gabrielle. La joie, c'est la marque de la Maison de ton
Seigneur-Époux.
« Quoi de plus doux sur
la terre que de vivre dans son coeur avec Moi? Ne jamais Me quitter, Moi qui
suis toujours près de vous et prêt à vous donner 1'Amour.
« Un amour près duquel
les amours de la terre ne sont que faible image.
« Conçois-tu bien cette
joie? Moi en toi, et toi en Moi. C'est ainsi, quand vos âmes sont en état de
Grâce.
« La Grâce, c'est Moi.
Goûtez toute la joie de Me savoir vivre en vous. Sentez-en la surabondance. Elle
dépasse toutes les joies de la terre.
« Et plus tu
t'imprégneras de Ma joie, plus tu augmenteras la Mienne en toi. »
733.
[VII,209] — 30
juillet. —
« Que rien en toi ne Me
quitte jamais. Si tu, savais combien J'ai un grand désir que vous soyez près de
Moi !... Que ta mémoire soit avec Moi.
« Que ton entendement
soit avec Moi.
« Que ta volonté soit
avec Moi. Et que notre union demeure, comme Mon union avec Mon Père.
« Rappelle-toi encore :
l'amour, c'est toute absence de séparation. »
Pendant la messe.
« Je te donne
Mon Sang comme manteau pour ton âme. Toi, donne-Moi ton amour pour Me couvrir. »
734.
[I,244] — 31 juillet.
Après la communion. —
« Vis tout droit pour
Moi.
« Quand tu parles, que
l'on voie bien qu'en toi il n'est question que de Moi.
« Ne crains pas de Me
nommer dans la conversation.
« Tous, sans le savoir,
ont besoin de Moi.
« Et le nom de Dieu peut
éveiller le Bien dans les âmes.
« Tu en prendras
l'habitude. Je t'aiderai.
« On viendra à toi pour
entendre parler de Moi.
« Pourquoi craindrais-tu
? Puisque Je prendrai la grosse part de ton travail ?
« C'est Mon bonheur de
vous aider. Appelez-Moi à votre recours, Mes âmes aimées.
« Vous avez la liberté
de Me vouloir ou de ne pas Me vouloir
« et Je suis là,
« le coeur battant,
attendant votre décision.
« Mon coeur anxieux du
désir de votre choix...
« Aime semer Mon Nom
dans les mots que tu prononces,
« comme une réparation
tendre pour la douleur que Me causent ceux qui veulent M'effacer de partout,
« même de l'âme des
petits enfants.
« Sème Mon Nom.
« Je ferai grandir. »
735.
[VII,210] — 1er août
1939. —
« Chaque matin, demande à Ma Mère de bénir ta journée. Elle prend soin de vous.
Comme Elle prenait Mon soin, en Me serrant sur son Coeur. »
736.
[VII,211] — 4 août.
—
«Rends grâces au Père,
par tout ton corps, ton esprit et ta volonté de souffrir ce qu'il te demandera.
« Rappelle-toi qu'en
montant le Calvaire pour Sa Gloire, Je priais pour ceux qui M'imiteraient. »
737.
[VII,212] — 5 août.
—
« Quand tu dis : « que
Votre volonté soit faite sur la terre comme au Ciel », tu demandes la sainteté
pour tous les frères de la terre.
«
Oh ! demande-la bien
!... Vois-tu quelle beauté si la chère Volonté du Père si bon était accomplie
ici-bas comme au Ciel ! Offre pour cela les mérites de Ma Passion.
« Que Mon Sang ne reste
pas inactif ! Répands-Le sur les âmes pour la Gloire du Père.
« Comme Moi. Ensemble
toujours. »
738.
[VII,213] — 6 août.
— Comme je Lui rappelais mes péchés. —
« Pourquoi es-tu étonnée
de faire des fautes ? N'es-tu pas des plus misérables ? N'est-ce pas à la misère
que J'aime à Me donner? »
Fête de la
Transfiguration.
— Le Fresne, à la
Grand-Messe.
« Tu te souviens de ce
que tu Me disais, au Fresne, quand tu étais petite? « Transfigurez-Vous pour mon
âme, Seigneur. »
Ne l'ai-Je pas fait dans
Ma Bonté pour toi? » (Et Il me rappelait Ses faveurs.)
« Souvent, ce n'est pas
toi qui charmes. C'est Moi.
« Ne te lasse pas.
Recommence tes efforts. Je suis là. »
739.
[VII,214] — 7 août.
— Tandis que je m'humiliais des fautes commises cette semaine.
« Demande-M'en pardon de
toute ton âme. Et reste appuyée sur Mon Coeur pour reprendre courage et joie. »
740.
[I,245] — 8 août.
—Après la communion, pensant que j'avais un déjeuner chez moi.
« Tu n'as pas besoin de
Me quitter pour recevoir tes invités.
« Moi aussi, Je sais
recevoir et accueillir.
« Quand J'étais sur la
terre» J'accueillais beaucoup d'inconnus.
« J'y mettais de
l'affectueux intérêt : ces étrangers s'en allaient si heureux...
« Fais-Moi l'honneur de
Me garder près de toi
« en toi quand tu
reçois.
« Qu'il n'y ait dans ta
vie aucun moment où Je sois de trop
« tu comprends, Mon amie
? »
741.
[I,246] — Je montais
le vieil escalier et à chaque marche :
« Dis-Moi que de toute
ta vie c'est maintenant ta plus grande foi, c'est en ce moment
« ta plus grande
espérance,
« ton plus grand amour.
« Croître d'instant en
instant
« et Me le dire. »
742.
[I,247] — Devant
l’image de la Sainte Face. —
« Mon amie, M'aimes-tu ?
M'aimes-tu plus que les autres ? »
743.
[I,248] — 9 août.
—
« Approche-toi encore
plus de Moi,
« approche étroitement
de ton devoir :
« des petits instants
qui n'ont l'air de rien
« mais qui sont à Moi si
tu Me les donnes.
« Je ferai collection de
ces petits instants tous donnés à Moi pour en faire de l'Eternité « à toi. »
744.
[VII,215] — 9 août.—
Je lisais : « Le Verbe S'est fait chair et Il a habité parmi nous.
»
« Tu veux bien que
J'habite encore parmi vous ? parmi toi ? parmi ta vie ?
« Tu sais ce que c'est
que « habiter » ?
« C'est être là
toujours. Tu veux bien? »
745.
[VII,216] — 10 août,
dans le train vers Annonay. — Dans la vallée du Rhône, Il me montra la
Puissance de la Sainte Vierge, grande comme une immensité céleste.
Dans le car pour La
Louvesc. —
«Sois Mon petit
instrument de Gloire. Toute cette vie d'auteur, de comédienne, n'a été qu'un
prologue à Ma Gloire.
« Sois le brin de paille
dans un vent puissant. Que fait le brin de paille ? une seule chose : il
s'abandonne.
« Mais il s'abandonne en
tous sens, à la puissance du vent. Aucun mouvement ne lui appartient en propre.
»
746.
[I,249] — 13 août.
Annonay. —
« Je veux être ton
Unique,
« ton unique souci,
« ton unique pensée.
« Rien.
« Personne.
« Moi. »
747.
[I,250] — 16 août.
—
« Crois que les actions
les plus ordinaires faites dans l'intention de sauver les âmes
« sauvent les âmes.
« Crois-le bien.
« Il faut croire parce
que cela honore Ma Puissance
« et Ma Bonté. »
748.
[I,251] —Lyon. Dans
un bar rempli dé foule. —
« Dis-Moi ici un Pater
noster.
« Ce sera le seul qui
M'y sera dit d’ici combien de temps ! »
749.
[I,252] — Dans une
église près de la gare. —
« Raconte-Moi ce qui t'a
intéressée ou ce qui t'aurait peinée.
« On croît qu'il faut Me
parler dans un langage spécial,
« c'est pourquoi on
s'abstient.
« Mais si l’on savait
combien J'aimerais qu'on vînt à Moi simplement
« et avec un peu
d'affection !...
« O vous, qui êtes Mes
amis plus délicats, venez apaiser Ma faim de vous. »
750.
[VII,217] — 18 août.
— Quittant La Louvesc, dans le car pour Annonay. —
« Sois joyeuse;
toujours. Ton coeur dans le Mien, brûlant. Je t'aime à la « Folie » : est-ce que
la Folie de la Croix ne te le prouve pas? »
Lyon. A l’église.
—
«... Traitez-Moi comme
le plus intime, qui non seulement excuse les fautes qu'on Lui confie, mais prend
sur Lui ces fautes, afin d'en obtenir le pardon du Père. »
751.
[VII,218] — 19 août.
— Lyon, en gare pour Le Fresne, je songeais que j'allais retourner au
cadre habituel et à tous mes défauts : « Change mon âme, donne-m'en une
autre, Seigneur. » —
« Travaille plutôt à la
modifier. Quitte-toi. Quitte ta propre habitation pour demeurer en Moi. Établis
ta pensée et ton activité en Moi. »
752.
[VII,219] — 23 août.
— Nantes, après la communion. —
« Aujourd'hui, vis en
M'offrant des consolations pour le baiser du perfide Judas qui M'a tant peiné,
Moi, la Délicatesse.
« J'étais déjà brisé par
Mon agonie, quand ce nouveau brisement du coeur vint M'atteindre.
« C'était un ami, un
choisi, tu comprends? un témoin de Mes épanchements intimes. Le coup en fut plus
douloureux.
«Si tu prenais ainsi,
chaque jour, un but de réparation, ta vie spirituelle en serait plus ardente.
Veux-tu essayer ? »
753.
[VII,220] — 24 août.
Le Fresne, tandis que je recevais des invités. —
« Reçois-les comme tu Me
recevrais Moi-Même. Imagine les soins que ta tendresse Me donnerait. Donne-leur
ces mêmes soins. »
754.
[VII,221] — 27 août,
après la communion. —
« Cette personne quitte
l'église sans faire d'action de grâces, et elle passera la journée sans se
souvenir de la grâce que Je lui ai faite ce matin.
« Pense à Moi, d'ici
demain. Cause avec Moi. Remercie-Moi. Aime-Moi.
« Offre toutes tes
actions pour sauver les pécheurs..., puisque Je suis là, dans ta vie. Quand une
personne est chez toi, tu ne la laisses pas seule ? Vis donc en Ma Présence. »
755.
[VII,222] — 31 août
1939. —
« Aujourd'hui, tu
honoreras Mes mains percées par Ma Folie d'Amour. Pendant ton jour, tu Les
regarderas, tu Les aimeras. Tu les placeras dans les tiennes et sur ton coeur.
« Tu demanderas au Père
de bien vouloir en répandre le sang sur le monde en guerre, sur les pécheurs,
sur les dirigeants des nations, comme sur les toutes petites âmes humbles et
cachées, qui ont besoin de Mon secours pour augmenter Sa Gloire.
« Augmenter la Gloire de
Dieu, quel idéal pour une âme, soeur de la Mienne !... »
756.
[VII,223] — 2
septembre 1939. — Tandis que je pliais mes couvertures. —
« Offre-Moi tes actions
les plus ordinaires, les plus petites, comme un bouquet de fleurs des champs.
Est-ce qu'on ne les aime pas, ces petites fleurs des champs? Tresse-M'en une
couronne. Pour une tresse, il en faut beaucoup.
« Ne te lasse pas de Me
les poser sur le front, Mon front déchiré par les épines.
« Bien sûr, tu
obtiendras ainsi de la force pour les pauvres soldats qui partent aujourd'hui.
(Mobilisation
générale.)
« C'est la communion des
saints. La Source, c'est Moi, le premier Saint.
« Remercie-Moi pour tant
de grâces. On trouve tout naturel que Je donne, et l'on ne remercie pas, ou peu.
« Mais Mon Coeur aime à
être remercié. Cela réchauffe l'Amour. C'est un mot d'amour. »
757.
[VII,224] — 4
septembre, premier jour de la guerre. —
« Demande à saint Michel
de se mettre à la tête des armées françaises, comme il s'était mis à la tête des
armées des bons Anges pour terrasser les mauvais. »
758.
[VII,225] — 7
septembre. — Je m'humiliais de tant de distractions. —
« Offre-les-Moi quand
même. C'est encore quelque chose de toi. Donne, pour que Je répare. Mets-toi
souvent devant Moi, Ma très petite. »
759.
[VII,226] — 12
septembre. — En disant le chapelet pour la France : « Grâces du
mystère, descendez dans nos âmes. »
« Dis cela trois fois,
en l'honneur de chacune des Personnes de la Sainte Trinité, et chacune
t'exaucera. »
« Oui, il y a beaucoup
de munitions à distribuer. Mais, pour cela, il faut qu'il y ait des fabriques.
Sois comme une fabrique de prières et Je les dispenserai.
« Sinon, comment
ferai-Je ma distribution, si Je n'ai pas de réserves ? »
760.
[I,253] — 13
septembre. — Après des visites qui m'avaient retenue tout un jour.
« Ne retourne pas au
monde,
« si tu revenais
mondaine, Je n'aurais plus ta pensée. »
761.
[I,254] — 14
septembre. — Comme je me sentais intimidée de passer le matin avec le
Père :
« Tout ce qu'a accompli
le Fils a été voulu par le Père.
« Qui est l'ami du Fils
est l'ami du Père.
« Qui aime le Fils
« aime aussi le Père. »
762.
[I,255] — 15
septembre. —Comme je priais.
« Si vous aviez la Foi !
« Ce que vous obtenez en
des années de prières, vous l'obtiendriez en une seule demande.
« Croyez donc que Je
vous écoute, « que Je vous exauce toujours
« en une manière que
vous ne savez pas, mais qui est une réponse à votre prière. »
763.
[I,256] — « N'aie que
des bontés dans tes pensées : tes actes seront meilleurs. »
764.
[VII,227] — 19
septembre. —
« Si tu souffres seule,
tu es misérable. Si tu souffres unie à Mes souffrances, tu es riche.
« Ta puissance peut
sauver la face de la terre, augmenter le nombre des chrétiens, et réduire les
mauvais. »
765.
[II,140] — 20
septembre. — A la campagne.
« Quand un jour se passe
où tu n’aies pas pensé à Moi,
« que ta douleur soit
grande « de crainte que Ma douleur soit encore plus grande. »
« Pourquoi ne
créerais-tu pas un nouveau genre ?
« Charmer pour glorifier
Dieu. »
766.
[VII,228] — 24
septembre. —
« Tous les noms les plus
beaux sont encore au-dessous de la Beauté de Ma Mère. Tu rappelles : « Astre
d'or, Fontaine scellée, Fleur parfumée... »
« On ne peut dire sur
terre qu'une très petite partie d'Elle. Je te dis cela pour te donner confiance.
»
767.
[VII,229] — 26
septembre. A mon temps d'arrêt. —
« Quand tu te mortifies,
c'est comme si se renouvelait Ma flagellation devant le Père pour les pécheurs.
Comme si ton corps était Mon Corps.
« Vous êtes Mes membres,
tu comprends ? J'épouse vos actions quand vous Me les donnez, et plus réellement
que tu ne le supposes. »
768.
[VII,230] — 29
septembre. Le Fresne. A la messe. —
« Quand tu n'aurais
employé la messe qu'à chasser les distractions, tu M'aurais quand même fait
plaisir. Je sais. »
Tandis que je Le
cherchais. —
« Si Je ne te parle pas,
ce n'est pas que Je sois occupé ailleurs. Je suis également présent en tous
lieux, M'occupant de chaque âme comme si elle était seule au monde.»
A mon temps d'arrêt
—
« Aujourd'hui, tu
M'adoreras dans l'Hostie que saint Pierre donna à Ma Mère, et qui demeura dans
son coeur, le premier des Tabernacles.
« Unis-toi à son amour
fidèle. Vois bien cette Hostie, dans ce coeur. »
769.
[I,257] — 10 octobre.
—
« Ne traîne pas ton
passé constamment avec toi s'il t'alourdit et t'empêche d'approcher quand tu
viens à Moi,
« mais jette-toi
spontanément
« comme tu es
« dans Mes bras pour y
goûter la joie : est-ce que Je peux te donner autre chose ? »
770.
[I,258] — « Tu n'es pas
surprise d'avoir chaque jour à enlever la poussière sur tes meubles :
« Ne sois donc pas
étonnée d'avoir à enlever chaque jour les poussières de ton âme.
« Aide-toi pour cela des
indulgences.
« Il faut s'en servir. »
771.
[VII,231] — 13
octobre 1939, tandis que je récitais un acte de charité. —
« Et si c'est là, faire
un acte de charité, pourquoi ne pas le faire plus souvent ? en Ma Présence ? Je
suis présent partout où tu es. Penses-y. »
A mon temps d'arrêt.
« Si un grand artiste
venait te voir dans ta maison, dans ton jardin, est-ce que tu ne lui confierais
pas avec joie tous tes travaux, tous tes projets de travaux ?
« Confie-Moi ton âme.
Mets sa sainteté à la charge de Mon Coeur. Il sait, et Il te sait, Ma Gabrielle.
»
772.
[VII,232] — 17
octobre. — Il me semblait que mes matins consacrés au Père étaient plus
distants.
« Mais pourquoi ne
crois-tu pas que le Père et Moi, nous ne formons qu'Un ? »
« Les autres? Que peut
compter leur jugement pour toi ? Vis pour Moi. »
773.
[I,259] — 18 octobre.
—
Je lisais dans Joséfa
Menéndez : «
Si les âmes vivaient constamment unies à Moi comme elles Me connaîtraient mieux.
» Moi : « Seigneur, qu’est-ce que s’unir à Toi ?»
« C'est penser à Moi.
« C'est causer avec Moi
comme avec son meilleur doux ami.
« C'est chercher Mes
intérêts.
« C'est souffrir pour Ma
cause.
« C'est prendre le souci
de Mon règne.
« C'est se souvenir de
Mes souffrances.
« C'est laisser dériver
son amour
« dans Mon amour
« à chaque moment de la
vie et c'est tout ce qui découle de tout cela. »
774.
[I,260] — « Aime-Moi
comme tu peux : Je parachève. »
775.
[I,261] — 19 octobre.
—
« Fais attention au
saint du jour.
« Il y a fête pour lui
au ciel.
« Il a des grâces à
donner ce jour-là... si on les lui demande.
« Unis-toi aux fêtes du
ciel
« ...en attendant. »
776.
[VII,233] — 21
octobre. Nantes. —
« Quand Je te demande de
répéter souvent : « Je sais que Tu es là, je T'aime », c'est un exercice de
piété. Tu sais, on fait faire l'exercice aux soldats jusqu'à ce qu'ils sachent
bien leurs mouvements.
« C'est ainsi dans la
vie de l'esprit : à force de répéter, de reprendre, on arrive à l'élan. Et c'est
tout simple ensuite. Mais il faut l'exercice. »
777.
[VII,234] — 26
octobre. Après-midi mondaine et médisante, je Lui en demandais pardon. —
« Prie pour réparer.
Souviens-toi de la poussière que chaque jour il faut effacer sur tes meubles.
Chante-Moi un cantique
en réparation de ces fautes. »
778.
[I,262] — 28 octobre.
Après la communion. — « Si à chacune de tes actions de grâces, tu demandais
à Ma Mère de t'aider, J'y trouverais une grande joie ! »
779.
[I,263] — Devant un
ravissant lever de soleil sur Veau, je chantais : « Qu’il est admirable
le nom du Seigneur ! » —
« N’est-ce pas que Mes
spectacles sont les plus beaux de la terre ?
« Je les fais pour vous.
« Ah ! si vous saviez
seulement les regarder...
« M'en remercier...
« Y trouver Mon amour.
Toi, paie-Moi. »
780.
[VII,235] — 28
octobre. Le Fresne. — Comme je Le remerciais de me donner les moyens de
me chauffer tandis que je cousais des ornements :
«
Ne dois-Je pas réchauffer Ma petite ouvrière? Mes serviteurs sont toujours
récompensés tôt ou tard. »
781.
[I,264] — 3 novembre.
— Devant le feu. —
« Tu vois, rien ne brûle
sans contact.
« Approche-toi de Moi.
« Unis-toi à Moi.
« Unir signifie :
devenir un. »
782.
[I,265] — 6 novembre.
En ville. — Je passais devant une église.
« Pourquoi n'entres-tu
pas Me voir ?
« Et si J'avais quelque
chose à te dire ?
« Tu ne passerais pas
devant la maison du plus intime ami sans y entrer en courant de joie.
« Tu t'arrangerais même
pour mettre sa demeure dans ton trajet.
« Cependant, cet intime
ami ne t'attendrait pas avec autant de désir que ton Sauveur.
« Entre. Cela ne te
retardera pas. Tu vois comme Je t'aime. »
783.
[I,266] — « As-tu choisi ?
« Est-ce Moi que tu veux ? Fais-tu ta
vie pour toi ?
« ou pour Moi ?
« Le Père et Moi attendons vos
réponses. »
784.
[VII,236] — 13
novembre 1939. — Nantes, N.-D., 5 h. 45, chemin de Croix. —
« Même quand tu
M'enfermes
dans ta pensée, c'est comme si tu Me gardais et soulageais Mon Corps. C'est
comme si tu M'honorais tout entier dans une sépulture vivante. Tu comprends? Tu
M'accueilles. Et ce n'est pas pour toi un grand
effort de penser à Moi !... »
785.
[VII,237] — 15
novembre. Heure sainte. Seule à Saint-Clair. —
« Toi qui t'es promenée
(à Jérusalem) dans le jardin de Mon agonie, approche-toi de Moi.
Console-Moi. Charme-Moi.
« Offre Mes Sueurs au
Père pour la conversion des pécheurs et la délivrance du Purgatoire.
« Toi, Ma privilégiée,
prie avec Moi. Prions ensemble.
« Offrons les sueurs de
Ma Mère, qui, de loin, partageait Ma douleur... Tu vois bien, Moi, dans le
jardin ?
« Rappelle-toi la scène.
Vois Mon Coeur presque mourant, tendant toute Sa volonté à sauver le monde! »
786.
[I,267] — 16
novembre. —
« Craindre ? Bien sûr :
il faut craindre Mes jugements,
« craindre devant Ma
Loi,
« craindre devant la
grandeur de Ma Divinité.
« Mais il ne faut pas
avoir peur de Moi dans ta vie.
« Je suis toute bonté,
tout amour, toute miséricorde.
« Approche de ton
Buisson ardent : il brûle sans se consumer. »
787.
[I,268] — 19
novembre, 5 h. 30. Chemin de la Croix. —
Je disais :
« Je crie si fort
mon amour que Vous n'entendrez pas les coups de marteau. »
« Que J'ai besoin d'être
consolé !
« Condamné à mort... à
cette mort... sais-tu ce que c'est ? »
« Je voudrais l'être,
Seigneur, pour Vous en offrir l'émotion. »
« Alors, offre-Moi déjà
ton acceptation à mourir
« pour obéir à la Loi
divine,
« pour la glorification
de Dieu,
« pour la diminution du
mal sur la terre,
« pour l'exaltation de
la Croix.
« Rappelle-toi : quand
Ma Croix a glissé dans son trou, le bruit du choc fut entendu dans les limbes où
tant d'âmes attendaient la venue du Sauveur.
« Elles tressaillirent
de joie et d'espérance.
« Quand l'amour de la
Croix entre, s'enfonce dans une âme, elle vit dans une joie que le monde ne
connaîtra pas,
« lui, qui n'a que des
plaisirs; mais la joie est à Moi
« et aux miens, Mon
amie. »
788.
[II,141] — 22
novembre. — J’étais lasse de contempler.
« C’est aussi pour cela
qu’il y a la prière vocale :
« Une manière de prier
repose de l’autre et l’on demeure près de Moi.
« Il ne faut pas que ta
gaieté s’en aille.
« Elle t’est nécessaire
pour t’en voler dans l’au-dessus. »
789.
[II,142] — En
micheline je passais près de N.-D. S. M.
« Dis un Pater en union
avec Ma Mère.
« Imagines-tu comment
Elle la disait, cette prière, composée par son Fils ?
« Et combien Elle la
disait souvent ?
« Imagines-tu la Joie de
la Divinité à la lui entendre si bien dire ?...
«
Consolatrice, sois cela.
« Un jour, on fondera
autour de Moi un groupement de consolatrices.
790.
[VII,238] — 22
novembre. Nantes. —
« Merci de M'avoir
préparé des habits, hier.
« Merci de M'avoir
distrait et réjoui. » (J'avais cousu des ornements et reçu à dîner trois
Prêtres soldats. )
Saint-Clair. Heure
sainte.
« Est-ce si compliqué de
vivre toujours en Moi? Ne suis-Je pas ton Créateur? Celui qui t'a faite ce que
tu es ? Est-ce que, Moi, Je n'ai pas mis Ma Présence en toi? Pourriez-vous être
dans un lieu où Je ne sois pas ?
« Et, si tu te rappelles
Mes bienfaits accumulés depuis ta naissance, ton coeur peut-il se distraire
facilement de Moi?
« Et, si tu te souviens
de Mes souffrances d'une mesure si comble te prouvant Mon Amour, peux-tu faire
autre chose que de te donner à l'Amour dans la totalité de ton être : jusqu'à la
fin?»
Chemin de Croix,
deuxième chute : « Seigneur, je voudrais tant Vous aider!
»
« Mais tu M'aides, quand
tu travailles à devenir meilleure, à surveiller tes habitudes défectueuses. »
791.
[VII,239] — 27
novembre. Avent. —
« Tu sais qu'au Ciel, il
n'y paraît aucune tache, aucune imperfection.
« Oh! vivons ensemble,
Ma Gabrielle. C'est un grand moyen de réparation, de supplication, de
conversion.
« Tiens-Moi toujours
compagnie. Ce serait si triste : Je serais en toi, en ton intime toi, et tu ne
Me répondrais pas ? Tu ne Me parlerais pas ?
« Je ne te laisse jamais
seule. Je t'habite. Toi non plus, ne Me laisse jamais Seul dans ton coeur. »
792.
[VII,240] — 28
novembre, Notre-Dame, après la communion. —
« Aujourd'hui, tu feras
attention à tout ce que prononcera ta langue.
« Tu te rappelles : «
celui qui ne pèche pas par les paroles est un homme parfait ». Cherche cette
perfection avec amour pour Me plaire. Oh! comme J'aimerais Ma petite Fille
parfaite... Vers midi, regarde où tu en es.
« Encourage-toi. Une
surveillance, c'est veiller par-dessus toutes choses. Surveille ton Ciel
pardessus tes occupations de la terre. »
« Te rappelles-tu ? Tu
étais petite, tu dormais dans le lit de ta maman. Je t'avais dit : « Chaque
soir, tu Me raconteras ta journée », et tu avais chassé cette pensée, croyant
que tu te Tétais imaginée. »
« Seigneur, combien
je serais sans doute plus près de Vous maintenant, si je m'étais approchée de
Vous tous les jours de ma vie... »
« Nous rattraperons le
temps perdu. »
793.
[VII,241] — 29
novembre. —
« Recommande-Moi, dans
ton coeur, tous ceux qui ne sont pas dans Mon Amour.
« A 3 heures, salue- Moi
d'un mot d'amour, en souvenir... »
794.
[I,269] — 3 décembre.
—
« Tu vois cette grosse
porte en fer et en bois épais ?
« Comme elle est lourde
!
« C'est une porte faite
avec de la peur et de la méfiance que l'âme pose devant elle.
« Comment pourrais-Je
entrer à cause de cette porte ?
« O vous, Mes intimes !
ayez grande confiance dans Ma richesse d'amour.
« Alors, Je Me
précipiterai avec la chose que vous désirez,
« car vous serez
irrésistibles. »
795.
[I,270] — Tandis que
je cousais des chasubles. —
« Là-bas au front, ou
là-bas en Afrique, Je serai content d'avoir des ornements confectionnés par Ma
petite fille.
« Tu sais comme un père
est fier et heureux de ce que lui offre le petit enfant ?
« Peut-être, ce n'est
pas très bien fait...
« Cela pourrait être
plus joli... mais le petit enfant a travaillé de tout son coeur
« dans le but de faire
plaisir à son cher père, alors...
« Est-ce que cela ne
vaut pas mieux qu'une perfection faite sans aucune affection ?
«Ah ! Votre tendresse...
« comme Je la cherche en
vous...
« en vos oeuvres !... »
796.
[II,143] — 4
décembre. — Après la Communion.
« Cherche la
perfection.·
« Poursuis-la dans
chacune de tes actions,
« Au début, cela semble
difficile.
« Ensuite, on reconnaît
que toutes Joies sont là :
« la Joie de M’avoir
plus, qui entraîne toute autre. »
797.
[II,144] — J’avais
eu, dans une conversation, beaucoup de peine à retenir une parole moqueuse.
Cependant, la voix disait :
« Pour me faire plaisir.
»
Après la tentation :
«
Tu vois ? maintenant, tu es contente ?
« Comment pourrais-tu
comparer le plaisir d’avoir dit cette parole désagréable
« avec la Joie d’avoir remporté la victoire ?
« Ces petites victoires
ont des récompenses éternelles.
« Penses-y. »
798.
[II,145] — « Ne perds
pas ton temps en des pensées pour toi.
« Ne suis-je pas là pour
veiller à toi ?
« Que tous tes petits
instants se transforment en affections
« comme des cantiques où
je puiserai ton amour et de l’amour pour les pécheurs,
« et des grâces à donner
« et pour le Purgatoire.
« Qu’en reste-t-il de
toutes les pensées que tu as bercées
« pour les choses de la
terre ?
« Quelle ne serait pas
ta fortune si toutes avaient été métamorphosées en élans vers Moi ?
« Réfléchis bien. »
799.
[VII,242] — 5
décembre 1939, après la communion. —
« Aujourd'hui, fais par
Ma Mère cette prière : « Donnez-moi la sainteté, et, malgré ma petitesse,
donnez-moi de sanctifier les autres. »
« Si, en disant cela, tu
crois être exaucée, tu le seras. Rappelle-toi, Ma Gabrielle, Je suis infiniment
puissant. »
800.
[VII,243] — 8
décembre. —
Pendant la procession
chez les Fidèles Compagnes, un tendre et doux reproche de la Très Sainte Vierge.
« Pourquoi as-tu attendu
si longtemps pour te donner à Moi comme une petite enfant ?... »
(Et en esprit je
pleurais sur Son épaule; c'était tout simple et tout vrai.)
801.
[VII,244] — 9
décembre. — Chemin de Croix, 5 h. 30, station des Filles de Jérusalem.
—
« Sanctifie-toi pour
sanctifier les autres. Sanctifier les autres, c'est Me donner aux autres, car le
Saint, c'est Moi.
« Et Moi, Saint, Je
sanctifie. »
802.
[VII,245] — 10
décembre. 5 h. 35, onzième station. — Dépouillement. —
« Oui, enlèvement de la
peau, en même temps que les vêtements : tu as vu des victimes ainsi préparées...
J'ai été cela... »
1 heure
— Je demandais pardon
pour les fautes échappées dans le matin et des grâces pour l’aprèsmidi.
« C'est tout le passé
que représente ton matin. Et le reste du jour, c'est l'avenir, jusqu'à ta mort.
Fais souvent cette prière. »
803.
[VII,246] — 12
décembre. —
« Aime. Aime. Fais
souvent des actes d'amour.
« Pense à la joie de
pouvoir M'aimer.
« Songe au malheur du
damné qui ne peut que Me haïr! Ne plus pouvoir aimer Dieu, c'est l'épouvantable
chose... »
Après la communion
— Dans
l’avenue.
« Quand tu vas voir de
petits enfants, tu as toujours quelque objet pour le leur offrir. Moi qui suis
Dieu, le Riche, est-ce que Je pourrais entrer dans une âme et ne rien lui
laisser ?
« L'âme ne voit pas, ne
sent pas Mes dons. Mais les Anges les voient. Tu es heureuse quand ces petits te
disent merci joyeusement. Remercie-Moi donc avec la même simplicité et attends
tout de Ma puissante Libéralité. »
Heure sainte.
— Sainte Croix.
«
Sois bien avec Moi, dans
le sein de Ma Mère, pendant cet Avent.
« Adore-Moi là, où Je
suis vivant comme au Ciel.
« J'attends là, que Ma
formation humaine soit complète pour sauver les hommes. Les hommes ne se
doutaient pas que leur Sauveur était si près d'eux. « De même, dans le
tabernacle, combien peu pensent que Je suis là!...
« Sois avec Moi, en Ma
Mère, et laisse-toi former par Elle.
« Grande est Mon
impatience à sortir de Ma prison pour M'approcher de vous!
« Que grande aussi soit
ton impatience à obtenir, malgré ton misérable dénuement, le parfait état de
l'âme qu'est la sainteté. Toi seule, tu es impuissante. Mais Ma Mère a des
secrets. Elle les a pris en Moi. Elle opère sur ceux qui le lui demandent : Elle
est si bonne !
« Maintenant, dis-Moi
des Pater et des Ave. J'en ai besoin pour les pauvres pécheurs :
Mes fabriques de prières sont vite épuisées dans leurs réserves.
« Ne te laisse pas
distraire de Moi. Sois toute devant Moi, en Moi, car Je suis Tout devant toi, en
toi. Prie ainsi, sans te lasser. »
804.
[I,271] — 22
décembre. —
«Prie beaucoup pour les
autres. Elargis tes demandes.
« Moi, Je Me charge de
toi : les gouvernants, les missions, les peuples.
« Mon Règne partout. »
805.
[I,272] — 24
décembre. Au clair de lune dans les avenues. —
Joyeuse de Noël dans
quelques heures :
« Oh oui ! réjouis-toi ! sais-tu ce qu'était la terre avant Ma venue ?
« Il y avait Dieu et il
y avait les hommes.
« Maintenant Dieu est
devenu l'un des hommes,
« l'un de vous...
« Quel amour !
« Quelle union possible
entre vous et Lui...
« Sens-tu bien la
différence ?
« Remercie-Moi de toutes
tes forces et sois Mienne plus que jamais. »
806.
[VII,247] — 24
décembre, après la communion. —
«
Voici le Sauveur, le Messie, appelé, désiré. Le Sauveur du monde, le Sauveur de
chacun, de toi.
« Demande-Moi de te
sauver de tes fautes quotidiennes, de tes habitudes répréhensibles, du mauvais
toi-même, et Je t'en sauverai. Cherche à multiplier les actes de charité, à
éviter les fautes de la langue. Dis-toi : « Il sera content. »
807.
[II,146] — Noël à la
cathédrale.
« Chrétiens
d’aujourd’hui !
« D’autres ont passé
avant vous.
« D’autres encore vous
succéderont, ajoutant devant le Père des âmes aux âmes.
« Chrétiens
d’aujourd’hui !
« Rendez-moi donc,
pendant votre court passage,
« le maximum de votre
amour pour Ma Gloire !
« Oh ! que votre époque
soit pour Mon Coeur
« la douce époque,
« celle de la riche
moisson. »
808.
[II,147] — Après la
Communion.
« Cherche à éviter les
plus petites fautes.
« C’est là ton travail,
puisque tu es appelée à la sainteté
« et que la sainteté est
l’absence de toute souillure consentie.
« Travail d’amour.
« D’amour, tu comprends
? »
809.
[VII,248] — Noël
1939, messe de minuit. —
« C'est maintenant...
Nais avec Moi à une nouvelle vie.
Surveille. Veille.
« Tiens-toi pure
d'intention. »
810.
[I,273] — 26
décembre. Après une réunion de jeunesses. —
« Prends ton âme dans tes mains
« et regarde ta journée.
« Pèse l'amour que tu
M'as donné au cours des heures.
« Rappelle-toi : vous
serez jugés sur l'amour. »
811.
[I,274] — Après la
communion. —
« Cherche à éviter les
plus petites fautes.
« C'est là ton travail
puisque tu es appelée à la sainteté
« et que la sainteté est
l'absence de toute souillure consentie.
« Travail d'amour,
« d'amour, tu comprends
? »
812.
[I,275] — Chemin de
la Croix, 1re station. —
« Tu Me condamnerais à
une certaine mort si, dans ton esprit, le fouillis des pensées terrestres
obscurcissait la pensée de Moi. »
[Les suivants
entretiens sont du 1939, sans indication du mois:]
1940
817.
[III,4] — Ier janvier
1940. Après la communion — Comme je Lui demandais un mot d’ordre
pour l’année:
« Orare »
« Un ».
818.
[VII,249] — 2 janvier
1940. — Après la journée bien médiocre. —
« Tu vois bien que par
toi seule tu ne peux rien! Jette-toi chaque matin dans Mes bras et demande-Moi
la Force, pour bien faire attention aux petits détails. Tu sais bien que la vie
est faite de petites choses ? Ne compte plus sur toi. Compte sur Moi. »
819.
[VII,250] — 3
janvier. — Notre-Dame, 5 h. 30. Chemin de Croix. —
« Considère le long de
Mon chemin Mes sentiments d'abandon envers le Père. Mes désirs de votre salut.
Demande-Moi l'amour de la croix. Pour Me ressembler. Pour obéir au Père. »
A mon temps d'arrêt,
contre les paroles inutiles.
«
Et Moi, pendant trois
heures sur la Croix, Mes trois dernières heures de vie, on n'a pu compter que
sept paroles !... »
820.
[II,148] — 5 janvier
1940.—
« Tu as moins de jours
devant toi que tu n’en as derrière.
« Passons donc ces
derniers temps de ta vie « comme deux êtres qui correspondent étroitement dans
de grands désirs avant de se voir.
« Ma petite amie,
« n’es-tu pas aimée
comme une toute petite ? « la plus misérable ? »
821.
[VII,251] — 6
janvier. — Notre-Dame, pendant un sermon. —
« Fais bien attention à
tout le bien que tu pourrais faire par ta conversation... »
822.
[I,276] — 17 janvier
1940. —
« Tu ne Me sens pas
toujours de la même manière,
« mais que l'obscurité
ne t'empêche pas de marcher.
« Humilie-toi et marche
fidèlement. Marche,
« Tu ne Me vois pas. Tu
ne Me sens pas, mais Je suis là, tout amour
« te tendant les bras.
« Rien ne Me distrait de
vous sur la terre, «les idées, les pensées des hommes sont courtes
« et l'on Me juge
ainsi...
« Je suis l'Etre stable,
inchangeable.
« Je suis la Présence.
« Je suis le Regard.
« Je suis Celui qui
contient tout.
« Je suis l'instant
comme Je suis l'Eternité.
« Je suis la Richesse
d'amour.
« Je suis Celui qui
appelle afin que vous veniez sans crainte vous jeter sur Mon coeur.
« J'appelle.
« Toi, au moins, sois la
réponse. »
823.
[VII,252] — 19
janvier. —Dans le train pour Aies, je voyais sous le soleil couchant, à
Vogué, sur les montagnes, de toutes petites églises et je pensais :
« Dieu descend chaque
matin du Ciel, pour ces pauvres villages! » Il m'a dit :
« Toi, descends de tes
hauteurs » (m'invitant au désir d'humilité).
824.
[VII,253] — 22
janvier, Aies, Gard. —
« Prends Ma tête couronnée d'épines dans
tes deux mains, et offre au Père toutes les gouttes de Mon Sang pour les pauvres
soldats qui combattent.
«
Mon Sang est un
apaisement, une purification, une force : si tu savais !... »
825.
[II,149] — 26
janvier. — Dans le train glacé. Valence. —
« Si J’avais un autre
moyen pour te rapprocher de Moi
« que la souffrance,
« Je te le donnerais. »
826.
[II,150] — Quarante
Heures.
« Est-ce que tu ne
comprends pas que Mon union avec l’âme doit se resserrer
« à mesure que cette âme
approche de l’Éternité ?
« Fais des efforts, afin
de n’être plus en toi, mais en Moi.
« Tu as été touchée
quand tu as lu « que j’étais dans l’Évangile sous l’espèce des mots ».
« Combien davantage
suis-Je présent sous les espèces humaines !
« Vous qui vivez dans la
Grâce...
« oh ! ne nous quittons
pas ! »
827.
[II,151] — Dans un
doute.
« Tu admets pourtant
bien qu’il y a dans ton corps une âme ?
« et cependant tu ne
vois pas ton âme.
« Alors, pourquoi as-tu
tant de difficultés à admettre que J’habite en toi en état de grâces malgré que
tu ne Me voies pas ?
« Je suis là.
« Ne me laisse pas seul.
« Cause avec Moi. »
828.
[VII,254] — 27
janvier. Nantes. —
« J'aurais pu vous
aimer, vous, Mes créatures, mais vous aimer avec moins de force. Aujourd'hui,
loue-Moi de ce surplus, de cet excès. Remercie, et invite Ma Mère à t'aider. »
829.
[VII,255] — 1er
février 1940, N.-D. —
« Il y a les âmes qui ne
communient qu'à Pâques.
Il y a celles qui Me
reçoivent aux grandes fêtes.
Il y a celles qui
communient tous les jours. De même, il y a bien des degrés d'amour, bien des
nuances de délicatesses dans Ma grande famille d'âmes.
Sois de celles qui Me
charment d'un amour pur et désintéressé. »
830.
[I,277] — 2 février,
au matin. —
« Rendre l'âme. » C'est
un mot juste. Je vous l'avais donnée.
« J'y avais apporté tant
d'amour...
« Il faut Me la rendre
avec toute l'affection, toute la tendresse dont vous êtes capables, pour honorer
Mon amour premier.
« Quand Je viendrai la
cueillir, cette chère âme,
« qu'elle Me donne son
brisement
« comme un parfum. »
831.
[I,278] — 4 février.
— En pensée j’essayais de Le consoler quand Il était tellement défiguré
par les coups et je me demandais : « Est-ce que je L'aimerai autant
glorifié ? » Il m'a répondu :
« N'as-tu pas le même
coeur quand tu as ta robe des grandes fêtes ? »
832.
[VII,256] — 8
février. — Quarante Heures, aux Réparatrice. — Je contemplais la
descente de croix.
« Mets l'humanité
entière avec Moi sur les genoux de Ma Mère, afin qu'Elle panse nos blessures,
qu'Elle referme nos plaies, qu'elle nous embaume pour la Résurrection. »
833.
[VII,257] — 9
février. Notre-Dame. — Chemin de Croix, quatrième station. —
« En M'embrassant, Ma
Mère a reçu la force d'assister à la mort affreuse de son Fils. »
Après la communion.
« Tu es Mon véhicule,
mais tu n'es qu'un véhicule » (me faisant comprendre que ce ne sont pas mes
mérites qui me procurent Ses faveurs).
834.
[I,279] — 18 février.
— Chemin de la Croix, 2e station. —
« Reçois ta croix de
chaque jour,
comme J'ai reçu la
Mienne, avec un grand amour.
« Je ne dis pas : « N'en
sens pas la souffrance. »
« Je dis : « Arrive peu
à peu à aimer la souffrance. »
« C'est la souffrance
qui rapproche de Moi et nul ne pourra M'égaler
« dans Mes innombrables
souffrances. »
835.
[I,280] — 18 février.
A l'élévation. —
«
Je suis Celui qui expie.
« Mets toutes tes fautes
depuis les premières sur l'autel
« et à l'oreille du
Père, tendrement, dis-Lui ta contrition. »
836.
[I,281] — « Il semble
qu'il y ait deux dieux :
« Celui du ciel
« et celui de la terre
qui est l'argent.
« Toi, ne te sers
« de celui-ci que pour
servir ton Sauveur et le prochain pour Lui. »
837.
[I,282] — « En toute
action mets ta petite part de bonne volonté
« et attends de Moi tout
le reste. »
838.
[I,283] — « Tout
chrétien en grâce est un autre Christ.
« On dit parfois qu'il y
a plusieurs hommes en certains hommes.
« Le Christ a été tous
les hommes.
« Il a porté tous leurs
péchés.
« Unis-toi à Lui quand
Il a été toi,
« quand Il s'est chargé
de tes fautes.
« On ne peut comprendre,
ici-bas, la con-pénétration du Christ en chacun :
« C'était un Dieu dans
un homme. Sa puissance de salut était infinie, sa Divinité n'ayant jamais
quitté son humanité.
« Traitez-Moi comme le
plus intime qui non seulement excuse les fautes qu'on Lui confie,
« mais prend sur Lui ces
fautes afin d'en obtenir le pardon du Père. »
839.
[VII,258] — 20
février. — Je L'appelais « Seigneur très doux ».
« Oui, adresse-toi à
chacune de Mes qualités. Donne-toi à elles, l’une après l'autre. Car Ma Douceur
égale Ma Force, et les vertus de Mon Ame invoquées imprègnent les âmes. »
Dans le train pour le
Fresne.
«
Ne t'est-il jamais venu à l'idée que Je respecte l'homme ? Je respecte sa
volonté. J'attends de lui l'amour. Mais Je ne le force pas... Je lui donne tout
ce dont il a besoin, mais J'attends sa reconnaissance... Je me tiens là, près de
lui, invisible, silencieux, comme un Pauvre qui désire une aumône...
« Il faut que vous
fassiez le premier pas... Mais avec quelle joie Je ferai tous les autres!... »
840.
[VII,259] — 21
février. — Nantes. Clôture des Quarante Heures, aux Dames
blanches. — Comme on sortait le Saint Sacrement pour L'emporter autour de
la chapelle.
« Tu vois combien, Je
suis docile aux gestes du Prêtre. Je sors. Je rentre à son gré. Et cependant Je
suis le Créateur du Ciel et de la terre...
« Sois soumise à Moi,
soumis. Accepte tout de Ma volonté. »
841.
[VII,260] — 24
février, après la communion. — Je Lui demandais de graver dans mon coeur
les sentiments de foi, d'espérance et de charité.
« Je le fais quand l'âme
croit que Je vais le faire. Mais il faut ensuite que vous fassiez grandir Ma
semence.
« Une gravure ne sert à
rien à moins qu'on ne la regarde souvent, et qu'on fasse vivre en soi les
sentiments qu'elle inspire. »
842.
[VII,261] — 27
février. —
« Tu donnes trop
d'importance aux choses de la terre. Pas assez aux choses du Ciel.
« La terre n'est
qu'accidentelle. Le Ciel est ton but.
« Ce n'est pas le Ciel
qui est accidentel : il dure toujours.
« Ce n'est pas la terre
qui est ton but; elle n'est qu'un passage rapide. En toute action, vois ton
Éternité. »
843.
[II,152] — 29
février. — Heure sainte.
« Commence par demander
pardon pour tes fautes, en t’unissant à Moi dans la Grotte.
« Pardon pour tes
médisances.
« Pardon pour tes
mensonges vaniteux, tes exagérations de la langue.
« Pardon pour ton coeur
sec devant tant d’offenses du monde qui, profondément, M’atteignent.
« Pardon de tes
indifférences à Mes intérêts.
« Humilie-toi...
« Tu me réjouiras.
« Regarde-Moi bien dans
le jardin.
«
Tu verras Ma Douleur, ma
Honte.
« La souffrance de Mes
souffrances inutiles pour beaucoup.
« Prie avec Moi : « Père
!
« Père, ayez pitié !
« Père, ayez pitié...
« Père, pardonnez à tous
!
« Père, regardez Jésus à
Gethsémani. »
« Demeure à genoux, la
pose suppliante.
« Supplie ! le Père,
plus Père que tous les pères,
« t’entendra. »
844.
[I,287] — 1er mars.
—
« Est-ce que tu n'as
jamais la pensée que telle ou telle grâce te fut accordée à cause d'une prière
qui a été dite pour toi ?
« à cause de telle ou
telle bénédiction d'un prêtre ?
« à cause des mérites de
la vie de tes parents ?
« à cause de la
Miséricorde divine ?
« ou de la bonté de Ma
Mère ?
« Que rien ne te fasse
croire que la cause est toi
« ou tes vertus... »
845.
[VII,262] — 2 mars
1940. Notre-Dame. —
« Chaque matin, dans le
secret, unis-toi à Ma Prière
du désert de la
Quarantaine. Ensuite, commence ta vie publique du jour, parmi les hommes. »
846.
[VII,263] — 3 mars.
—
« Quand tu avais reçu
moins de grâces, tu pouvais faire ceci ou cela.
Maintenant, tu es
établie en Moi. En Moi, est ta demeure. On ne quitte pas sa demeure sans
nécessité. »
847.
[VII,264] — 5 mars, 5
h. 30. Chemin de Croix. —
« La goutte d'eau, c'est
toi dans Mon calice.
Unis-toi en toutes, et
n'importe laquelle de tes actions, à Ma Croix, sur Mon Épaule meurtrie. »
Treizième station.
«
Vois : Ma Mère avait bien peu de temps pour M'ensevelir. Cependant, avec quelle
perfection Elle a fermé chaque plaie... avec quel amour !... »
848.
[I,288 et VII,264] — 5
mars. Après la communion. —
« Quand tu vois que ta
volonté va surgir par ton mouvement propre,
« alors, mets ta main
dans la Mienne,
« regarde-Moi,
« afin que ta volonté
soit modifiée par Moi
« pour Mon service. »
Le soir.
« Appelle-Moi ton Frère.
Et quand tu auras épuisé les douceurs de ce nom, appelle-Moi ton Ami.
« Et quand tu en auras
épuisé le charme, appelle-Moi ton Époux. Et ainsi variera ton amour, sans jamais
changer. »
849.
[VII,265] — 6 mars.
—
« Tu sais, une maison
vide, combien c'est froid et douloureux ? Tu sais, une autre remplie de
jeunesse, de vie et de joie ?... Voilà la différence de l’âme où Je ne puis
être, puisqu'elle M'a chassé en péchant, et de l'âme où Je demeure.
« Dis-toi souvent : « je
suis habitée », et aime ton Hôte, où que tu Le portes.
« Dis-Lui tout ce que
ton amour t'inspire, simplement, simplement... »
850.
[VII,266] — 7 mars.
—
« Peut-être, Je ne t'ai
pas créée pour autre chose que pour Me consoler ? Me donner asile dans ton coeur
où tu Me chantes le cantique d'amour ?
«
Pourquoi η'aurai-Je pas
une demeure à Moi sur cette terre? Dois-Je encore n'y avoir pas une pierre pour
reposer Ma tête ?·Ouvre-Moi. Ouvre-toi toute grande, petite âme aimée. »
851.
[VII,267] — 9 mars.
— Tandis que je cirais les parquets. —
« Est-ce que Je suis un
méchant Maître ?... Est-il doux, Mon joug ?
« Est-ce que Je vaux la
peine qu'on s'abandonne à Moi, corps et biens?... Qui dis-tu que Je suis ?»
« Seigneur, Tu es le
Suave, l’inexprimablement Bon. »
852.
[VII,268] — 10 mars.
— Passion. Chemin de Croix. —
« Tu Me demandes la paix
pour la France.
Il y a une chose plus
grave que la guerre : c'est le pécheur, celui qui ne veut pas faire ses Pâques.
« Demande-Moi des
pécheurs pacifiés. »
853.
[I,289 et VII,269 ] — 11
mars. Après la communion. —
« A ceci, Je verrai que
tu M'es fidèle : aux heures de travail, occupe-toi bien de ton travail.
« Aux heures des
affaires, occupe-toi bien de tes affaires.
« Mais aux heures de
prières,
« aux heures d'amour,
« que rien ne vienne te
distraire de Moi et de Mes intérêts.
« Sois ainsi — dès
maintenant — Ma Fidèle. »
(Consolant :)
«
Tu as vu à travers Mes horribles souffrances ce qui était la punition du péché.
Mais tu n'as jamais été témoin de la gloire d'un seul acte de vertu, d'un seul
trait d'amour. »
Devant les arbres de
l’avenue.
« Que ton coeur se
gonfle d'amour comme ces bourgeons se gonflent de vie!
« Que toutes tes
oeuvres, tes intentions d'amour, tes désirs de servir soient renouvelés, comme
la nature qui se prépare aux fleurs et aux fruits nouveaux. »
854.
[I,290 et II,153] —
Après une moquerie. —
« Ma petite enfant,
craignons d'être moins saint que celui que nous dénigrons. »
855.
[I,291] — Dans
l'avenue. —
« Ne dis pas tes prières
comme une corvée obligatoire
« mais comme une
histoire charmante et nouvelle,
« à l'oreille de ton
bien-aimé.
« Et comme tu la diras
mieux encore avec un sourire intérieur.
« Et comme elle sera
bien écoutée !.,. »
856.
[VII,270] — 12 mars.
—
« Quelquefois vous dites
: « Ah ! si Ton pouvait avoir plusieurs vies!» Pense, chaque matin, qu'une
nouvelle vie t'est donnée, et agis mieux qu'hier.
« Vois-tu quels progrès
rapides dans la perfection ?
« Tu ne les verrais
peut-être pas. Mais Moi, Je sais. »
Rameaux. Cathédrale
Nantes. —
« Comprends-tu bien que
Je t'ai achetée ? Douloureusement achetée ?...
« Alors, tu es à Moi,
beaucoup plus que tu ne le crois. »
857.
[II,154] — Vendredi
saint, agenouillée derrière M. le
Curé au reposoir.
« Toute grâce t’est
parvenue par des Prêtres,
« au nom des Prêtres,
« au nom du Prêtre, le
Christ.
« Remercie-Moi.
« Prie pour les Prêtres.
« Aide-les.
« Tu as vu des édifices
qu’on soutient par des piliers ou supports de fortune ?
« Quelquefois, il en
faut beaucoup.
« Sois du nombre de Mes
auxiliaires.
« Par la prière, que ne
fait-on pas ?
« Si vous Me le
demandez, J’illuminerai le Prêtre. »
858.
[VII,271] — Vendredi
saint, devant le reposoir. —
« Il n'appartient pas à
Satan de faire connaître la Miséricorde.
« Au moins, toi, sois
heureuse aujourd'hui... J'ai tant souffert pour que tu le sois...
« J'ai porté toutes vos
croix. J'ai tout subi.
« Toi, au moins,
donne-Moi la joie de la tienne...
« Je t'ai remplacée dans
l'amour.
« Je t'ai remplacée dans
l'expiation.
« Paie-Moi en sentiments
de paix heureuse, pleine de gratitude. »
859.
[I,292] — Pâques.
— A la cathédrale. —
« De même que Je suis
entré solennellement aux limbes
« après Mes dernières
souffrances
« (et rappelle-toi ceci
: on arrive toujours, sur la terre, à une souffrance qui sera la dernière. Je te
dis cela pour t'encourager),
« de même que J'ai
réjoui et délivré ces âmes,
« de même,
solennellement, Je viendrai vous délivrer de la terre
« et vous réjouir, Mes
âmes si chères ! Que cette pensée vous donne confiance joyeuse.
« C'est court, la
terre... « et alors, tu verras Mon visage. »
860.
[I,293] — « Seigneur,
je voudrais causer avec Toi avec autant de grâce que la première femme quand Tu
venais visiter Adam et Eve au Paradis terrestre. »
« Mais tu as beaucoup
plus de motifs d'amour que tes premiers parents !
« Je n'étais que le
Créateur, que le Bienfaiteur,
« que l’illuminateur,
« tandis que Je suis ton
Sauveur,
« ton Réparateur,
« ta douce Victime,
« l'Amour révélé.
« Je te donne plus que
des visites,
« Je t'habite,
« tu Me manges.
« Jamais Je ne te quitte
« à moins que tu ne Me
chasses...
« Trouve donc en toi des
mots qui te fassent fondre d'amour. »
861.
[VII,272] — 25 mars.
— Train Nantes-Fresne. —
« Et maintenant que tu
termines ta vie, chante-
Moi, chaque jour, ton
cantique de reconnaissance.
« Parce que Je te l'ai
donnée, ta vie, gratuitement, tu comprends? voyant d'avance tes
ingratitudes...
« Je te l'ai donnée, en
vue du Bonheur que Je vous prépare. Oh ! Mes créatures, vous êtes Mes excès
d'amour !... »
862.
[II,155] — 29 mars.
— A la campagne. Dans la grande salle :
« Peut-être que je Te
parle trop familièrement ?
« Mais, puisque nous
sommes en famille,
« rien ne peut Me faire
plus de plaisir.
« Celui qui a compris
Mon désir M’ouvre son coeur en tout temps.
« J’ai tant d’amour pour
l’âme que son plus petit appel trouve un écho en Moi.
« Ah ! ne craignez pas
de vous dire :
« Mettez votre bouche à
Mon oreille.
« J’écoute. »
863.
[II,156] — Tandis que
je bêchais des hortensias.
« Unis-toi à Mon labeur
d’ouvrier.
« Ce n’est pas ce que tu
fais qui importe :
« C’est la manière
d’amour dont tu le fais.
« Or, l’amour, c’est
l’union.
« Donne-Moi le spectacle
d’une âme toute perdue en son Sauveur,
« et J’y prendrai Ma
Joie. »
864.
[II,157] — A l’église
de la campagne. — Je Lui disais, voyant que je ne faisais aucun progrès :
« Seigneur, j’ai fini
de m’occuper de moi, je me remets entière, entre vos mains. »
« Si tu savais combien
J’aime enfin être compté pour quelque chose dans votre vie ! « Je puis faire de
toi une femme nouvelle. »
« Quand tu étais petite,
tu voulais donner la main pour descendre des trottoirs.
« Demande-Moi souvent la
main, « car tu es toujours petite.
« Ne pense pas faire
sans Moi quelque chose de bien. »
865.
[VII,273] — 30 mars.
—
« Tu aimes notre
solitude ? Mais sache que, si tu Me quittes pour un devoir social, tu Me plais
autant.
« Si tu Me quittes par
charité, tu Me retrouves. Un jour viendra où l'âme ne quittera jamais son
Sauveur et son Dieu. »
866.
[VII,274] — 1er avril
1940. Le Fresne. — Dans le jardin, assise sur la margelle du puits, je
priais pour le retour d'un pécheur : « Seigneur, souvenez-Vous que Vous
reposant près d'un puits Vous avez converti la Samaritaine. »
« Oui, mais Je l'ai attendue » (me
faisant comprendre qu'il faut parfois prier longtemps).
867.
[II,158] — 2 avril
1940. — Visite au Saint-Sacrement. — Je disais : « Sais-je
seulement si je vous aime ? Quel singulier amour on donne à quelqu’un que l’on
n’a pas vu... »
« C’est cet amour-là qui
Me fait plaisir.
« Quel mérite
auriez-vous à M’aimer après M’avoir vu ?
« C’est l’épreuve de la
Vie.
« Traversez-la en
vainqueurs. »
868.
[VII,275] — 2 avril.
— À mon peu de progrès, d'un ton encourageant :
«
Je croyais que nous devions être une femme nouvelle ? »
Avant mon temps
d'arrêt.
« Arrête-toi.
Arrête-toi. Sois fidèle. Sinon, comment pourrais-Je te parler?
« Fais tout pour Moi,
avec Moi. Même ces cantiques que tu Me chantes : Je suis jaloux de l'air, si
c'est pour l'air que tu les chantes. Ah! si tu savais l'Amour de Dieu !... Et
quel est Celui qui te demande!... »
Avant de recevoir des
hôtes.
« Que tout soit en
ordre, gracieux et attirant. Rappelle-toi que Je suis le maître de maison.
« L'Époux est heureux
quand l'épouse lui fait honneur. Et l'on peut M'honorer de bien des façons ! »
869.
[VII,276] — 7 avril.
—
« Même par tes actions
ordinaires, tu peux réparer les ingratitudes et sauver des pécheurs. J'ai balayé
l'atelier : Je sauvais. Unis-toi toujours à Moi. »
870.
[VII,277] — 8 avril.
— Tandis que je bêchais, je saluais, ce matin, la fin de la flagellation,
où Il dut se traîner à terre pour reprendre Sa tunique.
« Ayant la foi, pourquoi
n'aurais-tu pas davantage d'espérance? Aide-Moi à sauver les pécheurs. Espère en
Ma puissance infinie.
« Tu as vu des leviers
soulever des poids énormes ? Tu as vu des produits chimiques faire des
métamorphoses ?
« Qu'est-ce, en
comparaison de ce que, Moi, Je puis faire, Moi, le Puissant. »
871.
[VII,278] — 9 avril.
—
« Ne pense pas qu'un
saint paraisse nécessairement un saint aux yeux des hommes. Car il a sa nature
extérieure. C'est l'intérieur qui compte.
« Il y a des fruits dont
une peau rugueuse, même épineuse, ne laisse nullement soupçonner la saveur douce
et juteuse du dedans. Il en est de même pour Mes saints : leur valeur est dans
leur coeur. »
« Rappelle-toi : tout ce
que fait l'orgueil périt et tourne à sa honte.
« Tout ce que fait
l'humilité fructifie et tourne à sa gloire. »
Chemin de Croix.
— Après
une journée de jardinage, je pensais : « Dois-je m’agenouiller à terre?
»
« Aime-Moi seulement. »
Je pensais à des
gentillesses dont on ne m'avait pas remerciée.
« Tandis que tout ce que
vous M'offrez dans vos affections pour Moi touche Mon Amour.
« Nul ne peut établir de
comparaison entre les sentiments de Dieu et ceux des hommes. »
Chemin de Croix, dans
l’église vide :
«
Je n'ai que toi ! »
872.
[VII,279] — 12 avril.
— Élévation : « Mon Seigneur et mon Dieu. »
« Oui, ton Seigneur et
ton Dieu. (Comme se donnant :)
« Votre Seigneur et
votre Dieu! »
Chemin de Croix.
« Je voudrais qu'il n'y
eût en toi aucune contrainte, aucune gêne à Me suivre. Que ce soit tout simple
pour toi de parcourir Mon chemin avec ta tendresse, prête à Me donner ses
délicatesses, que Je goûterai comme « si c'était vrai... »
873.
[VII,280] — 13 avril.—
Tandis que je cirais des armoires :
« Est-ce que je peux
sauver un pécheur par armoire ? »
« Selon ton amour, selon
ta confiance, tu sauves. »
A mon repas :
« Ne mange pas parce que
c'est bon. Mange pour M'obéir en entretenant ce corps que Je t'ai mis à Mon
service. Tu Me prépareras ainsi des aliments, tandis que, Moi, Je te prépare le
banquet du Ciel.
« Sais-tu ce que c'est,
ce banquet de Mes Élus?
« C'est Moi-Même. »
874.
[VII,281] — 14 avril.
—
« Est-ce que tu ne vas
pas entrer dans la phase de longue confiance ?... Commences-tu à comprendre que
les mots de vos prières ont été formés non pas pour rapper l'air, mais pour
toucher de leurs flèches le Coeur du Père, qui les reçoit avec amour.
« Toute prière a sa
flèche. Ayez une grande certitude d'être exaucés. Un Père!... Pense donc!...
« S'il ne vous exauce
pas à votre manière, c'est d'une autre, meilleure. Mais vous êtes entendus par
Celui qui siège au centre de vous-mêmes. »
875.
[VII,282] — 15 avril.
— « Mon Seigneur, est-ce que cela peut se faire que toutes les âmes du
monde entier qui vivent dans cette époque, puissent être sauvées ? »
« Tout peut se faire par
les mérites et au nom de Jésus-Christ. »
876.
[II,159] — 15 avril.
— J’entendais des petits jouer.
« J’aime les enfants.
« C’est Moi qui ai
déposé dans leur âme ces sentiments exquis :
« Ce sont ces mêmes
sentiments qu’il faut emmener avec soi à travers la vie.
« Ils sont de Moi. Et
J’aime tant les retrouver en vous devenus hommes !
« Confiance sans
limites,
«
docilité, soif de Jésus,
« candeur et pureté,
« abandon total, regards
de droiture.
« Reprends ton âme
d’enfant,
« pour Me la donner. »
877.
[II,160] — Heure
sainte.
« Ο Ma petite fille, vis
avec Moi.
« Cause avec Moi.
Demande-Moi conseils. Raconte-toi à Moi.
« Certains penseraient
que c’est absurde et enfantin.
« Toi, pense seulement
que c’est vrai. »
878.
[VII,283] — 17 avril.
—
« Rappelle-toi : tu
avais commencé ta vie de pénitente dans l'espoir que Je Me rapprocherais de toi.
« Alors, comment
veux-.tu que Je résiste ? Tout appel de vous est entendu de Moi avec tant
d'Amour! »
« Ton corps? vois en lui
un objet nécessaire pour la terre. Tu le quitteras comme tu quittes une
chaussure.
« Vois bien la haute
supériorité de ton âme, créée à Mon Image. »
879.
[VII,284] — 18 avril,
vendredi. — Comme cela me peinait de passer ce jour avec Lui souffrant»
« Eh bien, tu le
passeras avec Mes souffrances glorifiées, chacune d'elles ayant eu sa
récompense.
« Au lieu de voir Mes
souffrances, vois-Moi ayant souffert. Cela te sera moins triste. »
« Tu as bien préparé tes
massifs, ne laissant aucune mauvaise herbe.
«
Cultive Mon champ » (mon âme).
« Demande à Ma chère
Mère de répondre par des tendresses à Mes tendresses. Toute seule, tu n'es pas
capable, tu n'es pas capable, tu n'es pas capable. »
880.
[VII,285] — 19 avril,
avant la communion. —
« Considère la Hauteur :
excellence du Don.
« La Profondeur : Dieu,
Lui-Même.
« La Largeur : Don pour
tous, dans Mon Eucharistie, et amènes-y les âmes. »
J’allais voir un
malade chaque soir, sachant que cela lui faisait plaisir.
« Ce n'est pas toi qu'il
faut lui apporter. C'est Moi. »
« L'Eucharistie, c'est
le cadeau du Ciel. Rien autre n'est précieux en ce monde.
« L'Hostie n'est pas au
Ciel : pour adorer le grand Oeuvre du Christ, les Anges descendent sur la terre.
« Toi, ne peux-tu venir
très facilement l'adorer avec eux? Très facilement.»
« Seigneur, tu vivras
avec moi ? toute seule, je ne saurais pas vivre... Tu mourras avec moi ? Toute
seule, je ne saurais pas mourir. »
« Ainsi sera-t-il. »
881.
[II,161] — 22 avril.
— Dans un doute.
« Tu es bien sûre
d’avoir une mémoire ? la vois-tu ?
« Tu es bien sûre
d’avoir une volonté ? la vois-tu ?
« Et ton entendement ?
« Accorde-Moi donc le
crédit d’être dans ton coeur « sans que tu Me voies. »
882.
[VII,286] — 22 avril.
—
« Tu es tellement pleine
de misères, que Ton verra facilement que s'il y a quelque chose de bien en toi,
c'est Mon oeuvre. Tes misères mêmes serviront à Ma Gloire. »
« Seigneur, ce
travail de la sainteté de ma pauvre âme que je vous ai remise, l’aurez-vous
avancé ?... »
«Aie une confiance
inébranlable. Regarde-Moi souvent. Regarde-Moi toujours. C'est le chemin direct.
Le chemin de traverse.
« Tu apprends bien des
choses dans le creux du rocher, Ma petite âme... »
883.
[VII,287] — 25 avril.
Le Fresne, comme j'entrais à l’église. Heure sainte. —
« Je t'attendais.
Crois-tu en Moi ?... Mais espères-tu en Moi, comme il faut espérer en Dieu ?
« Je voudrais te voir
soulever Ma Volonté par ta foi, unie à une espérance intense.
« Rappelle-toi la
formule : « j'agis en Ton Nom, mon Seigneur, et je sais que je suis puissante. »
« Espère donc une vie en
profondeurs. A qui donnerais-Je Mes abîmes de bonté, si vous ne vous disposez à
les recevoir!... Et puis, tiens tes regards sur Moi, le long des jours et des
nuits. Sinon, tu M'oublies.
«Être oublié... Quand on
aime tant!... Tu ne sais pas ce que c'est...
« Oh! ta petite visite
quotidienne... Tu la verras mieux de Là-Haut. Ne la manque jamais. Et que ce
soit naturel et doux, pour toi. Cela augmente son mérite.
« Tu sais comme Je
n'aime pas forcer les âmes... Ce respect que J'ai de votre liberté, c'est encore
de l'Amour. »
Je pensais à la
bénédiction du Christ posé ce matin route de la B...
« Maintenant, Je pourrai
bénir ceux qui passeront sur la route, et qui Me jetteront un regard de
compassion ou une demande. »
En jardinant :
« C'est bientôt
dimanche, Ton jour, Seigneur. »
« Tous les jours sont
Mon jour pour celui qui M'aime.
« Quelles heureuses
semaines! Quels heureux mois! Quelle heureuse vie! »
« Crois au Père, qui t'a
créée.
« Espère en le Fils, qui
t'a sauvée.
« Aime l'Amour, qui est
l'Esprit-Saint.
« Regarde la Famille
Divine : Père, Fils et Saint-Esprit : Ils sont Un. Continuez cette unité avec
vos frères, avec le Ciel, avec votre Père des Cieux : Un. »
884.
[II,162] — Vendredi.
« Aujourd’hui, vis avec
Mes Plaies.
« Vis dans Mes Plaies.
« Elles t’attristent ?
« Vois-les dans la
Gloire·
« Comprends, Ma petite
enfant : aucune dévotion n’est plus grande.
« C’est tout Moi.
« C’est Mon Coeur et Mes
membres et Ma tête.
« Et dans Mon Coeur, tu
trouves toutes les Plaies de Ma tendresse douloureuse, méconnue, outragée,
chassée.
« Oh ! Ma petite enfant,
près de Moi tout ce jour, « chante, parle, écoute. »
885.
[II,163] — Après la
Communion.
« Oui, tu peux dire « Ma
belle Trinité ! » Qui est plus beau que le Père ?
Qui est plus beau que le
Fils glorifié ? plus beau que l’Esprit d’amour ?
« Adore souvent. »
886.
[II,164] — « Je n’aime
pas les formules récitées. Dis tes prières comme si tu Me parlais.
« Les formules dites
sans ta pensée, ce n’est pas toi.
« Ce n’est rien pour
Moi.
« Un geste d’amour Me
touche,
« une parole dite avec
tendresse, un merci comme tu faisais ce matin, quand les coucous et les mésanges
t’ont réveillée, tu M’as dit :
« Est-ce que
quelqu’un Vous a remercié de les avoir créés ? »
887.
[II,165] — Visite.
Église vide. — Je disais :
« Je suis contente
que Vous ayez d’aussi beaux lilas autour de vous. »
« Il y a des fleurs
(comme triste) mais il n’y a pas d’âmes. »
888.
[VII,288] — 4 mai
1940. —
« Aujourd'hui, Je te
demande l'austérité de l'esprit. Que ta pensée soit une lampe dont la flamme
monte droit vers Ma Puissance, Ma Majesté, et aussi vers Mon Amour de Père et
d'Époux.
« Même si tu ne vois pas
le résultat de tes prières ou de tes efforts, ne décourage rien en toi.
« Pense seulement que,
Moi, Je sais, et mets-toi de nouveau entre les Mains de ton Rédempteur.
« Rappelle-toi : Je te
serai ce que tu désires que Je te sois.
« Si tu Me traites en
étranger, Je ne serai qu'un Juge.
« Si tu as confiance, Je
serai ton Sauveur. « Si tu vis dans Mon Amour, Je serai ton Époux aimant, l'Être
de ton être· »
889.
[VII,289] — 9 mai.
Heure sainte. —
« Aujourd'hui, c'est toi
qui vas Me parler. Tu vois, Je suis là, t'écoutant avec tout Mon Coeur. »
Je disais :
« Aie pitié de
moi, mon Sauveur, comme J'ai pitié de Toi. » Comme souriant :
« Crois-tu que Je n'aie
pas davantage pitié ? Mais il est naturel que ce soit ainsi !
« Tu es devant Moi pour
que Je te donne et, en soulageant ainsi Mon Coeur avide de donner, tu as pitié.
« Oh ! Mes petits
enfants, laissez-Moi vous enrichir. Offrez-Moi toute latitude de vous
sanctifier. Tout seuls, est-ce que vous le pourriez? Tout seuls?...
« Mais appelez-Moi. Mais
donnez-Moi la main. Donnez-Moi votre regard, bien simple, bien confiant. Pensez
: Lui, est grand. Il peut ce qu'il veut, et Il est mon Père, mon Ami. Alors...
« Demande au Père que Je
vive dans les âmes. Ce ne serait pas vivre si elles ne s'occupaient pas de Moi
en elles.
« Combien ce serait bon
au contraire, d'être là comme un Hôte, le plus cher des Hôtes, Celui qu'on
entoure d'égards nuit et jour, sachant que toute délicatesse atteint Sa
Délicatesse et que, telle est souvent Sa pauvreté, que la moindre obole Le
blesse d'amour !..·
Veille de Pentecôte.
— Je
pensais : « Le Saint-Esprit donne sans doute des grâces pour Sa Fête.
»
« Ce ne sont pas des
grâces pour la Fête. Ce sont des grâces pour toujours. Il ne retire pas ce qu'il
a donné.
« Comment l'Amour
pourrait-Il retirer Ses dons ! Oh ! demande-Lui ! Il comblera. En simplifiant. »
Je pensais à la
sainteté de la Sainte Vierge, correspondant à toute grâce :
«
Chère Mère, donnez m'en un peu. »
« Ma petite enfant, tous
Mes mérites sont à toi, sont à vous.
«
Tu es Mon héritière, Ma
Fille, par la communion des Saints.
« Mais il faut le croire
et en parler au Bon Dieu. »
890.
[II,166] — 11 mai.
—
« Vois-tu, Je voudrais,
à la fois, ne pas t’éprouver parce que Je t’aime
« et t’éprouver parce
que Je t’aime et vois la récompense. »
891.
[VII,290] — 11 mai. A
une idée obsédante. —
« Tu sais, une mouche ?
On la renvoie, une fois,
plusieurs fois, et elle
finit toujours par partir. Vos petites épreuves spirituelles, ce sont des
exercices de piété. Patience et joie. »
Nantes.
— Trinité.
Cathédrale. —
« Dis : « Amour au Père,
au Fils et au Saint-Esprit, dans tous les
siècles des siècles,
ainsi soit-il. » Ne sommes-nous pas à l'Époque d'Amour?»
A la messe, avant
l’Élévation (délicatesse).
« Sur le chemin du
Calvaire, ils Me poussaient et Je
tombais à terre...
« Ma robe en était
souillée et, bien que Je ne dusse plus la porter longtemps, Je sentais, au
milieu
de tant d'autres
souffrances, cette peine, parce que c'était Ma Mère qui Me l'avait donnée... »
« En cette fin de mai,
terrible pour tant de gens, prie davantage, prie... Prépare la Fête de Mon
Coeur. »
« La Sainte Trinité :
voilà ta Famille. »
892.
[VII,291] — 21 mai.
— Bataille d’ Arras, exode des Belges, bataille de Vervins. —
« Offre l'humanité
souffrante, unie à Mon Humanité douloureuse, pour la rénovation spirituelle du
monde, et du monde européen. »
893.
[II,167] — 21 mai
1940. — Exode des Belges.
« Soulage ceux qui
souffrent comme tu Me soulagerais. »
894.
[II,168] — Invasion
allemande. — Comme je priais pour la victoire.
« Veux-tu le salut du
pays ? ou le salut des âmes ?
« Considère celui-ci
comme le plus important.
« Le regain sort de
l’abaissement.
« La gloire, de
l’humiliation. »
895.
[II,169] — Dans la
nuit, je sentais la peur.
« Est-ce que J’ai été
ton tyran ?
« Est-ce que Je te
guette pour te frapper ?
« Aie confiance en ton
Ami. »
896.
[VII,292] — 24 mai.
— Chemin de Croix. —
Deuxième station.
« Jésus
est chargé de Sa Croix. »
« Ma Croix. Oui, elle
est bien Mienne, car nous ne faisons qu'un. Quand tu la rencontres, Je suis avec
elle. Accueille-nous donc ensemble. »
Douzième station.
« Fais couler Mon Sang
sur la France, Qu'elle en soit baignée. Mélange à Mon Sang le sang des Français,
afin que la purification soit infinie.
« Offre aussi le tien au
Père, de manière à être unie à ton Époux jusque-là. Et fais cela dans la joie de
l'amour. »
897.
[VII,293] — 25 mai.
—
« Réveille ta confiance
en Mon tout-Pouvoir. C'est elle qui M'honore.
Elle, qui peut changer
la face des choses, jointe au sentiment de ton néant.
« Rappelle-toi le
Centurion... »
898.
[VII,294] — 28 mai.
— La Belgique s'était rendue. —
« Tu vois? Il ne faut
compter que sur Moi.
Rappelle-toi, J'ai dit :
« il faut Me laisser Ma part, et non seulement dans votre vie particulière, mais
dans la vie des peuples.
« Laisse-Moi faire. »
899.
[VII,295] — 29 mai.
—
« Ma Grâce ? Souvent, tu
ne la vois pas. Mais elle éclora comme une graine. Seulement, prépare le terrain
de plantation. »
900.
[VII,296] — 30 mai.
— Le Fresne, à la messe. —
« Couvre ton âme d'un
manteau d'humiliation pénitente, aujourd'hui, pour obtenir le pardon de tes
fautes et des fautes de la France.
« Rappelle-toi Moïse,
priant les bras en croix pour son peuple. »
901.
[VII,297] — 31 mai.
— Fête du Sacré-Coeur. —
« Unis-toi à toutes les
âmes qui Me célèbrent aujourd'hui, sur la terre et au Ciel.
« Chante, avec le Ciel,
l'Amour de Mon Coeur. Offre-Moi Mon Amour. »
902.
[II,170] — 31 mai.
— A un salut après la Messe, j’étais à l’harmonium, l’enfant de choeur me
dit :
« Faut-il allumer les
grands cierges ? » Lui :
« Toi, allume les grands
cierges : les Gouvernants, les Dirigeants, tous les Chefs, tous!
« Afin que tous brûlent
du Désir de Mon Règne d’amour. Qu’on répande sur eux Mon Feu. »
903.
[II,171] — Entrant à
l’église vide, je pensais : « Peut-être je pourrai rester une heure ? »
« Qu’importe le temps !
« Tu es là. Je suis là.
« L’important est que
nous nous aimions. »
904.
[II,172] — Sur la
terrasse : « Seigneur, l’amour de Dieu, avec quoi est-ce fait ? »
« Avec de la volonté. »
905.
[VII,298] — 1er juin
1940. —
« Vivons « ensemble ».
C'est un grand moyen de réparation, de supplication, de conversion. »
906.
[VII,299] — 2 juin.
—
« Moi, Je vous ai tout
donné, même Ma Mère. »
907.
[III,15] — 3 juin
40 —
« M’aimer dans n’importe
laquelle de vos occupations : quelle est l’âme qui Me donnera cette joie de
commencer la vie du Ciel sur la terre ?
« Est-ce toi ? M’aimer
sans cesse, et c’est tout. »
908.
[III,16] — Tandis que
je balayais. —
« Fais tout pour arriver
à Me ressembler. Considère que le Père cherche en vous Mon Visage. Et que, s’il
Me retrouve en vous, oubliant Sa Justice, Elle n’est plus que : le Tout Amour ».
909.
[VII,300] — 6 juin.
— Après la communion, je pensais à Hitler fermant les églises.
« Dis : « Ο Père aimé,
Père, sauvez-nous !...
« Sauvez les Hosties de
France !...»
« Tu comprends, il faut
M'exprimer l'intention de réparation. Si tu n'en as pas l’intention, tu
ne répares pas, quoique Ma Miséricorde soit toute prête. Toute prête à
pardonner.
« Oh! combien J'ai hâte
qu'on Me le demande, ce pardon... Si tu savais !... »
Chemin de Croix, je
l'offrais pour la France.
« Souviens-toi que tout
événement arrive par la volonté de Dieu.
« Vois-Le en cela. Cela
t'aidera. »
910.
[III, 17] — 13 juin.
—
« Ne pense pas : il est
impossible que la terre, que tous mes péchés soient purifiés par Son Sang.
« C’est possible.
« Ne pense pas : il est
très difficile à nos prières d’être exaucées.
« Car Ma Puissance
dépasse toute prière.
« Et quand vous croyez
que je vais venir : Je viens. »
911.
[III, 18] — « Tous,
qu’un corps, qu’une âme, qu’une prière.
« Je ne choisis les uns
que pour atteindre les autres.
« Soyons tous Un. »
912.
[V, 110] — 13 juin
1940. Heure sainte. —
« Crois bien qu'il n'y a
aucune proportion entre les soucis, les travaux de la terre, et la récompense :
songe donc, la récompense, c'est Moi !
« Encourage-toi à tout
supporter par amour, afin de gagner l'Amour. C'est là votre tâche : gagner le
paradis, gagner l'éternel Dieu.
« Tu as vu combien tout
ce qui passe est court...
« Mais rappelle-toi ta
compréhension d'éternité : c'était comme si, toujours, tu venais d'arriver, et
la terre te semblait si peu, un point, si loin, et comme un rêve...
« Eh bien, puisque tu es
encore dans la vie militante, ne perds rien : tu retrouveras tout, et pour
toujours.
« Crois-tu à Mon Amour ?
»
« Oui, Seigneur
».
« Crois-tu bien à Mon
Amour. »
« Oui, Seigneur
».
« Crois-tu toujours à
Mon Amour ? »
« Oui, Seigneur.
»
«... Alors, donne-toi
toute, sans jamais te reprendre : négation de tes goûts ; volonté de Ma joie, de
Mon règne d'Amour ; oubli de ton être ; souvenir du Mien, Mon Être, non
pas tyran exigeant ; Mon Être, Agneau immolé par tendresse. »
913.
[VII,301] — 19 juin
1940. — Réfugiée providentiellement par wagon à bestiaux jusqu'à Nantes,
puis bonnes secondes classes avec aimables gens. En gare de Luçon, 24 heures.
Puis dans une voiture à fromages avec dix Ursulines de Beaugency, fuyant.
Déposées à Curzon, près de la Tranche, je Le remerciais de toutes Ses attentions
:
« On dirait que Vous
ne m'avez pas quittée un seul instant!... »
« En doutes-tu? »
914.
[II,173] — 20 juin
1940. — Invasion allemande. Réfugiée à [Curzon].
« Donne-Moi tes pensées
de confiance. Elles M’honoreront comme un encens à Ma Bonté.
« N’ai-je pas dit qu’il
vous sera fait comme vous aurez cru ?
« Ne crains pas. Si les
Allemands viennent, c’est Moi en toi qui les recevrai. »
« C’est maintenant
l’heure de l’épreuve. N’en perds rien. »
915.
[II,174] — [Curzon].
Dans la belle église du XIIIe.
« Ne pense surtout pas
que J’attende que les âmes soient devenues parfaites pour les prendre dans Mon
Coeur.
« Donnez-vous avec vos
misères, vos négligences, vos manquements de tout instant.
« Reconnaissez-les à Mes
pieds en M’en demandant pardon, et soyez certains
« que vous êtes les
enfants chéris de Mon amour. »
916.
[II,175] —
[Curzon]. Dans ce petit couloir qui me servait de chambre, y avais réfugié
avec moi tous les petits carnets de ses Paroles.
« Fais-Moi l’honneur
d’en lire un peu chaque jour,
« Ne te sens-tu pas plus
unie à Moi ? et comme au-dessus terre ? »
917.
[II,176] — Dans la
clairière d’un bocage solitaire où
je venais souvent penser à Lui, des foules de papillons se pressaient sur les
luzernes.
« Vois, même dans la
nature les uns ont besoin des autres.
« Nul ne se dérobe au
devoir du don.
« Donne. Donnez comme
J’ai Moi-même donné.
« L’habitude du don !
quelle armure de force, de joie...
« C’est la négation de
soi.
« C’est Ma Vie publique
après les prières de Mes nuits. »
918.
[V, 111] — 20 juin
[Curzon]. — Heure sainte. —
Je pensais à la
défaite, malgré tant de prières.
« Ne vaut-il pas mieux
que vous disiez : « Nous avons gagné le Paradis », plutôt que : « Nous avons
gagné la guerre ? Crois bien que Je vous ai sauvés de périls que vous ignorez.
N'est-ce pas l'Amour qui agit, quand J'agis ?... Ah ! si vous Me connaissiez
!...
« Connaissez-Moi donc,
Mes petits enfants, il en est temps... Que nos relations soient enfin toutes
simples, toutes tendres, comme le petit enfant qui, les deux bras autour du cou
de son père, lui remet tout le soin de l'avenir, et ne pense qu'à répéter à son
père qu'il l'aime. »
919.
[VII,302] — 20 juin.
— Curzon, dans la belle église du XVe siècle. Après la communion.
—
« Pense toute la journée
que Mon Corps a habité ton corps. Même tes gestes en prendront de la douceur.
Apporte dans ce pays comme un courant de suavité. La misère des autres, c'est Ma
Misère.
« Soulage de tes petits
mots joyeux. Ne te lasse pas. Tu sais que Je suis là. »
Je constatais avec
tristesse l’avance de l'ennemi tout proche.
« Qui donc doit faire
des actes de
parfait abandon, si ce
n'est Mes plus intimes ? Mes choisis ?
« Fais-en souvent
l'exercice en ces heures qui sonnent pour vous. Et tu Me feras tant plaisir, Ma
petite créature.»
920.
[VII,303] — 22 juin.
— J'avais raconté Nazareth et Jérusalem aux Ursulines de Beaugency
réfugiées avec moi, et je me sentais inondée de joie. —
« C'est que Je suis si
heureux Moi-Même, quand tu Me portes aux autres... Sois Ma bien petite !... »
921.
[I,294] — 24 juin. —
« Ne crois pas qu'il
soit difficile de faire pénitence.
« Vous expiez quand vous
en avez l'intention et que vous êtes « unis à Mes souffrances.
« Et votre expiation
plaît à Dieu parce que vous êtes libres,
« tandis que l'expiation
dans le Purgatoire est indépendante de votre volonté. »
922.
[I,295] — « Vois-tu, il
y aurait un moyen de ne plus penser à tes petits soucis :
« Ce serait de penser
aux Miens. »
923.
[VII,304] — 24 juin.
— Je pensais aux conditions de l’armistice. —
« Et Moi, puis-Je te
demander un impôt d'amour, progressif et quotidien, Ma petite épouse? »
924.
[VII,305] — 25 juin.
—
« Offre la France
esclave en union à Moi, cloué pour son salut éternel, et d'un seul regard, le
Père nous contemplera dans Sa pitié. »
925.
[III, 19] — 26 juin
40. —
« Avec Moi, fais bien
toutes choses : les ordinaires, pour imiter Ma Vie cachée. Les difficiles, pour
imiter Ma Vie publique. »
926.
[III, 20] — « Offre tous
tes péchés dans Mon Corps sur le bois, afin que Le Père pardonne.
« Le Père aime tant
pardonner !
« Permettez-Lui de
l’accorder, ce pardon qu’il aime, par votre humble repentance de pauvres petits.
»
927.
[V, 112] — 27 juin.
— Curzon. Heure sainte. —
« Prends plaisir à
vaincre ta volonté dans ton amour pour Moi. Fais cela comme un jeu, sachant que
tu te prouves ainsi à Moi et que Moi, J'en ai joie. Ne serait-ce qu'une fois, le
matin, à midi, et le soir. Sois-Moi fidèle à M'offrir ces trois joies. Comme Je
les attendrai... Comme Je les attends !
« Mes petits enfants,
tout est dans le coeur à Coeur : que sont les événements auprès de la vie entre
l'âme et son Sauveur ! C'est en cette intimité de Mes petits enfants que Je fais
Mes délices. C'est comme si, en vous donnant, vous Me donniez un trésor.
« Mon grand Amour pour
vous fait le reste. Qu'il n'y ait aucune barrière entre nous. Livrez-vous tout
petits et Je vous ferai grands : mais livrez-vous.
« Et maintenant, adore,
en esprit, toutes les Hosties que tu as reçues, depuis la première. Adore toutes
ces effusions d'Amour, où Je Me suis uni à toi, et toutes celles qui suivront,
jusqu'à la dernière de la terre. Dis-Moi que tu en as été heureuse et que tu ne
conçois pas la vie sans la communion quotidienne.
« Je le sais. Mais
J'aime que vous Me le disiez.
« Je suis comme un
peureux qu'on rassure... Oh ! Mes bien-aimés petits !... »
928.
[VII,306] — 28 juin.
— Curzon. Chemin de Croix. —
« Dis-Moi que cela ne
t'ennuiera pas de parcourir le chemin avec Moi ? Ce que tu fais avec joie pour
Moi, Me plaît davantage...
« Je suis dans la
situation de Celui qui, craignant de contraindre son ami, est ravi de joie quand
son ami lui exprime son bonheur toujours nouveau, à être dans sa présence.
« Je ne suis pas un
Maître d'exigences« Je suis le Plein d'amour. Donne-toi donc les bras grands
ouverts. Tu sais : les petits enfants qui prennent leur élan pour être saisis et
enlevés dans les bras du Père. »
929.
[VII,307] — 1er
juillet 1940. — Gare La Roche-sur-Yon, où une voiture charitable m'amena
hier gratuitement de Curzon. Dormi sur une banquette d'hôtel. —Et comme
je Le remerciais de Ses faveurs, regrettant de ne pouvoir communier avant le
train :
«
Fais une communion spirituelle. C'est un acte de désir et de volonté tout
simple, dans la confiance en votre Sauveur.
« C'est le mois destiné
à honorer Mon Sang.
« Aie l'intention de
désirer qu'à tout instant Mon Sang purifie ton âme et purifie le monde.
« Aies-en la confiance,
sachant qu'ainsi tu vas vers Mon désir. »
Nantes.
Saint-Nicolas.
— Entre mes colis, je
Le remerciais de mon bon retour.
« Quand tu viens Me
voir, approche tout de suite ton oreille de Mon Coeur. Sinon, tu pourrais partir
sans M'entendre. »
930.
[II,177] — 4 juillet.
— Retour dans ma maison que j’ai trouvée pleine d’officiers allemands.
—
J’ai compris sa
phrase du 20 juin :
«
Si les Allemands viennent, c’est Moi qui les recevrai. »
Son buste avait été
dévoilé et Il présidait dans le salon où les ennemis couchaient.
« Adresse-toi toujours à
Ma Bonté puisque tu La connais.
« Je suis là pour toi.
« Pour ta petitesse J’ai
Ma Grandeur et J’ai Ma Force.
« Profite de ton Grand
Frère. Surtout, ne doute pas !
« C’est ici votre
mérite, voir dans l’obscurité.
« Etre sûrs.
« La sûreté de l’amour.
»
931.
[III, 21] — 4
juillet. —
« Seigneur’,
vais-je marcher ainsi de péché en péché, toujours les mêmes, jusqu’à ma mort ? »
« Tu as Mon Sang. Je
suis si pressé qu’on s’en serve, si tu savais !
« Tu penses bien qu’il
peut bien purifier n’importe quelle faute regrettée.
« Pourquoi L’aurais-Je
tant versé ?
« Mais il faut L’offrir
au Père. Il faut Le répandre sur le monde. Qui pense à cela ?
« Pourtant le malade a
grand besoin du remède.
« Te rappelles-tu quand
Je disais : « Mon Coeur est un hôpital. »
932.
[VII,308] — 6
juillet. — Nantes, avenue de Launay. — Dans le salon, après
l'occupation allemande, je contemplais Son buste. — « Nous ayons souffert
tous les deux. »
933.
[II,178] — 7 juillet.
— Retour après guerre à la campagne.
« Invite les anges et
les saints à t’accompagner dans ta reconnaissance : vois-tu, ils sont là pour
être avec toi dans toutes tes actions.
« Ce sont tes Frères
aînés. »
934.
[II,179p58] —
Après une parole blessante.
« J’ai permis cela afin
de te récompenser de cette humiliation gaiement acceptée pour Mon Règne.
« C’est avec ces
blessures que Je ferai Mon Triomphe. »
« Alors, Seigneur,
donnez-m’en beaucoup d’autres ! »
« Je coupe ton vêtement
à ta mesure. »
935.
[VII,309] — 10
juillet. — Le Fresne. Chemin de Croix. Quatorzième station. —
Je pensais que,
lorsque je serai dans mon tombeau, Il serait étendu sur ma pierre.
«Pendant toute ta vie.
Pendant toute ta mort. Ensemble. »
936.
[II,179p59] —
17 juillet. — Retournée quelque temps en ville chez moi, peinée de
constater qu’une pendulette et son écrin avaient été emportés par les Allemands.
« Exerce-toi au
détachement de tous ces joujoux de la terre.
« Que ton coeur se
tourne vers les choses du Ciel, celles qui ne périssent pas, tu Me feras
plaisir.»
« Seigneur, qu’il me
soit naturel de m’occuper du surnaturel ! »
« Il te faudra toujours
un effort. Là est le mérite : surtout si l’effort est joyeux et uniquement pour
Moi. »
937.
[II,180] — A la
campagne. — Seule dans l’église avec un soldat ennemi, j’essayais de
prier pour lui.
« Rappelle-toi que même
vos ennemis il vous est ordonné d’aimer.
« Je suis mort pour
tous.
« Pourquoi, toi,
ferais-tu des exceptions ?
« J’ai besoin, dans Mon
Ciel, de toutes les âmes.
« Toi, tu ne connais pas
les secrets des coeurs.
« Celui-ci, ton ennemi,
a peut-être besoin de ta prière ?
« Donne-la Moi — pour
lui — fraternellement.
« Mes petits enfants,
c’est précisément parce que vous êtes libres de faire ou de ne pas faire que
vous Me donnerez la joie de faire le plus de Bien possible.
« Mon Coeur guette... si
heureux quand vous remportez la victoire !...
« Pensez bien que cette
victoire n’est pas à votre seul profit.
« C’est le profit de
toute l’Eglise.
« Celle du Ciel.
« Les saints se
réjouissent.
« Celle qui souffre, et
que vous soulagez.
« Celle qui combat, et
que vous aidez.
« C’est comme un faible
bruit qui a grand écho.
« Que cette pensée
augmente la force de ton courage.
« Ce fut le courage de
Mon agonie.
« Ma grande douleur fut
que cette agonie soit inutile pour beaucoup.
« Donne-Moi des âmes, Ma
petite Fille.
« Pour cela prie avec
Moi et laisse-Moi prier par toi. »
938.
[VII,310] — 19
juillet. — Distractions, après la communion. —
« Cela n'est rien.
Peut-on empêcher les feuilles de remuer quand il y a du vent ?
« Mais reprends-Moi
aussitôt dans ta pensée, comme si tu ne M'avais pas quitté. »
« Je prends Mon repos
dans les âmes qui se donnent à Moi : en elles, plus J'ai à travailler, plus Je
Me repose.
« Pendant que Je
travaille en toi, conserve tes yeux sur Moi tout le long du jour. Mon travail en
sera plus efficace. »
939.
[III, 22] — 20
juillet 40. Après la communion. —
« Si c’était si
difficile d’arriver à l’état de sainteté, est-ce que Je vous le demanderais, Mes
petits enfants.
« Quel est le Maître
intelligent qui réclame de son serviteur une chose impossible. C’est donc à
votre portée : c’est le fruit de l’effort.
« Recommencer chaque
jour, comme si chaque jour, ce n’était que le commencement de l’oeuvre,
humblement, avec confiance dans Mon Secours de chaque instant. Ne pas quitter le
but des yeux, Ma petite Fille. »
940.
[III, 23] — 24
juillet 1940. —
« C’est ce que vous
voulez qui se réalise : tu travailles pour expier tes péchés ? Tu expies.
« Tu offres ta journée
pour Me consoler et convertir le monde ? Tu consoles et tu convertis.
« Oh ! ne perdez pas un
temps si précieux à vivre sans but, Mes petits enfants. »
941.
[VII,311] — 25
juillet. —
« Dans ton chemin de
croix, offre à chaque station, au Père, le Sang que J'y ai versé pour le salut
du inonde. »
942.
[III, 24] — 25
juillet. —
« Offre la même grâce
souriante, aux petits comme aux grands.
« Efforce-toi surtout
auprès de ceux qui te paraissent vulgaires.
« A tous, va avec la
même suavité. Vous êtes frères en Moi. N’étais-Je pas le Frère de tous.
« Ne quitte pas le
Modèle des yeux... »
943.
[III, 25] — 26
juillet 1940. —
« Votre Messe, c’est
votre vie, couronnée par votre mort et c’est si simple ! S’unir à Ma Vie dans
vos actions les plus ordinaires qui deviennent, alors, divinisées.
« Je le désire tant ! »
944.
[VII,312] — 26
juillet. — Sainte-Anne, le matin, à l’église. —
« Comment hésiterais-tu
à Me faire des sacrifices ? » (me rappelant Ses plaies).
«Ces
blessures, ne les ai-Je pas souffertes à ton service?»
945.
[VII,313] — 1er août
1940. —
«Parle-Moi
comme à l'heure sainte. Ne suis-Je pas Le même ?
« Considère Ma grandeur
: humilie-toi.
« Considère ta petitesse
: humilie-toi.
« Considère Mes trente
ans de silence : humilie-toi. »
946.
[III, 26] — 2 août.
—
« Quand tu Me pries avec
des Ave Maria, c’est comme si Ma Mère te donnait la main pour t’approcher de
Moi. »
947.
[VII,314] — 3 août.
Le Fresne.—
Tandis que je me
tourmentais de la présence allemande, à Nantes, à la maison.
« Laisse-Moi surveiller
ta maison. « Notre » maison. Fais-Moi confiance. Je préside. »
948.
[I,296] — 8 août.
Heure sainte. —
« Ne te décourage pas.
« Il y a bien des
manières d'avancer « même par chutes.
« Crie vers Moi.
« Ne crains pas de crier
si tu tombes.
« Mais que ce cri aille
tout droit vers ton unique Ami.
« Crois à Ma force.
« N'ai-Je pas saisi
Pierre qui s'enfonçait dans les flots ?
« Est-ce que tu ne Me
crois pas plus prêt à t'aider qu'à te perdre ?
« Ah ! Ma pauvre petite
fille, comme Je suis peu connu...
« On veut M'ignorer. On
souhaite que Je n'existe pas
« et c'est Moi, l'Etre
!..
« Grossis le petit
nombre des âmes qui se donnent totalement à Mon amour.
« Serrez-vous bien
autour de Moi
« comme si vous
défendiez un pauvre trésor.
« Je dis « pauvre ».
« Je voudrais être le
grand riche des âmes !
« Mais le ravisseur
emporte bien des brebis...
« Cependant Je les
appelle chacune par leur nom. «Aide-Moi !
« Unis-toi à Mes brebis
fidèles par tes chemins de Croix, tes bons exemples, aimables paroles.
« Prolonge-Moi sur la
terre.
« J'y suis encore.
« Par vous. Laisse-Moi
vivre fort par toi.
« Prête-Moi ton
intelligence et ton corps, « et toi, dans le ciel, tu posséderas Mon essence.
« Ne serions-nous pas
tout l'un pour l'autre ? »
949.
[VII,315] — 8 août.
Heure sainte. —
«... Ne serions-nous pas
tout l'Un pour l'autre ?
« Seigneur, ne
sommes-nous pas ainsi depuis ma première communion ? »
« Sans doute. Mais tu
peux donner plus. Ν'aimerais-tu pas donner à un Riche, en pensant que tu
recevras davantage ? Ton bon coeur préfère-t-il donner à un Pauvre ?
« Je suis aussi le
Pauvre. Réchauffe-Le. Console-Le. Ouvre grande ta demeure.
« Dis-Lui : « Tout est à
Vous, car je ne me réserve aucune chose, simplement contente que Vous Vous
serviez de tout pour Votre Gloire, et selon Votre agrément. »
« As-tu bien entendu Ma
Voix? Et tout ce que contient Ma Voix?
« Sais-tu la tendresse ?
Sais-tu l'amour ?... Connais-Moi, tu sauras. »
Seigneur, je veux
Vous rendre tout ce que Vous me donnez.
« Paie-Moi avec Ma
Fortune. »
950.
[I,297] — Je
considérais ma misère. —
« Plus un enfant est
petit et faible, plus on le tient serré sur son coeur. »
951.
[VII,316] — 18 août.
— Je pensais à tant d'éprouvés de guerre, parmi les civils, les évacués,
les occupés, les ruinés.
« C'est toujours de
l'Amour. Avant d'aller au Ciel, ne faut-il pas passer par la pénitence? Mes
pauvres petits!...
« Combien peu d'entre
vous feraient pénitence si Je ne leur en envoyais pas... Revêtez-vous
bien de l'esprit de cette précieuse pénitence, afin de n'en rien perdre. »
952.
[VII,317] — 20 août.
—Chemin de Croix. Sixième station. —
«Avant,
il était plus difficile de souffrir pour l'Amour. Mais maintenant que Je
vous ai montré le chemin, ne vous sera-t-il pas doux de vous unir à Moi dans vos
voies douloureuses ? »
Dixième station.
Comment expier tous mes péchés! (montrant Son dépouillement).
« Je t'aide. Toi,
aide-Moi maintenant au Salut des hommes. »
Pensant à mon
indignité :
«
Seigneur, comment peux-Tu me parler ainsi. Toi, le Grand, moi, la misère!
Est-ce possible ? »
« Tout est possible à
Dieu. »
953.
[III, 27] — 20 août
1940. —
« Tiens-Moi compagnie.
Tiens-Moi compagnie ! en esprit, en vérité. Tu ne eux pas savoir l’abondance que
Je répands sur Mes fidèles. Mais tu verras plus tard.
« Quoique très peu de
choses vous empêchent de voir maintenant.
« Mais là, est motifs à
sainteté !
« Oh ! Mes petits
enfants, être saints ! Confiez-Moi Ma part dans ce travail à nous deux.
« Comment résisterais-Je
à votre humble et amoureuse confiance. »
954.
[III, 28] — « Surtout ne
pense pas que J’oublie : tout ce que vous M’avez offert est dans Mon Coeur, «
écrit », selon l’expression de la terre...
« Et tout ce que vous
M’offrirez, car tout M’est présent. »
955.
[III, 29] — 21 août.
—
« Seigneur, puisque
tout vous est présent, voyez que je
veux déjà vous offrir ma mort, comme un holocauste parfait d’amour et de
repentance. »
« Rappelle-toi : que ton
âme Me donne son brisement comme un parfum, très petite fleur, que J’ai fait
grandir. »
956.
[III, 30] — « Ne
t’étonne pas d’être fragile ; mais place dans Mes mains fortes, ta fragilité. »
957.
[III, 31] — « Suivez de
près l’Image, (le modèle), que Je puisse dire de chaque chrétien :
« Celui-ci est Mon fils
bien-aimé « en qui J’ai mis Mes complaisances... »
« Complaisances : se
complaire en quelqu’un. Tu comprends ? »
958.
[VII,318] — 21 août.
—
« Puisque tu seras seule
dans ta maison d'été, pense à y faire une retraite près de Moi.
« Pour cela, demeure en
toi, où tu Me trouveras toujours t'attendant. Supprime tes regards sur
l'extérieur.
« Cause avec Moi,
chante, vis près de Moi, ton grand Frère et ton Époux. Et Moi, Je serai aussi en
retraite avec toi, car tu sais comme J'aime M'abaisser pour mieux saisir votre
amour, si vous voulez bien Me le donner.
« Dans ta retraite, vois
au fond de ton coeur, les Personnes de la Trinité très sainte, S'aimant, Se
glorifiant les Unes les Autres, comme des vagues en mouvements infinis.
« Unis-toi à leur Vie,
dans ta vie. Prélude de l'union à leur Vie, dans la vie céleste. »
959.
[I,284] — 22 août. A
la campagne. — Comme je regardais le soleil levant :
« Ma lumière se lèvera
sur toi au dernier jour.
« Quel ne sera pas ton
ravissement... tu connaîtras les bienfaits du salut.
« Tu seras enveloppée de
Ma Miséricorde et comme submergée.
« Chante dès maintenant
ta reconnaissance par ta foi. »
960.
[V,113] — 22 août
1940. — Le Fresne. Heure sainte. —
« Seigneur,
est-ce que je n'aurai pas, avant de mourir, quelque élan plus
grand ? quelque effort plus héroïque ? Végéterai-je dans mes petitesses
habituelles ? »
« Prends force à la
force des Saints, A la force du Saint.
« Unis-toi. Donne à Mon
Amour la joie de t'aider, de te transformer. Abandonne-toi. Quitte pied.
Expose-Moi de grands désirs, souvent.
« Crois-tu que J'y
résisterai ? Il faudrait ne pas Me connaître. Si tu es générosité, Je le serai
davantage. Tu sais, le vent violent ? Tu sais, l'oiseau de proie ?... Moi aussi,
J'emporte: Je suis le ravisseur.
« Ne te débats pas. Oh !
cette confiance de vous, qui déchaîne Ma prodigieuse puissance d'Amour !...
« Parce que vous vous
serez livrés, Je vous ferai entrer dans mon secret jardin, entre les fleurs et
les fruits.
« Au doigt, vous aurez
l'anneau ; votre pas sera réglé sur le Mien. Je descendrai Ma taille à votre
taille, afin que nos paroles s'échangent sans peine. Il fera doux ainsi, Mon
amie, petite âme... Toi aussi, tu Me demanderas des tentes... Mais nous n'en
ferons qu'une ; et ton regard comprendra dans Mon regard que la souffrance qui
passe mène à la Vie sans fin, et tu diras : « Combien c'est simple !... » car, à
l'Amour, tout est simple.
« Tu diras : « Vous
n'étiez que bonté et miséricorde, et je ne le savais pas !... » Alors, le voile
se déchirera : tu auras la vue de ce que, Moi, J'ai souffert pour vous !....
« Maintenant, tu
travailles, tu luttes, dans la nuit..., la nuit... Pourtant, il faut Me dire : «
je crois tout cela, je T'adore dans le mystère : à qui irais-je, Seigneur !... »
« Puis, livre-toi à Moi
dans la paix. Oh ! que J'aie la consolation de mener Ma petite Fille où je veux
!...
« Veux-tu venir avec
Moi, les yeux fermés ? »
« Seigneur, reprenons
ensemble tous les sentiers où j'ai passé dans ma vie, et bénissez ceux que j'y
ai croisés, qu’ils soient morts ou vivants. (Comme souriant :)
« Tu Me fais faire Mon
métier de bénisseur. Revois surtout les moments d'humiliation,
(comme j'allais me
complaire aux souvenirs de gloire)
« N'est-ce pas ceux-là
que Je préfère ? N'est-ce pas là que Je Me retrouve le mieux en toi ?
« Cache-toi dans Ma vie
cachée. L'Époux suffit à l'épouse, et le bonheur de l'épouse est le bonheur de
l'Époux. »
961.
[VII,319] — 23 août.
Après la communion. —
« Dis : « Père, mon
Bien-aimé, répare pour moi.
« Père, mon Bien-aimé,
adore, aime, remercie pour moi.
« Tel est mon Bien-aimé
si attentif, qu'il prend ma place dans la grandeur de Son humilité.
« Pour moi, je ne suis
pas digne de dénouer le cordon de Sa chaussure !... Et Il est dans mon coeur ! »
962.
[I,298] — 24 août. —
« Un seul Pater dit par
un saint est plus puissant qu'un grand nombre de prières faites sans amour.
« Mets de l'amour dans
tes mots comme une effusion de ton coeur,
« alors tes paroles Me
consoleront. N'est-ce pas une joie pour toi de reposer ton Dieu ?
« Dis-le-Moi,
« que Je l'entende bien
à Mon oreille,
« comme un secret
d'amour.
963.
[I,285] — 25 août.
— Tandis que je recevais des neveux :
« Reçois-les comme si tu
Me recevais Moi-même.
« Imagine les soins que
ta tendresse Me donnerait.
« Eh bien, donne-leur
les mêmes soins. »
964.
[VII,320] — 26 août.
— Dans un doute. —
« Mais lors même que ces
paroles sortiraient de ton naturel humain : n'est-ce pas Moi qui ai créé ce
naturel ? Ne dois-tu pas tout reporter à Moi?... De Moi, la racine de ton être,
Ma pauvre petite Fille ! »
965.
[VII,321] — 26 août.
—
« Que l'invisible te
soit plus présent que le visible. »
« Ne manquez pas de
mettre tout en commun, comme des
prières de grande famille. De bonnes actions, en famille. Et des dons, pour ceux
qui le peuvent.
« N'ai-Je pas fait ainsi
? Même Ma Famille, Je vous l'ai donnée. »
966.
[V,114] — 27 août.
— Visite.
« Si cela Te fatigue
de me parler, ne me dis rien aujourd'hui. »
« Mais c'est de te
parler qui Me repose : mettre un peu de Mon Coeur dans le tien, Mon enfant, Ma
Fille.
« Dis-Moi souvent : « Ta
petite servante écoute. » Et te savoir là, silencieuse, les yeux tendus vers
Moi, Me forcerait à Me dire à toi, s'il était besoin de force pour Mon coeur
pesant d'Amour. Décharge-Le de son poids. »
« Seigneur, embrasez
la France, embrasez la société ».
« Il faut qu'elle le
veuille, qu'elle essaie seulement de Me vouloir, et Je n'attendrai pas davantage
pour venir. Il y a si longtemps que J'attends !...
« Prie de ton mieux.
Aide-la. Aide-Moi. Sois la misérable petite pierre que personne ne sait, et qui
déclenche l'avalanche qui ferme un abîme... »
967.
[III, 32] — 28 août.
—
« La prière ! quand tu
ne peux pas pénétrer chez un malade ou chez un coeur : prie ! Ta prière entrera.
« Souvent elle entre
avant toi et elle peut entrer sans que tu entres toi-même.
« Mais l’âme est sauvée
et glorifie Ma gloire.
« La prière ! »
968.
[V,115] — 29 août.
Heure sainte. —
« Gloire au Père, au
Fils et au Saint-Esprit, en moi Présents ».
« Vois-tu, lors même que
tu ne répéterais que ce souhait pendant une heure, tu n'aurais pas perdu ton
temps, puisqu'il n'y a pas une prière de vous qui ne soit entendue. Ah ! si vous
saviez l'attention du Père à ce que font, à ce que disent Ses petits enfants
dont plusieurs Lui rappellent Son Fils unique peinant sur la terre.
« En chacun se tient la
Sainte Trinité, plus ou moins, selon la place que chacun Lui laisse. Tu le
sais, Dieu ne force
personne. Il demande, Il attend. Et quand une âme est fidèle, elle ne se doute
pas de la joie, J'allais dire : du Ciel, qu'elle donne au Ciel.
« Rappelle-toi bien :
c'est quand vous êtes dans la vie de la terre que Je jouis de vous, Mes
bien-aimés fidèles. Dans la vie du Ciel, c'est vous qui jouissez de Moi.
« Oh ! Mes petits
enfants, considérez Ma simplicité, et comme il vous est facile de Me plaire ! Il
suffit de bien faire ce que vous faites, pour Mon Amour, pour grandir, pour
avancer, pour monter.
« Tendez-Moi vos deux
bras bien faibles : Je vous aiderai. Nous ferons le travail à deux, en parties
inégales. Il convient que le Père prenne le côté le plus lourd. Et si le petit
enfant garde tendrement ses yeux en ceux de son Père, la tâche pénible lui
paraît peu de chose.
« Un regard d'amour :
quelle force pour vous et quelle joie pour moi !... Tous ceux qui M'aiment ont
le droit de Me voir. Lors même que vous M'aimeriez chaque jour d'un amour
héroïque, ce serait encore un bien petit poids d'amour, comparé à l'Amour de Moi
qui sera vôtre pendant l'éternité.
« Aimez-Moi donc
continuellement. Dites-le-Moi et vivez votre Amour-Moi. Je le prendrai, chaque
jour, nouveau dans votre coeur, et toujours nouveau pour Moi : est-ce que Je Me
lasse de vous ?... »
969.
[III, 33] — 30 août
—
« C’est Moi qui ai fait
la nature humaine. Je connais sa faiblesse, sa pauvre petitesse.
« Ne t’étonne pas que Je
vous aime tant quand même.
« Ne t’étonne pas,
puisque je suis votre Créateur et J’ai vécu parmi les hommes.
« Ce que Je vous demande
c’est de Me faire confiance en n’importe quel état d’âme. Rappelez-vous ceci,
J’ai tant aimé Judas.
« Rappelez-vous encore
ce que Je disais : « Quand même Tu me tuerais, j’espérerais en Toi. »
970.
[I,299] — 3
septembre. Après la communion. —
« Le lundi : vis dans
l'amour du Saint-Esprit en Lui demandant l'amour. C'est Lui qui fait la
sainteté.
« Le mardi : avec la
Reine des anges et les anges. Pour réparer tes offenses et les offenses.
« Le mercredi : avec
saint Joseph. Emprunte-lui sa vie intérieure.
« Le jeudi : sois petite
hostie avec Moi. Sois une hostie qui chante. Cherche comme une avare les
occasions de petits sacrifices qui te renouvelleront à l'état d'hostie.
« Le vendredi : toute à
Mon Coeur. Le vendredi qui Me fut une grande souffrance, qu'il te soit une
grande douceur.
« Le samedi tu n'es pas
seule : Ma Mère t'accompagne. Réveille en toi son amour.
« Le dimanche : monte au
sein de la Trinité sainte,
« comme un petit grain
d'encens en pure louange.
« Fais ainsi, petite
âme. »
971.
[V,116] — 4 septembre
1940. Heure sainte. —
Je demandais à
l’Archange Gabriel de Le consoler, comme il l’avait fait au Jardin des Olives.
« Oui, Mes Anges Me
consolent. Mais une souffrance venue par les hommes trouve sa consolation par
des coeurs d'hommes»
« Consolez-Moi, vous,
Mes intimes, Mes choisis, selon les merveilleuses inventions de votre Amour. Oh
! Ma petite Fille, tout ce que vous trouverez Me sera doux puisque cela viendra
de vous. N'ayez pas peur que Je méprise vos façons, que Je leur reproche leur
insuffisance ou leur rusticité, si vous êtes sincères...
« C'est ainsi que
J'aime. Parlez-Moi avec la simplicité d'un tout petit. Point n'est besoin de
formules. Vos mots, Je
les prends dans votre coeur, avant qu'ils n'arrivent à la phrase. Je suis si
pressé de les recevoir dans le Mien, vos mots d'enfants !...
« Ne vois-tu pas Mes
bras grands ouverts, sur la Croix ? Et plus qu'ouverts... distendus à en être
disloqués... Ils seront ouverts éternellement pour votre parfait et doux
Refuge... »
« Seigneur,
déjà je veux y mettre mes familles, mes amis, mes défunts ».
« Ajoute des pécheurs,
beaucoup de pécheurs, puisque c'est pour tous que Je les ouvre si large. Ne
craignez pas de demander ; remplissez Mes bras : des pays, des nations, des
païens, ton temps, le temps passé, les siècles à venir... ! Vois-tu, Je les vois
tous un par un, les hommes. Beaucoup, sans être sur la terre, ne sont pas encore
au Ciel. Vos prières diminuent leur exil. En cela aussi, vous Me consolez dans
Mon Agonie de mourant par amour.
« Comme vous la
chanterez avec reconnaissance, Mon Agonie, quand vous la comprendrez ! Pour
l'instant, donnez-Moi la joie de votre foi et de votre tendresse, afin que
l'Archange Me les donne à boire... »
972.
[VII,322] — 4
septembre 1940. —
« N'accorde rien à la
nature. Et fais cela gaiement, heureuse d'être ici ou là, pour Me plaire. »
973.
[VII,323] — 5
septembre. — Avant la communion. — Je disais :
« Je voudrais voir
comment est faite mon âme quand elle peut plaire, non pas à la miséricorde, mais
à la justice ? »
« Mais, sur cette terre,
il n'est question que de Ma Miséricorde. La Justice, ce n'est que pour plus
tard.
« Conduisez-vous donc en
enfants choyés de votre Dieu. Allez à Lui comme tels. »
«
Seigneur, aujourd'hui, je Vous donne surtout ces instants de visite au malade
à qui je ne puis parler encore que de choses profanes. »
« Apprends là la
patience, que tu uniras à la Mienne à l'attendre.
974.
[I,286] — 10
septembre. —
« Quand un jour se passe
où tu n'aies pas pensé à Moi »
« que ta douleur soit
grande ! de crainte que Ma douleur
« soit encore plus
grande... »
975.
[VII,324] — 11
septembre. — Je demandais avec instance que les Allemands quittent ma
maison, à Nantes, pour que j'y puisse habiter. —
« Et Moi, Je te demande
de te mettre en l'état d'hostie : accepter ce qui arrivera, venant de Moi, prête
à acquiescer à tout, en union avec Moi, Victime pour tous, même pour des
bourreaux...
« Ma petite hostie
(j'avais une rage de dents) réjouis-toi : il n'y a rien de plus beau que
l'état de victime. C'est le Mien.»
976.
[V,117] — 12
septembre. Le Fresne. — Heure sainte. —